[critique] La Comtesse

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A la mort de son mari, la comtesse Elizabeth Bathory se trouve à la tête d’un vaste domaine et d’une immense fortune. Aidée de sa confidente, la sorcière Anna Darvulia, Elizabeth étend progressivement son influence, suscitant chez chacun crainte, admiration et haine, pour devenir la femme la plus puissante de la Hongrie du 17ème siècle – dictant ses conditions jusqu’au roi lui-même.
Elle rencontre alors un séduisant jeune homme dont elle tombe éperdument amoureuse mais celui-ci l’abandonne. Certaine d’avoir été délaissée car elle n’était plus assez jeune et belle.
Sombrant progressivement dans la folie, Elizabeth, à la suite d’un accident, se persuade que le sang de jeunes vierges lui procure jeunesse et beauté. Elle commence à prendre des bains dans le sang des jeunes filles du château puis de la région. Débute alors une série d’actes sanglants et diaboliques…

Note de l’Auteur

[rating:8/10]


Date de sortie : 21 avril 2010
Réalisé par Julie Delpy
Film français, allemand
Avec Julie Delpy, Anamaria Marinca, Daniel Brühl
Durée : 1h 36min
Bande-Annonce : [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=jNzspu6icv8[/youtube]

Privilégiant bien souvent les productions indépendantes plutôt que les machines à gros budget, Julie Delpy est une personnalité bien trempée dans un corps d’ingénue, une femme fatale bénéficiant d’un réelle patte artistique. Son jeu d’actrice est souvent magnétique et son œil artistique quand elle se met derrière la caméra est des plus intéressants. C’est donc avec un plaisir non dissimulé que Julie Delpy nous présentait sa nouvelle création : La Comtesse.

Contant la lente descente aux enfers d’une comtesse hongroise ayant l’idée farfelue que le sang de jeunes vierges lui rendrait sa jeunesse d’antan, La Comtesse séduit par sa qualité narrative à laquelle vient s’ajouter une atmosphère enivrante aux couleurs chaudes. A la fois actrice et réalisatrice, Julie Delpy peint avec sensibilité le portrait ambigüe de cette femme aussi effrayante qu’attachante qui n’accepte pas cette fatalité qui n’épargne personne : la vieillesse. En découle un récit aussi noir qu’intense à la fois tendre et sans pitié qui n’est pas sans rappeler les grands drames historiques d’antan.

Le seul reproche que l’on pourrait faire de ce film est cette sensation qu’il ne sert qu’à prouver le talent de son actrice/réalisatrice. Tout passe par elle et l’impression que les seconds rôles ne sont là que pour combler les trous se fait grandissant. A l’opposé d’un 2 Days In Paris qui bénéficiait de vrais seconds couteaux, La Comtesse semble les minimaliser au maximum et du coup n’arrive pas à exploiter leur potentiel. Daniel Brühl, pourtant très bon dans des productions comme Good Bye Lenin! et Inglourious Basterds, n’arrive jamais à lever le pied de la pédale de frein et William Hurt est beaucoup trop absent pour capter notre attention. A vrai dire, le seul qui arrive plus ou moins à se faire une petite place aux côtés d’une Julie Delpy un brin narcissique monopolisant l’espace est Vizakna Sebastian Blomberg, acteur au physique particulier rappelant un certain Dracula et dont c’est le tout premier rôle.

Au final, avec cette nouvelle réalisation, Julie Delpy nous prouve un peu plus encore que la petite frenchy ne s’est pas faite une place au soleil par hasard. Talentueuse aussi bien devant que derrière la caméra, elle nous offre cette fois un récit fluide et passionnant au classicisme envoûtant. L’un des meilleurs films en costumes de ces dernières années.

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