LA NIÑA DE FUEGO

[CRITIQUE] LA NIÑA DE FUEGO

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Mise en scène
7
Scénario
8
Casting
8
Photographie
7
Musique
7
Rythme
6
Note des lecteurs3 Notes
8
7.2
Note du rédacteur

[dropcap size=small]L[/dropcap]’utilisation d’une citation d’un grande personnalité du cinéma (généralement un réalisateur ou un producteur) pour illustrer un film est chose courante en matière de communication et de promotion. Victoria « renversera le monde » disait à juste titre Darren Aronofsky lors de la dernière Berlinale (2015) que présidait le metteur en scène. Nous avions par contre bien plus de mal à comprendre l’engouement de James Cameron pour Terminator : Genisys avec son « vous allez adorer Terminator: Genisys. » exhibé sur des affiches françaises. Nous voilà donc évidemment méfiant devant les propos du réalisateur espagnol Pedro Almodovar, qui voyait en LA NIÑA DE FUEGO, après son sacre au Festival international du film de Saint-Sébastien 2014, « la révélation espagnole de ce siècle ». Si le deuxième long-métrage du réalisateur Carlos Vermut s’avère être d’une grande richesse scénaristique, accompagnée d’une réalisation simple mais étonnante, il peine malheureusement sur la longueur à maintenir son rythme et à garder l’attention du spectateur. Sans être le chef-d’œuvre annoncé LA NIÑA DE FUEGO reste un film marquant et d’une vraie personnalité.

Bárbara est une belle femme vénéneuse et psychologiquement instable, que son mari tente de contenir. Damiàn n’ose pas sortir de prison de peur de la revoir. Luis veut la faire chanter mais ne réalise pas encore qu’il joue avec le feu. Le trio se retrouve plongé dans un tourbillon de tromperies où la lutte entre la raison et la passion tourne à la guerre des nerfs…

LA NIÑA DE FUEGO

La première histoire que nous découvrons dans LA NIÑA DE FUEGO, après une séquence d’introduction étrange entre une collégienne et son professeur (qui se révélera être le passé de Bárbara et Damián), est celle de Luis et sa jeune fille Alicia, malade, à qui il ne reste que quelques mois à vivre. En débutant ainsi, nous voilà inévitablement dans l’empathie pour ces deux protagonistes. La vue de ce père prêt à tout pour rendre sa fille heureuse nous émeut. Tandis que cette intrigue se déroule simplement, sans rebondissements apparents, la rencontre entre Luis et Bárbara va bouleverser le récit. Le premier acte se scinde alors en deux parties, l’une consacrée à Luis et sa fille, l’autre présentant Bárbara. L’originalité du réalisateur Carlos Vermut vient de la rencontre des protagonistes. Les deux parties se combinent pour former un tout et nous mener vers un deuxième acte de narration. Pour nous maintenir attentif, Vermut propose un personnage et une ambiance pour le moins fascinants. Névrosée, Bárbara est un mystère et envoûte. Tout de noir vêtue, cheveux long parfaitement attachés, elle gardera une blessure au milieu du front, comme la représentation définitive de sa folie. Bárbara Lennie, son interprète – Goya de la meilleure actrice pour ce rôle -, transperce l’image d’un simple regard. Seulement l’incident déclencheur n’arrivant qu’après avoir fait le tour de cet autre personnage, nous voilà déjà fasse à une certaine limite de LA NIÑA DE FUEGO. Plus d’une heure s’est écoulée et le film peine à révéler ses objectifs. Et même si le scénario proposé intrigue, une certaine lassitude se fait ressentir. La faute à un manque de rythme et d’énergie que le réalisateur ne parvient à insuffler au film.

”Le film nous met face à une situation monstrueuse et provoque ainsi une frustration jouissive.”

On retient donc avant tout cette intrigue captivante. Cela grâce au choix du réalisateur de ne révéler que peu de choses jusqu’au bout. D’une part sur le passé de Bárbara, qu’on suppose dramatique et dont les révélations nous parviennent par bribes. D’autre part sur ce qu’est prête à subir la jeune femme pour récolter l’argent réclamé par Luis. Ce dernier ayant décidé de la faire chanter après avoir passé une nuit avec elle. On comprendra que pour obtenir la somme, Bárbara décide de vendre (à nouveau ?) son corps. De se prostituer dans des conditions malsaines. Mais jusqu’où va-t-elle réellement ? Que se cache derrière la porte franchie par Bárbara qui la laissera si fortement marquée physiquement ? Rien de tout cela ne sera montré ni même décrit. Le film nous met face à une situation monstrueuse et provoque ainsi une frustration jouissive. Mais alors que l’intrigue semble toucher à sa fin, le réalisateur relance son histoire par un troisième acte centré sur Damián, durant lequel la longueur du film se fera ressentir. Cela en dépit d’un final prenant et tragique pour refermer la boucle. Finalement si LA NIÑA DE FUEGO nous emmène dans un long voyage parfois imparfait, on ne peut qu’en ressortir sous le choc et abasourdie.

LA NIÑA DE FUEGO@PSiclier

LES AUTRES SORTIES DU 12 AOÛT 2015

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12 août 2015 - La nina de Fuego

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Titre original : Magical Girl
Réalisation : Carlos Vermut
Scénario : Carlos Vermut
Acteurs principaux : José Sacristán, Bárbara Lennie, Luis Bermejo
Pays d’origine : Espagne
Sortie : 12 août 2015
Durée : 2h07
Distributeur : Version Originale / Condor
Synopsis : Bárbara est une belle femme vénéneuse et psychologiquement instable, que son mari tente de contenir. Damiàn n’ose pas sortir de prison de peur de la revoir. Luis veut la faire chanter mais ne réalise pas encore qu’il joue avec le feu. Le trio se retrouve plongé dans un tourbillon de tromperies où la lutte entre la raison et la passion tourne à la guerre des nerfs…

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