Final Girl
© Final Girl Productions Inc

[CRITIQUE DVD] FINAL GIRL, LA DERNIÈRE PROIE

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Mise en scène
7.5
Scénario
5
Casting
7
Photographie
7.5
Musique
6
Note des lecteurs0 Note
0
6.6
Note du rédacteur

[dropcap size=small]Q[/dropcap]uand on pense au nombre d’actrices sexy de vingt ans qui courent les castings à Hollywood, on s’étonne que Tyler Shields ait choisi pour interpréter sa FINAL GIRL, Abigail Breslin, enfant star de Little Miss Sunshine devenue en grandissant une poupée de porcelaine aux regards désarmants de candeur; mais le charme de son ambiguïté entre enfance et âge adulte vient rapidement nous troubler, d’autant qu’il se pare d’une robe rouge au symbolisme évident (une robe, pas un petit chaperon, nuance.) La petite fille nimbée de sang: tout un programme ! Le concept même de la demoiselle en détresse qui puise en elle la force et la rage nécessaires pour déboîter sévèrement la gueule au grand méchant loup. Honnêtement, on ne peut pas dire que le genre du survival ait été négligé ces dernières années par les producteurs de cinéma bis, ni même son sous-genre le survival dans les bois, pas plus que son sous-sous genre : « le survival dans les bois par des chasseurs psychopathes, pas besoin d’élément surnaturel, la nature humaine est déjà suffisamment vicieuse. »

Seulement voila, quiconque s’attend à voir avec FINAL GIRL, une production balourde riche en faux raccords et en humour potache, risque d’être surpris; car le spectacle bénéficie d’un véritable travail de mise en scène, aux parti-pris parfois si tranchés qu’il risque de déconcerter. Cette production au budget modeste n’est pas à ranger sur les mêmes étagères que les séries B à l’état d’esprit machiste où des starlettes des pays de l’est viennent exhiber leurs plastiques autant que leur hémoglobine; nous sommes ici davantage dans une de ces variations contemporaines du cinéma de genre, projetées au festival de Sundance et considérées comme des films d’auteurs grâce à un sous-texte social ou une réalisation expérimentale (bref, ceux qu’on est en droit d’attendre d’un film de genre, normalement !). Cependant, ce n’est pas l’œil d’un auteur qui investit le film, mais plutôt celui d’un artiste, un photographe en la personne de Tyler Shield, très prisé auprès des stars qui veulent s’encanailler par une image porno chic.

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De l’imagerie porno chic, Shield ne garde aucune tentative de choquer ou d’aguicher; cette marque de fabrique lui sert davantage à détourner la connotation glamour de ses personnages très graphiques et donc d’emblée iconiques, et l’on retrouve ainsi l’impression d’humiliation physique qu’il inflige d’ordinaire à ces modèles photo, transposé sur l’allure virginale de la baby doll Breslin. Au-delà de ces silhouettes iconiques, ce trouble entre glamour et trash investit la nature même des personnages, tous rejetons d’une violence inextinguible, qu’elle soit primitive pour les chasseurs ou stratégique pour la proie et son mentor. Le premier acte a beau exposer les projets des deux protagonistes et le deuxième acte a beau dessiner les esprits pervers des quatre antagonistes, tous ces personnages garderont leur part de mystère, leur imperméable nature nourrie et nourrissant la violence.

« Sur le papier, Final Girl n’est qu’un film d’exploitation au scénario facile; à l’image, ça commence à devenir intéressant. »

Le réalisateur a eu la judicieuse idée de placer ses monstres à visage humain dans un monde aussi étrange qu’eux, marqué de la même beauté glaçante, de la même apparence civilisée et démente à la fois. De ce travail de lumière post-expressioniste, de ces cadrages tantôt minimalistes, tantôt sophistiqués, naît l’inquiétante impression que tout ce monde est artificiel; une impression d’ailleurs confirmée par certains dialogues improbables et une ambiance sixties qui lorgnent clairement du côté de David Lynch. L’ennui avec FINAL GIRL, c’est que le scénario sert la mise en scène, lui laisse tranquillement produire ses effets successifs, là où on aurait préféré qu’il vienne la basculer, la contredire, la remettre en jeu par un retournement de situation ou une réinvention de la narration, dont le film, trop court et trop abrupt dans son dénouement, est hélas amputé.

Disponible en DVD, Blu-ray et VOD  le 8 juillet 2015.

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JAQUETTE FACE DVD FINAL GIRL HD OK

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Titre original : Final Girl
Réalisation : Tyler Shield
Scénario : Adam Prince
Acteurs principaux : Abigail Breslin, Alexandre Ludwig, Wes Bentley et Cameron Bright
Pays d’origine : U.S.A
Sortie DVD France :  8 juillet 2015
Durée : 1h20mn
• Éditeur : Marco Polo productions
Synopsis : Veronica semble être la cible parfaite d’une bande d’adolescents qui attirent les filles pour les chasser et les tuer. La règle est simple : la chasse commence quand elles sont lâchées dans les bois avec trois minutes d’avance. Ce que les garçons ignorent, c’est que Veronica a été entraînée depuis son enfance à combattre et elle a choisi de les tuer pour son test final…
Nombre de disque(s) : 1
Format image : Format 16/9 compatible 4/3, Format DVD-9 / Format BD-50
Couleur : Film en Couleurs
Format son : Anglais Dolby Digital 5.1, Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : français
Compléments : 

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Rédacteur

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Mise en scène
Scénario
Casting
Photographie
Musique
Note finale

  1. *** ATTENTION SPOIL ***
    Je pense que vous avez raté quelque chose… Le générique de fin ! Et le titre du film… « Final Girl », ce concept de la dernière survivante qui raconte. Le générique de fin, avec ses poupées glauques nous montre qu’en réalité, toute l’histoire (et donc tous ces décors improbables) sont en fait le récit qu’en fait une fille à qui un « instructeur » a volé l’enfance !
    S’agit-il vraiment d’une vengeance ? 12 ans auparavant, ces jeunes hommes avaient-ils l’age de faire ce que l’instructeur prétend ?