[critique] Chopper

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Affiche du film CHOPPER

Inspiré de faits réels, Chopper, premier long-métrage d’Andrew Dominik, met en scène la vie de l’ennemi public n°1, Mark « Chopper » Read.
Mark Chopper n’a pas eu une enfance facile, entre une mère dévote et un père qui n’aime pas beaucoup qu’on lui résiste. Aussi pour s’affirmer, il rêve depuis ses plus tendres années de devenir un vrai dur, un criminel de la pire espèce, de ceux dont on parle dans les journaux.
A seize ans, il passe à l’acte et monte un attentat contre un juge, qui en réchappe. Chopper est aussitôt incarcéré dans le quartier de haute sécurité d’une prison australienne. Dès lors, malgré son jeune âge, il n’a de cesse de s’imposer comme le caïd auprès de ses compagnons de cellule.
Alternant des actions d’une rare violence et des démonstrations d’affection qui laissent pantois, notre homme ne passe pas inaperçu. Son comportement auto-destructeur le pousse à provoquer des combats, à toujours agir contre le règlement du pénitencier.
Libéré au bout de huit ans, il tue un mineur et retourne aussitôt derrière les barreaux. C’est alors qu’il se lance dans la rédaction de ses mémoires.

Note de l’Auteur

[rating:8/10]

Date de sortie : 30 mai 2001
Réalisé par Andrew Dominik
Film australien
Avec Eric Bana, Vince Colosimo, David Field
Durée : 1h 34min
Titre original : Chopper
Bande-Annonce :

Mark Brandon «Chopper» Read existe vraiment. C’est sans doute cette information qui est la plus impressionnante. Le tueur lui-même est donc celui qui a pondu le scénario de cette petite merveille qu’est Chopper. Véritable bête de foire en Australie, on pouvait être assuré du succès de ce film biographique qui relate les états d’âme d’un bourreau au grand cœur des temps modernes. Encore fallait-il un réalisateur de talent pour donner du mordant à l’œuvre et on peut avancer que la société de production AFFC ne s’est pas trompée en engageant un Andrew Dominik dont c’était pourtant la première expérience cinématographique.

Ce dernier a su gérer son équipe malgré un temps de tournage et un budget réduits au maximum. Il est ainsi impressionnant de voir à quel point la photographie et les décors sont de qualité. Geoffrey Hall et Kevin Hayward ont su tirer un maximum de la luminosité ambiante pour augmenter à un niveau dépassant l’imagination l’aspect malsain et glauque du personnage. Car c’est en fait bien du personnage central dont il est question durant tout le métrage, très peu d’importance étant accordée aux personnages secondaires. C’est ainsi que le film prend toute sa dimension psychologique au fur et à mesure que nous découvrons un Chopper tantôt manipulateur, tantôt sarcastique ou encore complètement sensible et fragile. C’est bien avec cette dimension, acquise au fil des minutes, que l’on reconnaît tout le génie et toute la minutie d’Andrew Dominik. Il est certain qu’il a sans doute été grandement aidé par l’autobiographie de Chopper car, après tout, quelqu’un qui parle de lui-même se trompe rarement, mais rien ne dénote dans le portrait psychologique qui est dressé.

Photo (1) du film CHOPPER

Le jeu d’Eric Bana, alors acteur et scénariste australien très actif dans le milieu depuis une dizaine d’années, influe nettement sur la qualité psychologique de l’œuvre. En effet, ses mimiques décrivent à merveille toute la folie du tueur en série le plus célèbre d’Australie. Ses changements physiques lors du métrage sont tout aussi impressionnants et imposent le respect. Cet acteur de qualité est épaulé à merveille par des seconds rôles de grand talent : Simon Lyndon et Kate Beahan. L’apparition de Serge Listro donne le petit plus délirant qui manquait encore au casting. Casting qui, en définitive, n’a qu’à se laisser porter par l’admirable mise en scène d’Andrew Dominik.

Les séquences chocs se multiplient sans pour autant verser dans un gore qui aurait été bien malvenu. Certes, nous voyons du sang, beaucoup de sang même, mais celui-ci est savamment distillé au fil des scènes. Ainsi, lorsque Chopper se coupe les oreilles, le spectateur est plus répugné par le fait de cette automutilation que par le sang qui en découle. La scène où Keithy est mortellement blessé donne aussi son lot d’effets sanguinolents mais prouve surtout à quel point Chopper tue gratuitement. Cette séquence quasi-initiale met d’emblée le spectateur dans un bain qui durera près d’1h30.

Photo (2) du film CHOPPER

Recette pour un film réussi au pays des kangourous ? Un best-seller signé des mains d’un serial-killer, un réalisateur sorti de nulle part et un acteur de très grand talent et l’affaire est dans le sac !

Le seul petit reproche que l’on peut faire à l’ensemble est de bénéficier d’une musique peut-être un peu trop neutre. Il est vrai que le budget ne permettait pas vraiment de faire des folies non plus et d’engager un compositeur un peu plus connu qui aurait pu donné un autre aura à ce film comme dans un Bronson avec lequel il accumule les ressemblances.

Recette pour un film réussi au pays des kangourous ? Un best-seller signé des mains d’un serial-killer, un réalisateur sorti de nulle part et un acteur de très grand talent et l’affaire est dans le sac ! Une recette miracle à consommer sans modération. Film trop méconnu en France qui mérite pourtant que l’on s’attarde dessus.

Photo (3) du film CHOPPER

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