the murderer

THE MURDERER, thriller extatique – Critique

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Quand il est écrit « interdit au moins de 12 ans avec avertissement », c’est qu’il y a généralement une raison à cela. On la cherche pourtant une bonne heure durant. The Murderer commence sur une intrigue simple mais intense.

Gu-nam (Jung-woo Ha), chauffeur de taxi chinois endetté jusqu’au cou, accepte de se rendre en Corée du Sud pour commettre un assassinat. Le film débute en prenant son temps, serrant sa caméra sur un personnage ambigu évoluant dans un univers poisseux, sans concession, et brutal. Le suspens tient, la musique nous porte, et le comédien principal (Jung-woo Ha) nous touche par son jeu sec.

Puis le film bascule. Sans avertissement, ni aucune mesure, le spectateur plonge dans une cascade de violence vertigineuse. Tout y passe, et rien ne paraît assez explosif. The Murderer donne à voir de magnifiques scènes où la surenchère Sud-Coréenne n’a rien à envier aux plus grosses productions Hollywoodienne. On se bagarre sans vergogne, faisant gicler le sang à tout va. Les voitures se fracassent allègrement les unes aux autres, les coups au couteau ou à la hache pleuvent, et il n’y a jamais assez de poursuivants après un seul homme. Les scènes de tueries atteignent un grotesque quasi clownesque.

Malheureusement, à mesure que la violence s’intensifie encore, le scénario s’égare complètement, se dispersant parmi tous les personnages et leurs machinations délirantes. Il faut s’accrocher devant ce film (décidément vraiment interdit au moins de 12 ans), pour arriver à suivre le déroulement de l’intrigue, et ce généralement sans grand succès. On l’aura bien compris, l’histoire n’est qu’un vague prétexte à une mise en scène rageuse et morbide. Pourtant, malgré son manque de cohérence, The Murderer, parce que sans limites, approche l’extase du genre. La violence à son paroxysme nous fait rire plus qu’elle ne nous choque. Sans vraiment comprendre ce qui se passe, on reste littéralement cloué au siège. Il faut dire qu’à cela se rajoute l’interprétation sans faille que nous offre les comédiens. Il faut surtout souligner la présence drôle et grinçante de Kim Yun-seok dans le rôle de Myun : il est indestructible, cocasse et surprenant.

Avec sa narration en plusieurs chapitres, The Murderer tarde un peu à atteindre son épilogue, mais ne nous laisse pas l’occasion de nous ennuyer.

La référence à Kill Bill est évidente, mais la virtuosité apocalyptique de ce thriller le rend unique. The Murderer offre une balade sanglante parmi les clichés du polar-trash des plus délicieuses.

Laure

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3.5

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Note finale

  1. Na Hong-jin avait fait une sacrée impression avec son premier film, The Chaser, un thriller haletant et irrespirable. Son deuxième film, The Murderer, suit la même lignée : ici encore, il n’y aura aucun répit. On regrette simplement que le film tourne parfois à l’exercice de style aux dépens du naturel.

  2. Je trouve aussi que le scénario n’a pas grand chose pour lui, hormis peut-être ses enjeux et sa situation de départ. Mais cela n’empêche pas l’ivresse :-)