EXODUS
© 2014 Twentieth Century Fox

[critique] EXODUS

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Mise-en-scène
8
Scénario
7
Casting
9
Photographie
9
Musique
8
Note des lecteurs5 Notes
4
8.2

[dropcap size=small]L[/dropcap]’histoire d’un homme qui osa braver la puissance de tout un empire, une nouvelle vision de l’histoire de Moïse. Ce leader insoumis qui défia le pharaon Ramsès, entraînant 600 000 esclaves dans un périple grandiose pour fuir l’Egypte et échapper au terrible cycle des dix plaies.

Sur le papier, EXODUS a tout du grand film : un pitch qui a de quoi intéresser à peu près tout le monde (le mythe de Moïse), un réalisateur qu’on ne présente plus (Ridley Scott), un casting quatre étoiles (Christian Bale, Joel EdgertonSigourney Weaver, etc.), un budget pharaonique (on parle de 140 millions de dollars hors promo) et une campagne promo comme seule la Fox sait les faire. Bref, EXODUS est un grand film, un gros film. Mais comme tous les gros films de notre époque, celui-ci peut ne pas plaire à tous. Explications.

En acceptant de réaliser EXODUS, Ridley Scott (Gladiator) savait dans quoi il mettait les pieds. Un péplum construit autour d’une histoire fortement connotée religieusement, ce n’est pas ça qui allait effrayer le réalisateur de Kingdom of Heaven et Prometheus. Et entre nous, qui d’autre que Ridley Scott aurait bien pu mettre en scène une telle œuvre sans se casser les dents ? Qui d’autre aurait pu réunir des acteurs comme Christian Bale (la trilogie The Dark Knight), Aaron Paul (Breaking Bad), Ben Kingsley (La stratégie Ender) et Sigourney Weaver (Alien, Avatar) pour venir défier les pharaons dans un péplum ?

Exodus (2)

Avec son surprenant casting, le réalisateur s’est attelé à la tâche du mieux qu’il a pu, faisant des choix que l’on peut voir d’un très mauvais œil. Pourquoi prendre des acteurs « blancs » quand on sait que les Égyptiens de cette époque étaient tout sauf blanc ? Pourquoi choisir de mettre l’accent sur les travaux de Ramsès alors que sa relation complexe avec son père aurait été plus intéressante ? Pourquoi le messager de Dieu est-il un enfant ? Enfin, pourquoi prendre autant de temps à présenter la « nouvelle famille » de Moïse alors qu’elle a finalement peu d’importance dans la trame scénaristique ? Autant de choix que l’on respecte, à défaut de vraiment les apprécier.

Si EXODUS peut paraître long, c’est normal. Pas simplement parce qu’il dure 2h30 ou parce que la 3D a tendance à fatiguer nos yeux plus rapidement. Non, si le film semble à certains moments long, c’est tout simplement parce que certaines scènes sont de trop, certains plans un peu redondants, certains dialogues sans intérêt. Néanmoins, tout cela a le mérite de poser convenablement les tenants et aboutissants de cette lutte entre deux peuples. La question de la foi de Moïse est bien développée, de même pour les peurs de Ramsès.

”Un grand film, un gros film !”

Lancé comme cela, on pourrait croire que ce ne sont que des détails, mais c’est vraisemblablement là que l’on reconnaît le talent de Ridley Scott : alors qu’il aurait pu faire de son œuvre un simple film d’action où tout le monde se bat, où tout le monde meurt, il s’attarde sur la psychologie de ses deux héros. On vous l’accordera, ce n’est rien d’extraordinaire ou de révolutionnaire, mais elle est nécessaire. Pour pleinement apprécier les scènes d’action, de combat, les effets spéciaux impressionnants et la 3D pour une fois utile, il est nécessaire de comprendre où se situent spirituellement Moïse et Ramsès. Sans cela, le film ne vaut rien.

D’ailleurs, et comme on s’y attendait, ces scènes d’action sont vraiment impressionnantes. Les combats rapprochés sont bien chorégraphiés, les plans d’ensemble présentant les peuples font mouche et le passage de la mer Rouge est à couper le souffle. De même pour les dix plaies qui, dans EXODUS, sont sincèrement bien illustrées. Tantôt exaltante tantôt écœurante, cette séquence tend à ne rien édulcorer. Une excellente chose !

