TED 2 Universal Pictures International France
Ted 2. © Universal Pictures International France

[CRITIQUE] TED 2

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Mise en scène
7
Idées originales / Intentions
9
Message final
5.5
Dialogues
8
Comique de situation
6.5
Photographie / Bande son / Montage
6
Note des lecteurs2 Notes
7.5
7

[dropcap size=small]V[/dropcap]oici revenu l’ours en peluche le plus mal-élevé et son acolyte John, éternel ado bien content d’avoir un pote de son âge mental. D’emblée se pose une question évidente, TED 2 est-il drôle ?

Absolument, on se marre franchement à plusieurs gags complètement absurdes, et sans être personnellement fan de l’humour grossier de Seth MacFarlane, j’ai trouvé le sens de la répartie de Ted et John fabuleux (il faut en profiter en V.O !).

Derrière l’humour potache et régressif, Ted 2 a aussi l’ambition d’avoir un message : considéré comme un « objet » et non une personne, Ted ne peut plus adopter l’enfant qui devait sauver son couple. Déjà partir du principe qu’avoir un enfant est le seul moyen de garder son couple est loin d’être banal, mais le propos de Seth MacFarlane devient véritablement intéressant quand Ted et son ami John décident de changer la Loi pour rétablir la Justice (oui rien que ça).

L’ambition est géniale, car elle permet de donner à toutes les minorités brimées par les États-Unis un sens plus général à leurs revendications,  à partir d’une situation totalement incongrue. Sont ainsi évoquées les luttes pour le mariage homosexuel ainsi que pour les droits civiques des Noirs américains. Plus globalement, le film conteste la légitimité d’un État de droit injuste et montre qu’il peut être combattu en tant que simple citoyen. Et sans être très malins en plus, puisque les capacités intellectuelles de nos deux héros sont quand même sérieusement altérées à force de leurs abus en drogues et alcool.

Universal International France
Universal International France

Le générique d’ouverture indique clairement l’intention de s’inspirer des comédies Hollywoodiennes des années 50 qui pouvaient avoir un propos grinçant, parfois à l’avant-garde du reste de la société (on pense à Certains l’aiment chaud). Ted hallucine plus son mariage qu’il ne le vit réellement, et se téléporte sur une scène accompagné de danseurs et danseuses venus de nulle part. Le film rend ainsi hommage aux comédies des années 50, où le divertissement n’existait pas sans question morale. Des films qui, sans pouvoir aborder frontalement la sexualité, les inégalités ou les rapports de pouvoir, ne parlaient finalement que de ça à mots couverts.

On marche totalement dans cette démarche pendant la première partie, l’idée originale est géniale et le film ne rate pas une occasion d’en souligner les répercussions possibles. Puis le plaisir s’érode. Le film reste agréable à voir, mais s’essouffle clairement dans son dernier tiers. Aux vues des attentes soulevées par le propos dans la première partie du film, on s’attendait à un message plus fort, plus convaincant.

Le problème principal du scénario de TED 2 est de ne pas montrer les conséquences concrètes qu’aurait la reconnaissance à un ours en peluche par le droit américain du statut d’être humain. Le film s’enlise donc dans des péripéties divertissantes mais qui nous éloignent de l’idée originale.

Pire, dans la dernière ligne droite, le réalisateur essaye de détourner l’attention de son public avec un appel du pied à la communauté geek par une série de citations censées flatter son égo. En plus de ne pas être drôles, ces derniers gags n’ont rien à voir avec le reste du film, à moins d’imaginer que les geeks souffrent de la même marginalité que les Noirs, homosexuels et autres minorités mis au banc de la société américaine. Cette dernière partie brouille totalement le message final que TED 2 veut donner. Difficile de savoir si Seth MacFarlane a agi ainsi par conformisme (ne pas déboulonner jusqu’au bout l’image de la Justice américaine) ou par manque d’inspiration.

On pourrait d’ailleurs appeler ça le « syndrome Morgan Freeman » : à chaque fois qu’il apparaît dans un film, vous pouvez être sûr qu’il ne sert à rien d’autre qu’à délivrer une morale bien-pensante pour couper court à une intrigue à bout de souffle. Un moment censé être chargé d’émotion – on comprend enfin LA vérité sur le problème soulevé par le film – mais qui à force d’avoir été utilisé, se repère à deux kilomètres. Je ne peux m’empêcher de vous conseiller le gag que South Park a fait sur ce « syndrome Morgan Freeman. »

« Derrière l’humour potache et régressif, Ted 2 a aussi l’ambition d’avoir un message »

Finalement, TED 2 ressemble énormément au précédent film, dans ses qualités comme dans ses défauts. (voir la critique de Maxime sur Ted).

Force est de reconnaître toutefois que TED 2 a beaucoup d’audace et tranche franchement avec le reste des comédies du clan Appatow. Oui c’est tout aussi grossier, irrévérencieux et parfois lourd, mais avec ce film Seth MacFarlane tente tout de même de porter un regard sur les aberrations du droit américain et la lente évolution des mœurs. Rien que pour ça on a envie de revoir l’adolescent quarantenaire Mark Wahlberg et son ours mal-léché, dans un Ted 3 qui irait enfin au bout de sa démarche.

ted@thomas_coispel

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Ted 2. © Universal Pictures International France
Ted 2. © Universal Pictures International France

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Titre original : Ted 2
Réalisation : Seth MacFarlane
Scénario : Seth MacFarlane
Acteurs principaux : Mark Wahlberg, Seth MacFarlane, Amanda Seyfried et Morgan Freeman
Pays d’origine : USA
Sortie : 05/08/15
Durée : 59mn
Distributeur : Universal Pictures International France
Synopsis : Ted n’est pas considéré comme un être humain, il ne peut donc adopter un enfant pour sauver son couple. Avec son ami John ils vont tenter de changer la Loi pour rétablir la Justice.

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