[critique] Réfractaire

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Mai 1944. Après avoir fait ses études en Allemagne, François, 24 ans, revient dans le village où il a grandi, au sud du Luxembourg. Le jeune homme doit faire un choix : intégrer la Wehrmacht ou rejoindre les « Réfractaires », qui se cachent dans les mines de fer desaffectées du Luxembourg. François opte pour la deuxième solution…

Note de l’Auteur

[rating:8/10]

Date de sortie : Prochainement
Réalisé par Nicolas Steil
Film luxembourgeois, suisse
Avec Grégoire Leprince-Ringuet, Arthur Dupont, Guillaume Gouix
Durée : 1h40min
Bande-Annonce :

Des films sur la Résistance pendant la deuxième guerre mondiale, il y en a eu beaucoup. Toutefois, le film de Nicolas Steil est différent.
En effet, on évoque peu dans les films la situation en 1944 dans les petits pays tels le Luxembourg, et il est intéressant, d’un point de vue historique, de voir comment la population du pays recevait la situation mondiale qu’était la guerre de 39-45.
On y voit un Luxembourg plutôt nazi, intégré à l’Allemagne, et la vie d’un des fils de collabos bourgeois, François (Grégoire Leprince-Ringuet), qui étudie dans une université allemande. Malgré ses origines, on le sent rapidement différent. Il comprend l’absurdité de la base du régime nazi, qu’on ne cesse de lui répéter dans son université : « dans le monde il y a la race aryenne, et les sous hommes, et ces sous-hommes, il faut les exterminer. ».

Le personnage de François est ici très intéressant. Il représente l’audace et le courage de ces résistants qui malgré leurs origines confortables et leur rang social, pour qui la volonté de liberté et d’un autre monde que celui prononcé par les nazis à l’époque était plus forte que quelques billets de banque et une situation confortable.
François le dit dès le début : « Il est difficile de choisir son camp, celui de la victime intègre ou celui de l’assassin protégé par les forces supérieures ».
Les scènes y sont dures. On y voit la vie cachée des « réfractaires » dans leurs mines, devant jongler entre manque de nourriture, désaccords politiques et générationnels, blessures, trahisons potentielles. Le combat des résistants pacifiques, comme celui de Mme Goerens, la femme d’un adhérent au parti nazi, est également souligné dans ce film.
Grégoire Leprince Ringuet est épatant. Il a mûri depuis les films qu’il a tourné avec Christophe Honoré. Il y apparaît adulte, dans un rôle pas facile, qui mêle tristesse, déchirures, malheur, amour et haine, et surtout souffrance.

Nicolas Steil a donc très bien réussi un film qui aurait pu nous laisser une impression de déjà vu. Le thème est le même, mais le point du vue est nouveau. C’est un côté encore plus complexe de cette époque tragique qui est traité : l’ « assassin protégé » dans lequel se cache « la victime intègre ».

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