[critique] Bons Baisers de Bruges

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Après un contrat qui a mal tourné à Londres, deux tueurs à gages reçoivent l’ordre d’aller se faire oublier quelque temps à Bruges.
Ray est rongé par son échec et déteste la ville, ses canaux, ses rues pavées et ses touristes. Ken, tout en gardant un oeil paternaliste sur son jeune collègue, se laisse gagner par le calme et la beauté de la cité.
Alors qu’ils attendent désespérément l’appel de leur employeur, leur séjour forcé les conduit à faire d’étranges rencontres avec des habitants, des touristes, un acteur américain nain tournant un film d’art et essai européen, des prostituées et une jeune femme qui pourrait bien cacher quelques secrets aussi sombres que les leurs…
Quand le patron finit par appeler et demande à l’un des tueurs d’abattre l’autre, les vacances se transforment en une course-poursuite surréaliste dans les rues de la ville…

Note de l’Auteur

[rating:6/10]

Date de sortie : 25 juin 2008
Réalisé par Martin McDonagh
Film britannique
Avec Colin Farrell, Brendan Gleeson, Ralph Fiennes
Durée : 1h41min
Titre original : In Bruges
Bande-annonce :

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x5mrcm_bons-baisers-de-bruges-bande-annonc_shortfilms[/dailymotion]

Il n’y a pas que la grande Amérique ou les studios d’Hollywood dans la vie. Il n’y a pas que des supers effets spéciaux de la mort qui tue ni de grands acteurs dans la vie. Non, il suffit de peu pour faire un film agréable, oscillant entre drame, policier et comédie.
Une ville, Bruges. 3 acteurs, Colin Farrell, Brendan Gleeson et Ralph Fiennes.

Bruges est une ville de Belgique située en Région flamande. Là où d’autres réalisateurs auraient sans doute choisi de tourner Bons Baisers de Bruges aux Etats-Unis – Bons Baisers de Las Vegas, ça donne moins bien, c’est certain – Martin McDonagh (Six Shooter) élit domicile en Belgique pour y tourner sons premier long métrage.
Un film où on tient en équilibre sur un fil, avec d’un côté un drame policier, de l’autre une comédie légère, emmené par un Colin Farrell (Minority Report, Phone Game, Miami Vice – Deux Flics A Miami) très en forme. En forme de quoi ? Un espèce de clown, un brin simplet mais touchant par le fait de son passé. Face à lui, un autre irlandais, Brendan Gleeson – vous savez, le professeur Alastor ‘Fol-Oeil’ Maugrey dans les Harry Potter – plus sérieux, plus terre à terre, mais très porté sur l’Histoire. Il n’y a pas plus heureux que lui quand on leur annonce à tous les deux, après un contrat qui a mal tourné, de se faire oublier à Bruges.
Puis il y a Ralph Fiennes (The Constant Gardener, Spider et puis bien évidemment Lord Voldemort dans la saga Harry Potter). Apparition dans le derniers tiers du film seulement, pour y jouer le chef, Harry. Un jeu dont on n’a pas le temps d’évaluer le degré. Un peu dommage.

Bruges est une très belle ville, et le film le lui rend bien. La Venise du Nord comme on la nomme comprend de nombreux canaux et petits ponts qui traversent la ville. Sans compter les bâtiments d’époque et le Beffroi, accompagné de son carillon. Une petite visite virtuelle, à travers un film, où l’on se rend compte qu’il y a de belles villes en Europe. Bruges est incontestablement une ville à découvrir, qu’on n’aime ou pas la Belgique, qu’on n’apprécie ou non l’Histoire.
De jour ou de nuit, la ville nous révèle ses secrets, ses petites rues pavées, ses places. Seul bémol à ce niveau, on aurait apprécié une présentation un peu plus détaillé de ses habitants, poumons d’une ville tout de même.
Notons enfin certains lieux où le tournage s’est effectué : le musée Groeninge, le Lac d’Amour (Minnewater), la place Jan Van Eyckplein, la gare de Bruges, le restaurant Cafedraal, le Diligente Bar et la Basilique du Saint-Sang.

