Le milliardaire Nerio Winch est retrouvé noyé. Une mort forcément suspecte quand on sait qu’il s’agit du fondateur et principal actionnaire du puissant et tentaculaire Groupe W.
Qui va hériter de cet empire économique ? Officiellement Nerio n’avait pas de famille. Mais il cachait un secret : un fils, Largo, adopté presque trente ans plus tôt dans un orphelinat bosniaque. Seul problème, ce jeune héritier vient d’être jeté dans une prison du fin fond de l’Amazonie. Accusé de trafic de drogue, il clame son innocence.
Nerio assassiné. Largo emprisonné. Et si ces deux affaires faisaient partie d’un seul et même complot visant à prendre le contrôle de l’empire Winch ?
Note de l’Auteur
[rating:4/10]
• Date de sortie : 17 Décembre 2008
• Réalisé par Jérôme Salle
• Film français
• Avec Tomer Sisley, Kristin Scott Thomas, Miki Manojlovic
• Durée : 1h 48min
• Bande-Annonce :
Largo Winch – Bande-Annonce / Trailer HD [VF]
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Elle est là, elle est toute chaude, la grosse production française adaptant sur nos écrans la bande dessinée culte de Philippe Francq et Jean Van Hamme : Largo Winch.
Niveau marketing rien à dire puisque depuis des mois, on bassine le spectateur que c’est « le » film de l’année avec des scènes d’actions à couper le souffle, une histoire palpitante, un Tomer Sisley débordant de testostérone… bref un dossier de presse béton qui ne laisse place à aucun doute possible.
Seulement voila, comme souvent avec ce genre de vantardise narcissique, le résultat est tout autre.
Et ce résultat se fait ressentir dès les premières minutes d’ouverture du film : action brouillonne avec une caméra qui semble atteinte de la maladie de Parkinson tant elle tremble et qui ne donne qu’une seule et unique impression : avoir envie de vomir du regard.
A cela vient s’ajouter une scène d’amour des plus hilarantes qui prête plus à rire qu’à nous faire ressentir le moindre frisson grâce à une gestuelle digne des plus grosses comédies kitchs qu’il soit donné de produire.
Si à eux seuls, ces deux aspects ne font qu’accroître quant au résultat final de Largo Winch, la suite ne fait que la confirmer.
Car le film n’est qu’une succession de scènes similaires plus ou moins bancales alternant entre flashback et présent dans une histoire qui n’a plus aucun intérêt aux yeux du spectateur au bout d’à peine 20 minutes. Et il faudrait vraiment être dans un très grand jour ou tout simplement maso pour ressentir autre chose qu’un léger engourdissement du à l’endormissement progressif qui nous envahit durant la quasi totalité de sa projection.
Niveau scénario, le film n’est pas bien palpitant non plus : les rebondissements en chaîne sont d’une simplicité alarmante et seul notre cher Largo semble tomber dans le panneau à chaque fois. Pauvre homme naïf et sans intelligence.
Le casting est également des plus étonnant avec une Kristin Scott Thomas qui s’est sans doute trompée de plateau pour atterrir dans un tel navet et des seconds rôles qui ont absolument tous des problèmes de peau : non pas que je me moque mais chaque personnage en a. Alors dans certains films, des acteurs dits à « gueules » sont les bienvenus, mais ici pourquoi les hommes d’affaires de la Winch doivent-ils être bedonnant avec la peau grasse ? C’est un point sur lequel je n’arrive pas à trouver de réponse. Mikhail Korsky n’est pas mal non plus dans son genre puisque quoi de mieux pour brouiller les pistes concernant les assassins du père de Largo qu’un bon vieux méchant à l’accent russe qui proclame haut et fort : « je suis le méchant ». Dans le genre finesse, le film atteint des sommets.
Pour conclure au sujet du casting, il parait évident de parler de l’acteur principal : Tomer Sisley. Le malheureux n’a pas les épaules assez larges pour interpréter un tel rôle. Il n’a ni la classe ni le charisme du milliardaire et sa prestation est des plus douteuses avec un sourire niais incompréhensible pendant la totalité du film. Il s’agit de l’erreur de casting et en ce point, l’acteur de la série du même nom, Paolo Seganti, était beaucoup plus crédible.
Enfin, je voudrais finir sur un coup de gueule. On n’a cessé de nous bassiner que Tomer Sisley a effectué lui-même ses cascades, je veux bien, mais où sont-elles au juste ? En parallèle, pour James Bond, quand on nous dit que Daniel Craig a mouillé le t-shirt, ça s’était fortement fait ressentir à l’écran avec des scènes de combats spectaculaires et des cascades grandiloquentes à couper le souffle. Ici, deux malheureux roulé-boulé suffisent à proclamer que monsieur a fait ses cascades lui-même. Waouh ! Quelle performance ! Chapeau l’artiste.
En conclusion, Largo Winch est à l’image de mes craintes : un navet bien emballé.
Le réalisateur, Jérôme Salle, s’est contenté de faire succéder des scènes qui n’ont pas grand chose d’intéressantes auxquelles s’ajoutent des prestations peu voir pas crédibles du tout.
En attendant la suite, si suite il y a, j’espère très fortement que les scénaristes travailleront sur une réelle intrigue qui sera à la hauteur de nos espérances et qui ne sera pas qu’un vulgaire patchwork sans créativité ni personnalité de la bande dessinée.
A bon entendeur…