ENFANT 44
© 2015 Concorde Filmverleih GmbH / Larry Horricks

[critique] ENFANT 44

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Mise en scène
7
Scénario
4
Casting
6
Photographie
7
Musique
6
Note des lecteurs4 Notes
5.6
6

[dropcap size=small]I[/dropcap]

nterdit en Russie, qui l’accuse, une fois n’est pas coutume, de « déformer l’Histoire », ENFANT 44 est un film confus soit par son adaptation soit par son récit même.

1952, Leo Demidov, héros de la Seconde Guerre Mondiale et agent prometteur de la police secrète refuse de classer en accident le meurtre sordide d’un enfant de Moscou. Tombé en disgrâce après avoir outrepassé l’ordre de son supérieur – il est convenu par Staline qu’il ne saurait y avoir de crimes dans un état communiste – Demidov passe de prédateur à proie, de héros à traître. Exilé avec sa femme dans une petite ville industrielle, il se lance malgré tout dans l’enquête après la découverte d’autres cas similaires au meurtre de Moscou.

Il y a trop de choses dans ENFANT 44 pour lesquelles deux heures quinze ne suffisent pas et donnent une impression de fouillis. Le réalisateur d’Easy Money ne sait pas trop où donner de la tête tant il y a d’informations à couvrir : le couple de Demidov, son travail, sa disgrâce, les meurtres, c’est un souk pas possible. On en vient à se demander : ENFANT 44 est-il un film sur la bureaucratie corrompue de la police secrète d’après-guerre ? Est ce un thriller ? Est ce un biopic ? Tout se mélange, ça part de Moscou, ça revient, et puis ça repart, un cadavre d’enfant, une confrontation entre deux hauts gradés du Parti, un couple en perdition, un autre cadavre, un lâche carriériste, wow, wow, calmons nous deux secondes.

© 2015 Concorde Filmverleih GmbH  Larry Horricks
Tom Hardy – Joel Kinnaman © 2015 Concorde Filmverleih GmbH / Larry Horricks

Une sensation exacerbée de plus par des personnages sans finesse comme Wasilij, toutefois porté justement par Joel « Robocop » Kinnaman. Ce dernier est, en plus d’un cliché, un personnage relativement peu proche de la réalité qui, dès les premiers instants du film, fait preuve de lâcheté dans une époque où les poltrons sont abattus d’une balle dans le dos par leurs supérieurs hiérarchiques (cf. Stalingrad de Jean-Jacques Annaud). On ressent bien toutefois que tout le monde est, dans la Russie d’après-guerre, sujet à la paranoïa, du plus pauvre instituteur au plus gradé de l’armée Rouge.

ENFANT 44 est servi par un casting quatre étoiles, ce qui, pour certains petits rôles, n’est pas vraiment nécessaire même s’il est plaisant de retrouver nos deux policiers danois de Profanation, le toujours appréciable Gary Oldman, Charles Dance « Lannister » ou notre national Vincent Cassel déjà aperçu en russe dans Les Promesses de l’Ombre.

Le russe qui manque terriblement à ENFANT 44, à ses paysages enneigés, ses usines titanesques, ses bureaux soviétiques et ses voyages en train. Tom Hardy sait trouver l’accent qui va bien mais avec tout cet anglais, on a souvent plus l’impression d’être dans le Montana en période de chasse que dans l’oblast de Rostov. La performance d’Hardy n’est sans doute pas celle de l’année. Faut dire que le scénario ne l’aide pas et les dialogues non plus. Attendons Mad Max : Fury Road.

”Malgré tout, ENFANT 44 offre des descentes de police brillamment orchestrées et des combats desquels se dégagent une violence inouïe”

La dernière curiosité d’ENFANT 44 réside dans le personnage de Raïssa, la femme de Demidov, portée par Noomi Rapace. Elle est purement visuelle et tient d’un choix du réalisateur. On a, avec la comédienne suédoise, une femme dont le physique pourrait paraître slave, très bien exploité, par exemple, dans Sherlock Holmes : jeu d’ombres en bohémienne. Dans ENFANT 44, le blond lui va bien mais les lentilles de couleur qui se voient dans tous les gros plans un peu moins. Décevant.

Malgré tout, ENFANT 44 offre des descentes de police brillamment orchestrées et des combats desquels se dégagent une violence inouïe, rappelant – ça fait du bien – la très réaliste scène d’ouverture de la prise du Reichstag par les soviétiques en 1945.

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TAXI TÉHÉRAN, EN ROUTE!, ROBIN DES BOIS, EN ÉQUILIBRE, UNE BELLE FIN, LES GORILLES, ENFANT 44, etc.

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Affiche

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Titre original : Enfant 44
Réalisation : Daniel Espinosa
Scénario : Richard Price
Acteurs principaux : Tom Hardy, Noomi Rapace, Joel Kinnaman, Gary Oldman, Vincent Cassel, Jason Clarke
Pays d’origine : États-Unis, République Tchèque, U.K, Roumanie
Sortie : 2015
Durée : 2h17min
Distributeur : SND
Synopsis : Hiver 1952, Moscou. Leo Demidov est un brillant agent de la police secrète soviétique, promis à un grand avenir au sein du Parti. Lorsque le corps d’un enfant est retrouvé sur une voie ferrée, il est chargé de classer l’affaire…

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