JE SUIS MORT MAIS J'AI DES AMIS
Hapiness Distribution

[CRITIQUE] JE SUIS MORT MAIS J’AI DES AMIS

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Scénario et dialogues
7
Mise en scène
7
Casting
8
Humour
7.5
Photographie
7
Note des lecteurs1 Note
7.8
7.3

[dropcap size=small]L[/dropcap]es frères Malandrin nous font découvrir le milieu du « punk garage » et les membres quinquagénaires belges déjantés d’un groupe de rock « Grand Ours ». C’est Jacky Lambert, qui incarne le chanteur Jipé qui les a inspiré…mais pas sympas, les réalisateurs le font mourir d’un accident bête au début, et tout le propos du film va consister à suivre ses potes dans leur incapacité à affronter cette réalité et dans la poursuite de leur rêve de tournée américaine, avortée trente ans plus tôt.  Les Rock & Roll potes, ce sont Yvan, incarné par un Bouli Lanners fidèle à lui- même, Wim, joué par le compositeur Wim Willaert complètement à l’ouest et Pierre, l’ancien batteur, Serge Riaboukine.

Mais bien sûr rien ne se passera comme prévu avec cette bande de bras cassés, pourtant tous animés de bonnes intentions! La découverte de la double vie de Jipé et de sa relation de couple avec Dany va secouer les certitudes de ces trois mousquetaires et bouleverser leur amitié. Dany, pilote de ligne militaire est joué par Lyes Salem, qui a réalisé l’année dernière L’OranaisLe groupe perdra en route le nouveau batteur, puis l’ancien batteur, mais se reconstituera un nouveau trio en souvenir de leur lien avec Jipé, et se fera de nouveaux amis dans le Grand Nord canadien.

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Il sera beaucoup question de voyages dans le film et tous les moyens de transport seront évoqués : à pied le long d’une voie ferrée, en voiture, à moto ou en quad, en train, en avion ou hydravion. Mais bien sûr il faut y voir aussi le voyage que Yvan et Wilm vont faire vers eux-mêmes, la prise de conscience de leurs rêves inassouvis d’adultes passionnés par leur musique et la façon plutôt inconséquente dont ils se sont laissés portés par la vie. C’est Dany le pragmatique compréhensif qui les aidera à se confronter à la réalité de la fin d’une époque.

Tous les acteurs sont excellents et d’un grand naturel. Les dialogues sont plutôt fins, les expressions amusantes et certaines scènes sont très drôles, notamment celle de l’avion qui atterrit en catastrophe dans un coin perdu du Canada pour une histoire improbable de vomi ou celle de la récupération avec fracas des cendres de Jipé chez son frère qui a saboté les funérailles, musicien lui aussi mais plutôt tendance Florent Pagny donc du pisse-vinaigre par rapport à la vraie musique de Rock. Ces cendres dont les réalisateurs nous font suivre les aventures, que certains ne manqueront pas de considérer comme sacrilèges : volées, rassemblées, puis séparées, transbahutées dans différents contenus, fumées, sniffées, mangées, brûlées et éparpillées involontairement.

« Une façon originale de dire adieu à un ami de la part de ces Rock & Roll potes belges, qui penche de façon assumée vers The Big Lebowski. »

De même la référence à Pete Best, le 5ème Beatles, surnommé « l’homme le plus malchanceux du monde » est particulièrement bien vue en tant que fil rouge du récit.

Ce film traite au fond de la mort et de la façon dont nous décidons ou non de la nommer et de l’accepter, et de notre difficulté à faire le deuil: ici nos amis sont dans le déni, sauf Pierre qui est bien conscient que sans Jipé la tournée ne peut se faire et que sa mort signe la fin du groupe. « J’emmerde le deuil, je suis contre! » nous dira Wilm. Affairés à préparer leur tournée et à trimbaler ses cendres avec eux, la tristesse et les larmes viendront bien plus tard, quand ils seront seuls, et on découvrira qu’il est donc possible de noyer son chagrin dans les frites.

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Même si on a parfois du mal à  croire à ces clichés de vieux rockers belges qui boivent et fument des pétards et aux situations incongrues dans lesquelles ils vont se retrouver, et si son style flirte allègrement avec  celui de The Big Lebowski, nous laissant donc une impression de déjà vu, ce film est poétique et revivifiant comme une bonne bière fraîche.

Une mention spéciale pour la place tenue par les femmes groupies de ce film de mecs, elles sont si positives, compréhensives et bienveillantes envers leurs gars paumés que l’on se demande si les réalisateurs ne sont pas un peu misogynes à les rêver ainsi?

Enfin, on regrettera un peu cette mode de faire d’une phrase un titre, comme l’avait initiée Patrice Chéreau sur le même sujet de la mort d’un ami avec Ceux qui m’aiment prendront le train, et poursuivie par d’autres réalisateurs avec Je Vais bien ne t’en fais pas ou Pars vite et reviens tard !

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Happiness Distribution
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Titre original : Je suis mort mais j’ai des amis
Réalisation : Guillaume Malandrin et Stéphane Malandrin
• Scénario : Guillaume Malandrin et Stéphane Malandrin
• Acteurs principaux : Bouli Lanners, Wim Willaert, Serge Riaboukine, Lyes Salem
• Pays d’origine : Belgique, France
• Sortie : 22 juillet 2015
• Durée : 1h36 min
• Distributeur : Happiness Distribution
• Synopsis : Quatre rockers barbus, chevelus — et belges — enterrent le chanteur de leur groupe. Par amitié et pour se prouver que rien ne peut les arrêter, ils décident de partir en tournée à Los Angeles avec ses cendres. La veille du départ, un militaire moustachu se présente comme l’amant de leur ami. Leur voyage prend un tour pour le moins inattendu…

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Scénario et dialogues
Mise en scène
Casting
Humour
Photographie
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