Benoît Brisefer
© The Walt Disney Company France

[critique] Benoit Brisefer : Les Taxis Rouges

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Réalisation
7
Scénario
7.5
Casting
5
Photographie / Direction Artistique
8
Musique
4
Effets Spéciaux
2
Note des lecteurs2 Notes
7.8
5.6
Note du rédacteur

[dropcap size=small]I[/dropcap]l serait dommage de juger hâtivement Benoit Brisefer : Les Taxis Rouges…  En cherchant bien, ont réussit presque à voir le film comme une sorte de capsule de transmission d’un certain imaginaire collectif : en effet, sous son apparence très enfantine, se cache un manifeste plutôt sincère pour tout un pan de la culture cinématographique.

Benoit Brisefer est avant-tout destiné aux enfants : passé l’age de 10 ans, vous risquez fortement de ne pas y trouver votre compte.
Tout est simplifié, explicité, décomplexé… Les dialogues paraissent ainsi, constamment répéter deux fois la même chose. Le jeu d’acteur est très »visuel », cartoon. Pas d’ennui possible, avec ce rythme un poil hystérique… Et la dose de spectaculaire est assurée par ce gamin (Léopold Huet, somme-toute mignon) à la voix affreuse transformé en super-héros grâce à des CGI particulièrement ratés, saccadés, trop visibles – rétro dirons-nous, façon d’amorcer notre deuxième partie de critique, plus nuancée.

En effet, puisque niveau intérêt Benoit Brisefer : Les Taxis Rouges ne nous est pas destiné, intéressons-nous un peu à sa forme, à ses influences.

On remarque donc, d’emblée, quelque chose de familier. Je ne connais malheureusement pas la bande-dessinée donc je me contenterais de faire référence au cinéma – Benoit Brisefer emprunte nombre d’éléments à plusieurs réalisateurs, à leurs univers. Un peu à la manière d’un Tarantino, il réussit à se constituer une personnalité-somme. Le film cite ainsi quelques auteurs, notamment Miyazaki et Spielberg ; ces deux-là ont indélébilement marqué notre jeunesse et probablement celle du réalisateur Manuel Pradal, par la puissance de leur mise-en-scène, leur pouvoir d’évocation.

Benoit Brisefer (1)
© The Walt Disney Company France

Premier élément notable : Benoit Brisefer fait de sa ville une cité Miyazaki-enne. Comme dans Kiki, Le château Ambulant ou le méconnu mais fantastique Château de Cagliostro : colorée, vivante, à la fois rétro/agée, et moderne… Vivejoie-La-Grande est un personnage à part entière ! Ce n’est pas le seul emprunt à Miyazaki. Plusieurs protagonistes ont cette démarche, ces postures, ces traits très singuliers, et même cette diction particulière qui rappelle inévitablement quelques personnages du réalisateur japonais tels que Lupin, le général du Château dans le Ciel, ou Porco Rosso (tiens d’ailleurs, c’était qui sa voix… Ah oui. Jean Réno).
Dans le fond également… La naïveté sincère et gentille de Benoît rappelle les héroïnes de Miyazaki – particulièrement Kiki ; un enfant se servant de ses pouvoir pour aider – à son échelle – les autres… Le cachet »passage à l’age adulte » en moins, le manichéisme en plus.

À Spielberg, Manuel Pradal emprunte un certain sentimentalisme facile, à même de marquer l’imaginaire enfantin. Puis, une gestion du rythme faisant s’enchaîner le péripéties sans temps mort. Benoit Brisefer fait d’ailleurs, visuellement, penser à Tintin. On peut toutefois l’identifier à tous les films d’aventure de Spielberg. Aussi, la fin du film met en exergue de singuliers mouvements de foule, ceux-là même qui ont fait les beaux moments de Jaws ou de La Guerre des Mondes. On a également repérés d’autres petits emprunts à Zemeckis (Seul au Monde), à Amélie Poulain (l’image d’épinal, le coté Vieille France)…

« Difficile d’apprécier cinématographiquement Benoît Brisefer. Pourtant, derrière son emballage enfantin se cache un sincère désir de transmission culturelle. »

Avec Benoît Brisefer, on pourrait s’arrêter à l’aspect très opportuniste du film (un super-héros pour gamins), avec son casting old-school mais bankable, ses acteurs en apparence venus cachetonner.
Mais la façon dont leur personnages sont introduits, leur présence, nous fait également penser à une sorte d’hommage.
On irait même jusqu’à parler d’une sorte de transmission, qui ne serait pas destiné à nous adultes cinéphiles cultivés, mais bel et bien à nos enfants. Benoît Brisefer peut donc se voir comme une sorte d’ Inception culturelle au centre d’un film en apparence sans intérêt.

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17 décembre Benoît Brisefer  les Taxis Rouges

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Titre original : Benoît Brisefer : les Taxis Rouges
Réalisation : Manuel Pradal
Scénario : D’après l’oeuvre de Peyo ; adaptation : Thierry Clech,  Thierry De Ganay, Jean-Luc Voulfow, Ivan Guyot
Acteurs principaux : Gérard Jugnot, Jean Reno, Thierry Lhermitte
Pays d’origine : France
Sortie : 17 décembre 2014
Durée : –
Distributeur : The Walt Disney Company France
Synopsis : Benoît Brisefer, âgé de 10 ans, est un petit garçon au caractère bien trempé et d’une grande générosité qui cache sous une apparence très ordinaire de supers pouvoirs. Sa petite ville est menacée par une bande de malfrats avec à leur tête le leader charismatique Poilonez qui, sous couvert de l’implantation d’une nouvelle compagnie de taxis, LES TAXIS ROUGES, ont pour objectif de piller la ville…

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