Critique du film HITCHCOCK réalisé par Sacha Gervasi avec Anthony Hopkins, Helen Mirren et Scarlett Johansson.

[critique] HITCHCOCK

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Affiche du film HITCHCOCK

Alfred Hitchcock, réalisateur reconnu et admiré, surnommé « le maître du suspense », est arrivé au sommet de sa carrière. A la recherche d’un nouveau projet risqué et différent, il s’intéresse à l’histoire d’un tueur en série. Mais tous, producteurs, censure, amis, tentent de le décourager. Habituée aux obsessions de son mari et à son goût immodéré pour les actrices blondes, Alma, sa fidèle collaboratrice et épouse, accepte de le soutenir au risque de tout perdre. Ensemble, ils mettent tout en œuvre pour achever le film le plus célèbre et le plus controversé du réalisateur : PSYCHOSE.

Note de l’Auteur

[rating:3/10]

Date de sortie : 6 février 2013
Réalisé par Sacha Gervasi
Avec Anthony Hopkins, Helen Mirren, Scarlett Johansson
Film américain
Durée : 1h38min
Titre original : Hitchcock
Bande-Annonce :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=3rQuRLERl6A[/youtube]

Ceux qui savent qui est Hitchcock (et qui en savent un peu sur sa vie) et ceux qui ne savent rien du tout, ne vous inquiétez pas, vous serez à la même échelle avec ce film. En effet, ce film ne nous apprend rien du tout sur le célèbre réalisateur, ni sur la production de son film culte PSYCHOSE. Donc attendez-vous à passer un peu plus de 90 minutes d’un ennui horrifique. Le maître du suspense se transforme en bon vieux pantouflard qui a des problèmes conjugaux. C’est ce qui prend le plus de place dans l’histoire du film : la relation d’Alfred Hitchcock avec sa femme Alma Reville (interprétée par Helen Mirren). On suit donc les débats amoureux des deux personnages à travers les fantasmes de l’un et le ras-le-bol de l’autre.

Ce film se transforme très vite alors en un mélodrame atypique, comme vous pouvez en voir des milliers sortir sur vos écrans tous les ans. Mais ce qu’il y a de pire, c’est qu’on comprend que Alma Reville influe sur son mari, mais jamais on nous dit en quoi elle va faire basculer telle ou telle chose. La simple raison à ce problème est que Gervasi et son scénariste MacLaughlin ont oublié de traiter les codes de la dramaturgie dans leur scénario. Je ne m’attarderais pas pour dire que le milieu n’est qu’un énorme trou d’air foure-tout et que le dénouement est totalement inégal et sans intérêt. On a une scène d’exposition qui définit mal son objectif : on a un Alfred Hitchcock sur le tournage d’un film et qui ensuite se rend à l’avant-première. Cette scène d’exposition sous-entend qu’on doit déjà savoir qui est Hitchcock avant de venir voir le film. Une scène d’exposition inutile dans le sens où elle n’annonce en rien l’histoire à venir. Et encore, faudrait-il qu’il y est une histoire concrète.

Photo du film HITCHCOCK

Manque cruel de construction narrative et d’une étincelle esthétique. Vendu comme les dessous de PSYCHOSE mais qui montre juste un papy.

Le film a été vendu comme les dessous du film PSYCHOSE et on se retrouve avec un bête mélodrame. Un mélodrame où, au bout du compte, Scarlett Johansson et Jessica Biel ne servent strictement à rien. Déjà que leurs apparitions éclaires ne font rien avancer dans le récit, elles se contentent de jouer péniblement ce qui est écrit dans le scénario. Jamais on a l’impression de voir des actrices jouer des actrices… On parlera évidemment de Anthony Hopkins. Il donne l’impression qu’interpréter Hitchcock était chose facile (la preuve : aucune nomination aux Oscars ni autre cérémonie). Mais il s’amuse à avoir un coussin sous son costard, un maquillage grotesque (qui ne le fait pas du tout ressembler au fameux cinéaste), une gestuelle basée sur des mimiques insupportables et une voix que même Anne Roumanoff pourrait reproduire.

Heureusement qu’il y a Helen Mirren sur le tournage pour sauver la mise. C’est elle qui porte tout le désastre qu’est le film sur les épaules. C’est un poids extrêmement lourd en sachant que tout ce qui devait être dit n’est que survolé. En effet, Sacha Gervasi veut aussi nous parler de la bataille entre Hitchcock et les studios sur la production et la distribution de son nouveau film. Un film qui fait énormément parlé et qui sera finalement un énorme succès : il y avait de la matière quand même. Mais non, cette soit-disant bataille financière n’apparaîtra qu’au maximum 20 minutes dans le film.

De plus, il y a la reconstitution d’Hollywood à l’époque. La scénographie est très soignée mais elle ne servira en rien à l’histoire racontée. Par exemple, on parlera plus dans le film de la maison sur la plage que du studio de tournage de PSYCHOSE. C’est malheureux de voir ça. Mais le rythme du film viendra combler un peu toute cette catastrophe. La scénographie est également adaptée à un côté un peu voyeur dans l »histoire. Cette idée rejoint l’une des qualités d’Hitchcock qui est un grand artiste par rapport au côté formel d’un film (comme cette dispute au téléphone pour placer la caméra en plongée).

Photo du film HITCHCOCK

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