Papa Was Not a Rolling Stone
@Guy Ferrandis

[Critique] Papa Was Not a Rolling Stone

Nous souhaitons recueillir votre avis sur votre façon de nous lire. Merci de prendre 2 minutes de votre temps en cliquant ici !


Mise en scène
6.5
Scénario
7
Casting
6
Photographie
7
Musique
7
Note des lecteurs1 Note
9.8
6
Note du rédacteur

Adapté d’un roman, comme c’est souvent le cas en ce moment, PAPA WAS NOT A ROLLING STONE offre une variante. C’est l’écrivain elle-même qui a réalisé le film. Sylvie Ohayon a donc pu retranscrire à l’écran le livre tel qu’elle l’a écrit et cette histoire, autobiographique, telle qu’elle l’a réellement vécue. Ce récit est donc rapporté de l’intérieur, avec la volonté de dépeindre le quotidien des cités, en évitant les clichés, mais en racontant « la vie à la Courneuve comme elle n’est jamais montrée à la télévision, ses murs massifs sous lesquels grouille la vie, évoquer les attitudes, les douleurs silencieuses, la solidarité », explique la réalisatrice.

Ce long-métrage raconte le parcours de Stéphanie (Doria Achour), une jeune élève brillante élevée à la Courneuve par sa mère et son beau-père. Battue par ce dernier, elle se réfugie dans la danse et la littérature. Décidée à quitter son quartier, elle met tout en œuvre pour obtenir son bac avec mention très bien et pouvoir réaliser son rêve : travailler dans la publicité.
Sa mère, interprétée par Aure Atika (La vérité si je mens, Mademoiselle Chambon), n’a jamais désiré cet enfant, elle le fait souvent ressentir à sa fille. Les rapports sont parfois complices, le plus souvent conflictuels. Ces comportements paraissent parfois exagérés à l’écran, ce qui alourdit le propos. Le beau-père (Marc Lavoine) est violent, borné et peu amical, un personnage à la limite de la caricature, qui apparaît peu crédible à certains moments. Ces relations familiales auraient gagné à être plus travaillées et plus subtiles.

On suit Stéphanie dans son quotidien et dans son rapport avec les autres. La vulgarité et les insultes sont monnaie courante dans la cité, la peur est souvent présente : « Mais tu veux qu’on te brûle ou quoi? » est l’une des expressions qu’utilise fréquemment Fatima (Soumaye Bocoum) pour protéger Stéphanie, sa meilleure amie, lorsqu’elle s’affiche avec son petit ami (Rabah Naït Oufella). La complicité entre ces deux meilleures copines est perceptible et leur jeu très convaincant. C’est d’ailleurs le duo qui fonctionne le mieux à l’écran.

20140828170532-63939
@Guy Ferrandis

 

Le film met aussi et surtout en avant la mixité du quartier, différentes communautés, religions qui cohabitent ensemble et la bienveillance qui existe entre les personnages. Autre point phare du film : la difficulté qu’ont les jeunes pour réussir à quitter leur quartier, pour s’en sortir. Même avec toute la bonne volonté, les opportunités sont minces et personne ne les aide, y compris la conseillère d’orientation, assez drôle dans ses remarques, mais qui s’avère absolument inefficace. Cette situation est résumée par une phrase prononcée par Stéphanie : « On ne m’a jamais parlé des prépa HEC, j’aurais pourtant adoré étudier les beaux textes ». Le film se termine à l’entrée de Stéphanie dans une grande école parisienne sans y montrer sa nouvelle vie. Mais comme le film est adaptée de la vie de Sylvie Ohayon, on sait par exemple que c’est elle qui a créé les slogans: « Faire du ciel le plus bel endroit de la terre », pour Air France, ou encore « Regardez-moi dans les yeux. J’ai dit les yeux » pour Wonderbra.

”Des moments drôles et authentiques alourdis par trop de bons sentiments”

Le montage suit un ordre chronologique classique, rythmé par des leçons de danse aux musiques entrainantes et aux chansons de Jean-Jacques Goldman, idole absolu de Stéphanie. La caméra joue avec des effets flous/nets qui donnent un effet esthétique. Quelques longueurs sont à noter.
Le casting rassemble aussi bien des acteurs confirmés comme Aure Atika, Marc Lavoine (Le coeur des hommes, À toute épreuve), Sylvie Testud (Stupeur et tremblement), que de jeunes acteurs, qui se débrouillent tout aussi bien, voire parfois mieux que leurs ainés. Kamel Ouali et Jean-Luc Lahaye font également une apparition.

Ce long-métrage est plein de bonne volonté, les objectifs : montrer le quotidien dans une banlieue parisienne et le parcours du combattant pour en sortir sont respectés. Dans la réalisation, on note quelques défauts. Des exagérations, tant dans les dialogues que dans le jeu de certains acteurs, qui alourdissent le propos.

[divider]INFORMATIONS[/divider]

Titre original : Papa was not a Rolling Stone
Réalisation : Sylvie Ohayon
Scénario : Sylvie Ohayon, Sylvie Verheyde
Acteurs principaux : Doria Achour, Aure Atika, Marc Lavoine, Soumaye Bocoum, Rabah Naït Oufella, Sylvie Testud
Pays d’origine : France
Sortie : 8 octobre 2014
Durée : 1h39
Distributeur : Pathé Distribution
Synopsis :

Dans les années 80, Stéphanie grandit à La Courneuve auprès d’une mère absente et d’un beau-père brutal. Très vite, elle décide de se sortir de son quotidien morose. Grâce à l’amour de sa grand-mère, à ses lectures, sa passion pour la danse et pour Jean-Jacques Goldman, elle se débat dans cette cité colorée où l’amitié est primordiale. Un jour, elle le sait, Stéphanie quittera la cité pour mener la vie dont elle a toujours rêvé. Le film raconte l’histoire de cet envol.
Un film inspiré du livre autobiographique de la réalisatrice

[divider]BANDE-ANNONCE[/divider]

Nos dernières bandes-annonces

Rédactrice depuis le 25.09.2011

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mise en scène
Scénario
Casting
Photographie
Musique
Note finale