Pour ce qui est du casting, Christian Bale est crédible, charismatique et pleinement investi dans son rôle. Joel Edgerton (Animal Kingdom) brille un peu moins. Sans doute parce que son rôle n’a rien de sensationnel. En père de Ramsès, John Turturro (Barton Fink) étonne, la faute à un registre dans lequel on l’imaginait peu et à ce phrasé très théâtral. Enfin, l’Australien Ben Mendelsohn (Animal Kingdom, Les Poings contre les murs) apporte une petite touche comique, quand la franco-iranienne Golshifteh Farahani (A propos d’EllyEden) fait plaisir à voir.

© 2014 Twentieth Century Fox
© 2014 Twentieth Century Fox

Un brin trop factuel, EXODUS est un film qui marquera comme il se doit notre fin d’année. Et pas seulement parce qu’il est entièrement dédié au frère du réalisateur, feu Tony Scott (Man On Fire, L’attaque de métro 123). Tourné entre l’Angleterre et l’Espagne, le nouveau bébé de Ridley Scott est une sacrée leçon de mise en scène et un péplum comme on les aime. Si les fans du genre seront peut-être un peu déçus par le manque de scènes de combats frontaux, ceux qui ont une sensibilité d’historiographe seront ravis. Ce qu’ EXODUS perd en tension dramatique, le film le gagne en précision historique. Enfin, « précision »… Quand il s’agit d’un blockbuster hollywoodien, vous conviendrez que tout cela est relatif.

Tout en gardant comme fondement la légende biblique de Moïse, EXODUS ne tombe pas dans le fanatisme ou le parti pris polémique. Si l’on peut penser que le film trouvé écho auprès d’événements comme ceux de cet été, c’est surtout une question de conjoncture. Car face à la dimension religieuse du film, les scénaristes Bill Collage, Adam Cooper et Steven Zaillian ont su placer là où il fallait des raisonnements scientifiques tangibles. Le film évite le manichéisme réducteur et traite son sujet avec tout le respect qu’il mérite. Ainsi, sans en faire des tonnes, EXODUS est un péplum qui se regarde non sans quelques difficultés (longueur oblige), mais dont on ressort bien plus satisfait qu’après le Noé de Darren Aronofsky.

[divider]INFORMATIONS[/divider]

EXODUS : GODS AND KINGS

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24 décembre 2014 Exodus: Gods And Kings

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TRAILER (épique) #1
TRAILER (Hallucinant) #2
EXODUS : 20th Century Fox et Ubi Bene préparent un évènement incroyable !

Titre original : Exodus: Gods And Kings
Réalisation : Ridley Scott
Scénario :  Adam Cooper, Bill Collage,  Jeffrey Caine, Steven Zaillian
Acteurs principaux : Christian Bale, Joel Edgerton, John Turturro
Pays d’origine : Espagne, Angleterre, U.S.A.
Sortie : 24 décembre 2014
Durée : 2h30min
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Synopsis : L’histoire d’un homme qui osa braver la puissance de tout un empire.
Ridley Scott nous offre une nouvelle vision de l’histoire de Moïse, leader insoumis qui défia le pharaon Ramsès, entraînant 600 000 esclaves dans un périple grandiose pour fuir l’Egypte et échapper au terrible cycle des dix plaies.

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Mise-en-scène
Scénario
Casting
Photographie
Musique
Note finale

  1. Pour moi Exodus est une pure merveille visuelle avant tout, tant pour ses effets spéciaux, que pour ses décors et ses paysages. Cela tranche un peu trop avec le manque de profondeur des personnages (excepté Moise). Il n’en reste pas mois que c’est là le divertissement de cette fin d’année un film ultra ambitieux, démesuré, à la hauteur de la grande histoire qui nous est raconté.

  2. Pour moi Exodus est une pure merveille visuelle avant tout, tant pour ses effets spéciaux, que pour ses décors et ses paysages. Cela tranche un peu trop avec le manque de profondeur des personnages (excepté Moise). Il n’en reste pas mois que c’est là le divertissement de cette fin d’année un film ultra ambitieux, démesuré, à la hauteur de la grande histoire qui nous est raconté.