Niveau scénario, également écrit par Martin McDonagh, ça ne vole pas très haut. Il ne faut pas s’attendre à un film très compliqué mais c’est sans doute un des souhaits du réalisateur. Cependant, de grosses incohérences – je ne les citerais pas, spoilers en vue – jalonnent le film. OK, c’est un film, du cinéma, mais on ne peut pas non plus faire n’importe quoi, de peur de faire sourire le spectateur alors que normalement il devrait plutôt s’émouvoir. Je pense bien évidemment à la fin du film et de certaines scènes de poursuites et de chutes.
Cependant, Bons Baisers de Bruges est un film inattendu, de par le fait de son choix d’acteurs et de son lieu de tournage. On s’ennuie par moment, il y a des pics assez extrêmes entre des dialogues inexistants et de l’action à revendre.
Il n’est pas évident d’être tueur à gages, de tenir une arme sur soi, d’avoir un contrat et de l’honorer en bonne et due forme. Sans heurts, sans casse, sans bavure. Le film montre ce doute – croissant au fur et à mesure du film – dans la tête de Ray et Ken. Une descente aux enfers sur fond d’une certaine féerie que dégage l’endroit.

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Pink Paradox
Pink Paradox
Invité.e
3 janvier 2010 17 h 31 min

je ne l’ai pas vu pour ma part mais « Demande à la poussière » était plutôt pas mal sinon atypique – bien que reservé il est vrai à 1 public de connaisseurs – Sinon pour les fans de Bruges il y a de beaux plans de cette ville dans Daughters of Darkness.

Gene Sbombe
Gene Sbombe
Invité.e
2 janvier 2010 20 h 06 min

J’ai bien aimé ce film. Ce film est un film décalé. Il serait trop facile de le « juger » sur le seul déroulé du scénario qui en ferait un film à projeter. L’endroit en lui-même campe tout de suite cette ambiance « décalée » (et nous offre au passage quelques vues de belle qualité de la ville).
Collin Farrell est lui aussi décalé, sous des allures de simplets, une intelligence de bon sens prend le dessus au second degré du personnage, avec une espèce de candeur bien paradoxale au regard du pedigree de ces personnage.
Brendan Gleeson dans le décalage du passionné d’histoire avec guide à la main et extase en appuis, cache le fond de son cœur beaucouyp plus gros qu’il n’y parait….
Et tout est à l’avenant dans ce principe de décalage des personnages et des lieux, de l’idée de la morale que l’on se fait d’eux et qui n’est en fait qu’un leurre : ces personnages sont bien « authentiquement » attachant, sincères à leur façon et face à leur conscience dans le cas de figure qui leur est opposé.
C’est un film succulent, la marque de fabrique « made-in Britannique » marche à fond…. j’aurais d’ailleurs dû commencer par cela…. !

Dendra
Dendra
Invité.e
28 mai 2009 13 h 08 min

j’ai beaucoup aimé ce film et je le conseille vraiment à ceux qui osent aller voir des films qui ne sont pas des blockbusters assurés et où les personnages sont humains, avec leurs faiblesses et leurs doutes.
En tout cas il donne vraiment envie d’aller voir cette fucking Bruges!

ps: je ne sais pas comment ils ont pu traduire les dialogues mais je doute qu’on y retrouve les même pointes d’humour que dans la vo, dommage.

Damien
Damien
Invité.e
6 mai 2009 13 h 30 min

Bouuuuh c’est vrai qu’il est médisant ce Yannick !!!! :)
Au contraire je trouve qu’il y a une vraie histoire. J’ai prêté « Short Cuts » de Robert Altman à un pote l’autre jour et il m’a dit « C’est quoi ce film pourri, y’a pas d’histoire! »
Et depuis quelques temps il est vrai que j’ai changé ma façon de voir les films. Je suis davantage attiré par des ambiances, des acteurs, des dialogues plutôt que par un scénario clairement écrit et « résumable » en quelques phrases.
In Bruges parle du destin de personnages touchants, humains et criminels à la fois, de rédemption, dans un décor surréaliste qui leur est étranger et qui les poussent donc encore + à l’introspection. Certains dialogues sont aussi bons et décalés (pour ne pas dire meilleurs) que tout ce qu’a pu écrire Tarantino dans ces derniers films (je sens que je vais me faire des amis :)).
Enfin bref je m’arrête là ! ;)

Yannick
Yannick
Invité.e
6 mai 2009 13 h 05 min

Le gros défaut du film – sans doute le principal – reste le scénario. Pour preuve, je le cherche encore à l’heure où j’écris ce mots. *Quelle médisant ce Yannick. Bouh le vilain*
Non mais sinon c’est un film relativement bon, je n’aurais pas mis plus de la moyenne sinon ;-)

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