Discount
© Wild Bunch Distribution

DISCOUNT – Critique

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Avec pour leitmotiv la solidarité, Discount l’a été jusque dans sa production. Premier long-métrage pour le réalisateur Louis-Julien Petit et pour la productrice Liza Benguigui et sa société Elemiah.

Difficile avec cela de monter le film de manière optimale. Avec un très petit budget Discount a dû faire appelle au financement participatif. Grâce aux 25.400 euros récoltés la post-production du film a ainsi pu être bouclée. Un bon choix qu’ont fait les 184 coproducteurs supplémentaires puisque le résultat est un premier film français de qualité avec lequel on passe un bon moment.

En raison de la mise en place prochaine de caisses automatiques dans un magasin de type hard discount (à bas prix) d’une petite ville du nord de la France, les employés sont soumis à la compétitivité entre eux. Seul les meilleurs et les plus rapides seront gardés. Pour faire face à leur futur licenciement, cinq collègues Gilles (Olivier Barthelemy), Christiane (Corinne Masiero), Alfred (Pascal Demolon), Emma (Sarah Suco) et Momo (M’Barek Belkouk), décident de créer leur propre « Discount alternatif » en récupérant les produits invendables.

En voix off un décompte se fait entendre à la manière d’un lancement de fusée. 10, 9, 8… On ne se dirige pas vers l’espace mais dans l’antre du Discount qui s’apprête à accueillir une foule de gens. 3, 2, 1… Les portes s’ouvrent ! Comme chaque matin les clients se ruent à l’attaque. Pour faire face à cette horde sauvage, les employés se doivent de respecter les consignes. Sourire, être aimable et accueillant. Le tout pour un salaire de misère (un peu plus de 900 € brut) et dans des conditions difficiles. Parmi les employés il y a Gilles, Christiane, Alfred, Emma et Momo. Cinq collègues et amis qui tentent de joindre les deux bouts. Cinq personnages que le réalisateur développe de manière intéressante. Le minimum d’information est dévoilé au spectateur qui parvient à comprendre par lui-même la vie de chacun. Entre autres il y a Alfred, qui a été quitté par sa femme et qui ne voit plus sa fille ; Emma, hébergée avec son fils par Christiane dans une maison en pleine campagne que cette dernière ne peut pas payer… Tous risquent de perdre leur poste prochainement. Ils décident donc de prendre les devant et de s’assurer une prime de chômage. Sorte de clin d’œil amusant et subtil aux films de braquage, la bande met en place un stratagème pour récupérer les aliments sans se faire attraper. Les différents rebondissements qui obligent nos héros à prendre de plus en plus de précautions et à trouver de nouvelles combines permettent au film de ne pas s’essouffler rapidement et garde un ton comique.

Le réalisateur réussi à introduire un humour par des dialogues de qualité, à la manière du cinéma anglo-saxon.

En plus des cinq employés il y a Sofia Benhaoui (Zabou Breitman), la gérante. D’une part elle se concentre sur sa carrière et n’a pas le temps de se trouver un mari comme le souhaiterait sa mère. D’autre part elle ne semble jamais vraiment adhérer aux consignes de ses supérieurs pour optimiser son magasin, mais doit tout de même faire face à la pression. Car comme les employés elle doit se soumettre à quelqu’un au dessus d’elle. Une manière intelligente de montrer le caractère humain d’un « patron » malgré ses obligations. Sans en faire un personnage extrêmement sympathique, le réalisateur évite en tout cas de la rendre antipathique. Jusqu’au bout il fait de ses protagonistes des personnages authentiques, justes et forcément attachants. En partie grâce aux prestations sans fautes de l’ensemble des acteurs, jusque dans les plus petits seconds rôles, comme Pablo Pauly (Les Lascars) ou Hafid F. Benamar (Platane) qu’on retrouve avec plaisir. Car si le vole reste répréhensible, il est ici amené comme une révolte auquel on prend parti. La révolte des employés qui y voient une alternative à une grève à laquelle aucun d’entre eux ne peut participer (financièrement).

Interview de Louis-Julien Petit, réalisateur de DISCOUNT

Dans cette comédie sociale Louis-Julien Petit porte un regard honnête, humain et ne tombe pas dans la caricature. Il ne bascule pas dans le pathos pesant car les personnages font face avec dignité à leur situation. Malgré les difficultés rencontrées chacun dans leur vie et leur passé, aucun n’apparaît abattu. Discount fait évidemment réagir par rapport au gaspillage alimentaire sans pour autant entrer dans le débats (notamment par rapport au projet de loi de l’été 2014 pour que les commerces de grande surface proposent les produits invendables à des associations d’aide alimentaire). L’essentiel reste le rapport aux personnages et leur situation. Louis-Julien Petit fait d’eux une sorte de mélange entre Robin des Bois (en volant aux riches, mais en revendant plutôt qu’en donnant aux pauvres) et le film The Full Monty (où d’anciens ouvriers désormais au chômage se reconvertissent en chippendales). Le réalisateur réussi d’ailleurs à introduire dans Discount un humour par les dialogues de qualité à la manière du cinéma anglo-saxon. Des phrases très naturels disséminées un peu partout qui amusent de manière simple et font de Discount un film sympathique et agréable.

Mise en scène
Scénario / Dialogues
Casting
Photographie
Musique
Note des lecteurs8 Notes
3.5
Note du rédacteur

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Mise en scène
Scénario / Dialogues
Casting
Photographie
Musique
Note finale