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[CYCLE] LE DÉCALOGUE : Bilan

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À l’occasion de la ressortie en version restaurée des dix parties du Décalogue de Kieslowski distribuées par Diaphana, retour sur l’une des œuvres fondatrices du cinéma est-européen post-Walesa, un monument de dix heures réalisé par l’un des plus grands metteurs en scène de son temps. Fort de thèmes variés naviguant entre social et religion, nous chroniquerons l’intégralité des épisodes à quatre mains, avec chaque jour un nouvel article. Étude au cas par cas au sein d’une analyse suivie plus large : nous découvrirons l’auteur derrière le patchwork, la pensée derrière le drame humain.

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Après un cycle suivi ayant porté sur chaque épisode du DÉCALOGUE, retour sous forme de bilan sur l’ensemble de cette oeuvre majeur du cinéma de Kieslowski, où on tente dresser des conclusions face à ce monument pluriel et difficilement descriptible ; trouver une cohérence derrière la multiplicité des thèmes, des personnages, des genres et des destins.
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LE DÉCALOGUE – Bilan

Pour dresser un bilan digne de ce nom du DÉCALOGUE, il est important d’avoir une vision d’ensemble – ne pas s’attarder sur les individualités et les particularités de chaque épisode, de ne pas se focaliser sur un thème au mépris d’un autre. La série de Kieslowski est une œuvre plurielle qui répond autant à des problématiques sociales, existentielles et humaines qu’artistiques ; chaque nouvel acte était l’occasion pour le cinéaste polonais d’explorer un nouveau terrain thématique et atmosphérique, tout en conservant une identité fondatrice qui parcourt chaque seconde de ces dix heures.

Ce qu’il faut statuer dès le départ pour éviter tout a priori, et même si cela pourra sembler être une évidence pour les connaisseurs de l’œuvre, c’est que LE DÉCALOGUE, malgré son titre, n’est pas une œuvre chrétienne – ou, en tout cas, pas une œuvre dogmatique. Plus qu’une quelconque spiritualité, il est question ici de l’humain. De l’humain au sein de la société des institutions qui l’encerclent. De l’humain au sein du couple, de la famille ou de sa propre histoire. LE DÉCALOGUE est une fresque de personnages et non un traité religieux.

« LE DÉCALOGUE est une fresque de personnages et non un traité religieux. »

La pensée de Kieslowski, elle est autre : anarchiste de la loi biblique, pour lui l’être humain ne peut pas être enfermé dans des règles comme celles du DÉCALOGUE. Si ce n’est pas non plus une constante, nombre de ses épisodes se tacheront d’ailleurs de montrer que le péché de transgresser ces règles peut avoir une justification morale. De façon plus générale, son travail relèvera de l’admiration de l’imperfection.

LE DÉCALOGUE est l’histoire d’hommes et de femmes, se côtoyant sans se connaître, se croisant sans se remarquer. Tous ont leurs démons, leurs péchés, leurs propres aventures intimes. Si chaque heure est narrativement indépendante de la précédente, tout est pourtant lié – que cela soit par le biais d’une présence fantomatique tantôt juge, tantôt observatrice, tantôt manipulatrice, ou par celle des différents personnages, présents en arrière-plan du cadre des autres. Mais la véritable connexion, celle qui donne le pas de cette saga, elle est émotionnelle et perceptive.

« La véritable connexion, celle qui donne le pas de cette saga, elle est émotionnelle et perceptive. »

Chaque nouvel épisode nous mène à reconsidérer le précédent. Là est l’importance de les découvrir dans l’ordre, car Kieslowski s’amuse des points de vue, sensitivement et philosophiquement. Cela peut passer par la référence ou par le changement de ton – il réécrit sans cesse ces différentes intrigues, se joue du recul et de la chronologie, ayant pleinement conscience du statut des spectateurs auxquels il s’adresse.

C’est là que LE DÉCALOGUE dépasse son statut de simple compilation de moyen-métrages : il est bien plus, comme une fresque karmique où toutes les existences seraient liées les unes aux autres, dans un concert qui ne connaît ni décor, ni solution, ni condamnation. La seule règle qu’il existe c’est que, parfois, il n’y a ni bonne ni mauvaise action. Seulement des choix.

Le grand prodige de Kieslowski c’est d’avoir fait de ce gigantesque mélange de genres, de destins et d’enjeux variés une œuvre à la cohérence exemplaire. La mise en scène aura beau se réinventer d’un épisode à l’autre, elle parvient à conserver la même signature – celle de son créateur. On aura beau passer de la crise conjugale à la maladie, de l’héritage au deuil – l’unité de la diégèse n’est jamais repensée. Elle est à la source de chaque regard.
LE DÉCALOGUE est non seulement l’une des pièces cinématographiques majeures de la fin du XXème siècle, elle est aussi l’un des piliers du septième art est-européen. Un jalon indispensable, fondateur et bouleversant, à la portée universelle, en plus d’être accessible à tous grâce à son format court et à ses histoires proches de chaque être. Une expérience dont on ressort métamorphosé – il faut dire que dix heures dans l’esprit d’un tel auteur ne peuvent laisser de marbre. Tout simplement inoubliable.

KamaradeFifien

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Affiche du cycle de films LE DÉCALOGUE

Titre original : Jeden Dekalog
Réalisation : Krzysztof Kieslowski
Scénario : Krzysztof Kieslowski
Acteurs principaux : Maja Komorowska, Wojciech Klata, Henryk Baranowski
Pays d’origine : Pologne
Sortie FR : 29 juin 2016
Sortie POL: 1988
Durée : 10 parties de 50 min
Distributeur : Diaphana Distribution

[toggler title= »Synopsis » ]Les dix commandements vus par Krzysztof Kieslowski : Un seul Dieu tu adoreras, Tu ne commettras point de parjure, Tu respecteras le jour du Seigneur, Tu honoreras ton père et ta mère, Tu ne tueras point, Tu ne seras pas luxurieux, Tu ne voleras pas, Tu ne mentiras pas, Tu ne convoiteras pas la femme d’autrui, Tu ne convoiteras pas les biens d’autrui.[/toggler]

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