[critique] The Constant Gardener

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Dans une région reculée du nord du Kenya, Tessa Quayle, une brillante avocate aussi militante que passionnée, est retrouvée sauvagement assassinée. Le médecin africain qui l’accompagnait est porté disparu, et tout porte à croire qu’il s’agit d’un crime passionnel.

Sandy Woodrow, Sir Bernard Pellegrin et les autres membres du Haut commissariat britannique s’imaginent que l’époux de Tessa, leur discret et modeste collègue, Justin Quayle, ne cherchera pas à prendre l’affaire en main. C’est bien mal le connaître…

Note de l’Auteur

[rating:8/10]


Date de sortie : 28 Décembre 2005
Réalisé par Fernando Meirelles
Film américain
Avec Ralph Fiennes, Rachel Weisz, Danny Huston
Durée : 2h 08min
Bande-Annonce :

Après nous avoir embarqué tambour battant dans le quotidien des jeunes brésiliens des favelas dans le chef d’œuvre La Cité De Dieu, Fernando Meirelles revient avec The Constant Gardener : un thriller moins violent et puissant que La Cité De Dieu mais tout aussi accusateur et alarmant.

En effet, le film, tiré du roman éponyme de John Le Carré, laisse le spectateur seul juge de ce constat aussi glaçant qu’alarmant qui ne peut évidement laisser personne de marbre.

Dès les premières minutes, Fernando Meirelles nous met dans le cœur du sujet : Tessa Quayle, la femme du diplomate Justin Quayle, vient d’être retrouvée assassinée. Effondré, Justin tente de comprendre le pourquoi du comment et part pour un long voyage fait de rebondissements et de révélations cinglantes.

La première partie de The Constant Gardener se résume en un long Flashback qui nous emmène sur les routes de ce couple : leur rencontre, leurs discordes, leur voyage diplomatique et humanitaire… Dès lors le profil de la jeune Tessa (interprétée magistralement par une Rachel Weisz plus malicieuse et séduisante que jamais) se dessine : cette militante activiste des droits de l’Homme se bat inlassablement et quotidiennement contre les injustices des grosses industries pharmaceutiques envahissant le territoire africain et tirant profit de la pauvreté de ses habitants pour expérimenter leurs médicaments. Mais l’on découvre également que cette dernière est une fervente pratiquante de l’adultère. Alors son meurtre, crime passionnel ou d’état ?

C’est ce que tente de découvrir son mari.

Ensuite, retour au présent dans la seconde partie du film puisqu’il s’agit de l’investigation de Ralph Fiennes, une nouvelle fois magnétique et charismatique dans ce rôle de mari dubitatif qui se bat pour la vérité, à n’importe quel prix. Dès lors, le film bascule dans le thriller qui n’est pas sans rappeler La Firme de Sydney Pollack par moment avec son lot de trahisons, de révélations, de fausses pistes.

Nous assistons ainsi au changement de personnalité de Justin Quayle (véritable coup de maître du film) qui passe du petit diplomate effacé, faible mentalement et passant inaperçue au détective humain qui s’aperçoit de cette fatalité qui l’entoure et qui décide de tendre une main généreuse aux plus démunis. L’exemple le plus parlant est ce chassé-croisé de scènes où Rachel Weisz tient des propos que son mari n’approuve pas mais qui finira par les mettre en action un peu plus tard dans l’histoire : ainsi la boucle est bouclée et Ralph Fiennes a prit enfin conscience de la situation qui l’entoure.

Car c’est bien cette situation que tente de mettre en exergue le réalisateur ici. L’histoire n’est qu’un prétexte comme un autre pour pointer du doigt la machination de certaines firmes pharmaceutiques prêtes à toutes les immondices pour permettre la fluctuation de leurs capitaux.

Qu’il choque ou qu’il laisse indifférent, The Constant Gardener n’est que le simple reflet de notre très chère société qui tend de plus en plus vers un capitalisme radical, voir extrême. Pour certaines personnes avides de pouvoir, tuer des milliers de personnes n’est qu’un simple rouage nécessaire pour permettre le gain de plusieurs millions de dollars.

Le rôle de Ralph Fiennes et son changement de comportement vis-à-vis de ce fléau est donc à considérer comme un souhait de la part de Fernando Meirelles qu’il s’agisse d’un acte mondial, commun à tous. Ainsi, Rachel Weisz ne serait que la prolongation de la mentalité du réalisateur.

Avec ce film, Meirelles se fait ici le justicier du pauvre, le Robin Des Bois des temps modernes qui met l’humain au centre de ses préoccupations pour le confronter à ses actes en lui extirpant tout ce qu’il y a de plus humble et de plus mauvais en lui.

The Constant Gardener est à l’image de La cité De Dieu et de Blindness (les deux autres réalisations de Meirelles) : une belle leçon de vie, d’humanité et de cinéma qui nous met face à une réalité que tout le monde connaît mais que personne ne veut entendre parler.

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