[critique] Bus Palladium

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Lucas, Manu, Philippe, Jacob et Mario s’aiment depuis l’enfance. Ils ont du talent et de l’espoir. Ils rêvent de musique et de gloire.
Leur groupe de rock, Lust, connaît un succès grandissant, mais les aspirations de chacun rendent incertain leur avenir commun.
L’arrivée de Laura dans leur vie va bousculer un peu plus ce fragile équilibre.

Note de l’Auteur

[rating:7/10]


Date de sortie : 17 mars 2010
Réalisé par Christopher Thompson
Film français
Avec Marc-André Grondin, Arthur Dupont, Jules Pelissier
Durée : 1h 40min
Bande-Annonce : [dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xc6djm_bus-palladium-bande-annonce-hd_shortfilms[/dailymotion]

Faire un film musical n’est pas une chose aisée. Faire un film musical sur des ados inconnus de tous est digne du sadomasochisme. Très peu de réalisateurs s’y sont risqués et ont préféré faire des biopic ou de simples documentaires (Shine A Light sur les Rolling Stones de Martin Scorsese) sur des « gueules » charismatiques et reconnaissables entre mille. Ainsi, des Doors à Gainsbourg en passant par Ray ou Edith Piaf avec La Môme, c’est un florilège d’artistes morts ou encore vivants qui ont eu le droit à leur pellicule dédicacée. De son côté, Christopher Thompson, personnalité française se lançant dans la réalisation après avoir été acteur, scénariste et auteur, décide de faire son film musical à lui et de ne pas prendre une icône comme pilier central. Choix couillu qui, sans faire des miracles, arrive à nous entrainer dans un road-movie musical enchanteur.

Sans pour autant égaler Les Chats Persans ou un Crazy Heart, Bus Palladium est à prendre comme un film de potes ayant toujours une caméra sous le coude et rêvant de gloire. Une génération qui croit qu’avec deux accords et un voix nasillarde les portes du paradis vont s’ouvrir devant eux et les anges du Rock’N’Roll s’agenouiller à leurs pieds. Mais bon pourquoi pas. Des rêveurs comme Gainsbourg ou Jim Morrison y sont parvenus alors pourquoi pas eux ? C’est exactement ce que se sont dits Manu, Lucas, Jacob, Philippe et Mario, les cinq potes de ce film unis par cette même passion pour la musique.

Alors, même si certains ne pourront pardonner les nombreux stéréotypes qui règnent presque en maître sur ce film, l’ensemble est plutôt bien amené grâce à une mise en scène correcte peignant avec habileté certains concerts intimistes se déroulant dans la capitale, des acteurs loin d’être irréprochables mais tenant les reines avec convictions et une bande originale (le poumon du film) tenant ses promesses. Il est toujours difficile de faire un film musical (et plus particulièrement sur le rock) avec des paroles écrites en français. On ne peut se permettre de faire du Johnny (aussi bon soit-il) ni du BB Brunes (aussi mauvais soient-ils). Il faut que le film ai sa propre personnalité, sa propre aura qui nous guide au son de riffs endiablés. En un sens, Bus Palladium y parvient. Les puristes trouveront sûrement beaucoup de choses à dire, quoiqu’il en soit la magie opère et le rythme finit par avoir raison de nos dernières défenses.

Au final, loin d’être une référence qui fera date dans les mémoires, Bus Palladium nous prouve qu’avec un peu d’huile de coude et une bonne dose de talent musical, on peut faire un bon film de genre sans tomber dans la facilité de l’icône générationnelle. Un bon film, c’est ce qu’il faudra retenir d’un Bus Palladium qui, malgré ses défauts, ses lourdeurs et son manque de tact, arrive à nous embarquer avec lui dans ce voyage au bord d’un mini-van mythique. Des potes, des guitares et une vieille Volkswagen Combi. Si c’est pas la vraie vie ça !

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