le dernier coup de marteau
© Lionceau Films

[critique] LE DERNIER COUP DE MARTEAU

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Mise en scène
8.5
Originalité du scénario
6
Photographie
9
Casting
8.5
Musique
8
Note des lecteurs4 Notes
5.5
8
Note du rédacteur

[dropcap size=small]S[/dropcap]econd long métrage de la réalisatrice et scénariste Alix Delaporte, LE DERNIER COUP DE MARTEAU nous transporte dans la vie chaotique de Victor, un adolescent responsable mais perdu, interprété par le jeune Romain Paul dont le naturel résonne parfaitement avec le film. Nous sommes plongés ici dans un instant de vie décisif pour le personnage qui, en réponse à la maladie de sa mère (Clothilde Hesme, émouvante), part à la découverte de son père inconnu, un chef d’orchestre bourru, incarné par l’imposant Grégory Gadebois.

A partir de cette trame narrative, le film se construit rapidement comme une chronique de l’adolescence, naviguant entre les joies, les peines, les déceptions et les contradictions de Victor. On découvre ainsi au cours du film les différentes facettes du personnage qui se cherche entre désirs et responsabilités. Sans effusions ni grands effets, le film marque par sa simplicité et sa démarche naturaliste, nous donnant à voir le monde par les yeux de l’adolescent qui vie et découvre.

 

© JC Lother
© JC Lother

 

Le principal objet du film est donc logiquement la découverte de l’inconnu par Victor, qui va se construire au grès de ses expériences. C’est la figure du père qui va représenter de deux manières cette confrontation à l’inconnu, tandis que le confort maternel s’efface peu à peu avec la maladie. Ainsi d’une part, le père va incarner littéralement l’homme absent de l’enfance de Victor, duquel il va chercher à se faire connaître et à se rapprocher. Mais d’autre part, le père, en tant que chef d’orchestre cette fois, va aussi être l’image symbolique de tout ce qu’il reste à découvrir pour le jeune homme, forcé par les événements à se confronter à un autre univers, jusqu’à s’émerveiller.

On va retrouver cette dichotomie entre le milieu de l’adolescent et celui du père, à la fois dans les lieux : Victor vie avec sa mère dans une caravane sur une plage, alors que le père semble résider dans son théâtre montpelliérain ; mais aussi dans les échanges : quand l’un parle de football, l’autre lui parle de musique. Mais, au lieu d’insister sur l’opposition des deux mondes, et de miser sur une impossible compréhension, la réalisatrice préfère montrer l’assimilation faite par chacun. Victor devient mélomane tandis que le père s’adoucit, chacun évoluant grâce à l’autre.

© Lionceau Films
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Le calme de la mise en scène va permettre de souligner chacune des émotions, toujours subtiles, des personnages, préférant un regard ou un sourire à un dialogue maladroit. La caméra de Alix Delaporte suit calmement, pas à pas, le parcours de Victor tandis que les compositions de Gustav Mahler donnent au film ses plus belles séquences d’émotions, émergeant aussi bien lors d’une répétition de l’orchestre que lors d’un match de football. Les sublimes images de la directrice de la photographie Claire Mathon, que l’on retrouve après son beau travail sur L’Inconnu Du Lac, donnent au film une vraie beauté formelle, en sublimant notamment les paysages maritimes.

Par certains aspects le film rappel la démarche du génial Mud, Sur Les Rives Du Mississippi de Jeff Nichols sortie en 2013, qui donnait lui aussi une vision sans artifice de l’adolescence et de ses enjeux. Ici, en confrontant son personnage à l’image de l’adulte, aux changements et à l’inconnu, la réalisatrice donne au récit cet aspect décisif lié au moment de l’adolescence où tout reste à construire. Ce que la fin, douce mais subite, viendra accentuer, laissant intelligemment au spectateur le choix du dernier coup de marteau…

”Un très beau film, marqué par sa simplicité et sa sobriété”

Alix Delaporte signe ici un très beau film, marqué par sa simplicité et sa sobriété, évitant toujours l’écueil du misérabilisme au profit d’une juste représentation d’un moment de vie. Le film est de plus porté par son brillant trio d’acteurs principaux, apportant chacun une couleur émotionnelle au récit, toujours avec subtilité et discrétion. Bien que ne portant rien d’intrinsèquement original, LE DERNIER COUP DE MARTEAU ravit par son approche, autant qu’il intrigue par son rythme contemplatif, donnant au final un très agréable moment de cinéma.

 Benoît-Benjamin

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© Pyramide Distribution
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Titre original : Le Dernier Coup De Marteau
Réalisation : Alix Delaporte
Scénario : Alix Delaporte
Acteurs principaux : Romain Paul, Clotilde Hesme, Grégory Gadebois
Pays d’origine : France
Sortie : 11 mars 2015
Durée : 1h23
Distributeur : Pyramide Distribution
Synopsis : Quand Victor, 13 ans, pousse la porte de l’opéra de Montpellier, il ne connaît rien à la musique. Il ne connaît pas non plus son père venu diriger la 6ème symphonie de Mahler. Il l’observe de loin, découvre l’univers des répétitions… Le jour où Nadia, sa mère, lui annonce qu’ils doivent quitter leur maison sur la plage, Victor s’inquiète. Pour sa mère, dont il sent qu’elle lui cache quelque chose, mais aussi pour sa relation naissante avec Luna, la voisine espagnole. Victor décide alors de se montrer pour la première fois à son père…

 

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Rédacteur depuis le 25.03.2015
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