[critique] Eyes Of War

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Photographes de guerre chevronnés, Mark et David sont en mission au Kurdistan. Tandis que le premier décide de rester sur place quelques jours encore en quête du cliché susceptible de le rendre célèbre, le second ne supporte plus la violence et le désespoir quotidiens. Surtout, il veut rentrer pour retrouver sa femme Diane, qui attend un enfant.
Grièvement blessé, Mark échoue dans un hôpital de campagne, avant d’être rapatrié à Dublin, où il apprend que David, lui, a disparu…

Note de l’Auteur

[rating:6/10]


Date de sortie : 16 juin 2010
Réalisé par Danis Tanovic
Film français , belge , espagnol , irlandais
Avec Colin Farrell, Christopher Lee, Paz Vega
Durée : 1h 36min
Bande-Annonce : [dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xd90ss_eyes-of-war-bande-annonce-trailer-v_shortfilms[/dailymotion]

Après le chef-d’œuvre No Man’s Land et un film quelque peu raté (L’Enfer), Danis Tanovic revient avec un nouveau métrage annoncé comme une véritable bombe à retardement : Eyes Of War. Celui-ci nous met face à l’horreur de la guerre à travers deux photographes voguant de champs de bataille en hôpitaux sentant bon la mort et la moisissure. Pendant vingt bonnes minutes qui nous en mettent plein les mirettes, on assiste au quotidien de ces deux « frères d’objectifs ». La dualité et le monde qui les séparent sont bien mis en avant, l’un prenant soin de prendre la photo contant l’espoir et l’amour, la photo qui nous prouve que l’humanité n’est pas aussi pourrie qu’elle nous le laisse penser, l’autre ne se contentant que de l’image choc qui pourrait faire les gros titres de journaux internationaux. Première partie très intéressante qui nous rabiboche avec un metteur en scène bourré de talent.

Malheureusement, passées ces vingt premières minutes, Eyes Of War prend une toute autre tournure. Ainsi, après l’horreur de la guerre, le personnage campé par Colin Farrell revient chez lui et affronte de plein fouet la dure réalité d’un retour au foyer. Danis Tanovic essaie de montrer à travers son objectif le traumatisme qu’une telle descente aux enfers engendre sur des hommes et des femmes dont le métier est d’aller au cœur de l’action sans jamais vraiment y parvenir entièrement. En essayant à tout prix de nous noyer dans un pathos avec ce trop plein de bons sentiments, le réalisateur se perd quelque peu dans son sujet et ni un Colin Farrell en demi-teinte, brillant puis s’éteignant le plan suivant, ni un très bon Christopher Lee qui n’a rien perdu de son charisme n’arriveront à nous sortir de cette atmosphère lourde et soporifique. Si l’on ajoute à cela une sous intrigue (la disparition de son meilleur ami au front) facilement prévisible, Eyes Of War ne nous procure pas plus qu’un arrière-goût d’insatisfaction persistante.

Au final, Eyes Of War avait tout pour réussir si son réalisateur n’avait pas voulu en faire un film large (trop large ?) pour toucher l’ensemble de la population mondiale. Le côté intimiste de No Man’s Land n’est plus et c’est sans doute ce qui manque le plus ici. Restera quelques jolies séquences et une photographie envoûtante pour ne pas totalement nous faire sombrer dans les bras de Morphée.

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