LE PETIT HOMME
© Memento Films Distribution

[critique] LE PETIT HOMME

Nous souhaitons recueillir votre avis sur votre façon de nous lire. Merci de prendre 2 minutes de votre temps en cliquant ici !


Mise en scène / rythme
5
Scénario
6
Casting
7.5
Photographie
7
Emotions / Intensité
4
Note des lecteurs0 Note
0
5.9

[dropcap size=small]A[/dropcap]près la réalisation de deux documentaires sur la société iranienne, la réalisatrice Sudabeh Mortezai nous présente ici son premier long métrage de fiction : LE PETIT HOMME. Le film est l’histoire du jeune Ramasan, 11 ans, dont la famille a fui la guerre de Tchétchénie pour se réfugier en Autriche suite au décès du père, combattant « mort en héros » et dont le souvenir pèse en permanence sur la famille.

Le jeune adolescent a été, depuis tout petit, élevé dans le respect de ce père, presque inconnu, et dans le devoir de le remplacer ; admiratif de ses valeurs et de ses actes, il constitue un véritable point de repère, bien qu’abstrait, pour le garçon. Reproduisant les habitudes patriarcales de la communauté des exilés tchéchènes qui l’entoure, Ramasan agit en « homme », en adulte du moins, s’occupe de ses jeunes sœurs, fait les courses, participe aux démarches administratives etc. Ecrasé par le poids de l’image de ce père absent et inconnu, et de l’exemple qu’il se doit de suivre, Ramasan va voir en Issa, un ami de son père, une figure paternelle qui va le transformer.

© Memento Films Distribution
© Memento Films Distribution

Avec l’arrivée de cet homme, Ramasan va chercher à mieux connaître son défunt père pour l’imiter, mais aussi va tenter de le (re)trouver. Mais, face aux déceptions apportées par l’adulte, les responsabilités attendues de lui, et son besoin de vivre en adolescent, il va réagir et essayer de s’échapper de l’exemplarité contée de ce père. Il va ainsi tenter de se construire par lui même, en s’éloignant du carcan des valeurs prônés par ses paires et en multipliant les bêtises d’adolescent. La réalisatrice semble tout à fait maitriser son sujet, faisant toujours dans la retenue le film ne verse jamais dans la banalité ou le stéréotype.

LE PETIT HOMME a tout d’un « beau » film, traite d’un sujet riche et passionnant, mais, confronté à sa propre démarche, le film ne parvient pas à convaincre. Sudabeh Mortezai s’enferme en effet dans une mise en scène directement issue du documentaire, qui finit par lasser. La simplicité et la sobriété d’un film sont souvent des atouts, mais il manque ici une pincé de folie pour rendre le film captivant. Les schémas de mise en scène se répètent rapidement, donnant l’impression que le film ne débute jamais vraiment. Finalement, le film n’a ni la spontanéité d’un documentaire ni l’intensité que peut revêtir une fiction, et, par son manque de rythme, le film finit par ennuyer. Coincé par sa volonté d’authenticité le film manque malheureusement de portée.

© Memento Films Distribution
© Memento Films Distribution

En dépit de cette défaillance de la réalisation, on trouvera malgré tout de bonnes séquences, portées par des acteurs formidables, qui parviennent, eux, à toujours toucher le spectateur. Ramasan Minkailov, interprète du rôle principal (vous l’aurez deviné) est en particulier très touchant, toujours juste il est la vraie révélation de ce film, tout comme il en est le principal pilier. La photographie permet elle aussi au film de se sauver, donnant de belles images bercées par une lumière toujours très naturelle.

« A vouloir toucher le « vrai », la réalisatrice oublie ce qui aurait dû faire l’essence du film. »

Loin d’être un mauvais film, LE PETIT HOMME est, selon moi, un film manqué, captif d’intentions de réalisations justifiées et efficaces, mais qui peinent ici à trouver de l’intérêt. Après visionnage le film laisse une impression de déception, tous les ingrédients d’un bon film sont présents mais, sans réel talent de mise en scène, rien ne fait mouche ni ne convainc. Le film reste agréable, mais par son manque d’intensité échoue à créer des émotions, on se contente alors de suivre le personnage principal sans être plus impliqué. A vouloir toucher le « vrai » la réalisatrice oublie ce qui aurait du faire l’essence du film. Je vous conseille donc beaucoup plus de voir le très récent Le Dernier Coup De Marteau, traitant lui aussi de l’adolescence et de la recherche du père, mais avec beaucoup plus de brio et d’émotion.

[divider]INFORMATIONS[/divider]
[column size=one_half position=first ]
Affiche Le petit homme
[/column]
[column size=one_half position=last ]

Titre original : Macondo
Réalisation : Subadeh Mortezai
Scénario : Subadeh Mortezai
Acteurs principaux : Ramasan Minkailov, Aslan Elbiev, Kheda Gazieva
Pays d’origine : Autriche
Sortie : 25 mars 2015
Durée : 1h38
Distributeur : Memento Films Distribution
Synopsis : A 11 ans, Ramasan est déjà un homme sous ses allures de petit garçon. Réfugié en Autriche avec sa mère et ses deux soeurs, il essaie de remplacer du mieux qu’il peut son père mort en Tchétchénie. L’arrivée d’Issa, un ancien ami de son père, va bousculer son quotidien.

[/column]

[divider]BANDE-ANNONCE[/divider]
https://www.youtube.com/watch?v=Db9c4g_6ETs&spfreload=10

Nos dernières bandes-annonces

Rédacteur depuis le 25.03.2015

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mise en scène / rythme
Scénario
Casting
Photographie
Emotions / Intensité
Note finale