Critique de Transcendance

[critique] Transcendance

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Mise en Scène
4
Scénario
7
Casting
5
Photographie
6
Musique
6
Note des lecteurs1 Note
6.5
5.6

[dropcap size=small]L[/dropcap]

écho avec Her de Spike Jonze met en exergue le manque de personnalité de ce TRANSCENDANCE. Car les deux films exploitent les dérives technologiques de notre présent, via la communion entre Intelligence Artificielle et Internet…
Seulement, l’un le fait avec opportunisme, l’autre avec sensibilité.

L’exposition du film nous présente donc quelques personnages, très succintement. L’idéaliste geek, mais suffisamment génial pour créer l’intelligence artificielle, le docteur Will Caster (Johnny Depp). Sa femme Evelyn (Rebecca Hall), puis le fidèle meilleur ami Max (Paul Bettany), aussi doué que le premier concernant l’informatique et les nouvelles technologies. La présentation de ce trio est malheureusement baclée ! Dix minutes après le début du film, les enjeux informatiques concentrent l’attention, et introduisent ce qui fera figure d’ennemi : un certain terrorisme sans nom, qui ne vise qu’à réduire en cendres les avancées technologiques de nos compères et leur équipe.

TRANSCENDENCE

C’est peut être cette introduction qui nuit le plus au film : en présentant si rapidement ce trio, catalyseur, motif et issue du film, TRANSCENDANCE annihile d’emblée tous ses enjeux. Car l’on ne s’attache jamais vraiment à ces trois là. Johnny Depp fait du Johnny Depp, charismatique et sobre (pour changer), mais sans aucune personnalité psychologique. Rebecca Hall, comme Paul Bettany, n’a semble t-il qu’une seule et simple expression faciale (qu’il font très bien, cela dit). Deux acteurs peinant à nous convaincre de quoi que ce soit car trop monolithiques.
Ni le réalisateur, ni le scénario, ni les acteurs ne cherchent à créer une quelconque connexion entre le spectateur et ce triangle amoureux. Leur psychologie ne sera jamais développée, ni les interactions entre eux, ni la raison d’une éventuelle attirance mutuelle… Donc lorsque vient le moment d’expliquer que tout ce bordel (et sa résolution) a été fait au nom du sacro-saint sentimentalisme, difficile d’y croire.

Mais revenons, au début du film : l’introduction au bout de 15 minutes, des terroristes, amène un mystère et un dynamisme certain. Une forme d’urgence insaisissable émane des réactions des personnages, et provoque une certaine empathie pour le film. Empathie légèrement gâchée par certains aspects, comme le cliché hollywoodien de la Femme qui déclenche l’apocalypse par sentimentalisme, ou ces personnages uniquement cosmétiques (Kate Mara).

”Yo-yo cinématographique, ni déception car doté d’un scénario malin, ni réussite car trop bâclé, trop opportuniste, trop sentimental”

Malgré quelques incohérences qui nuisent légèrement à sa crédibilité, le scénario se révèle tout de même plus malin que prévu et surtout, que le spectateur.
Il réussit à distiller ses éléments avec parcimonie pour proposer une variation intéressante sur le thème du pouvoir via l’informatique. Ainsi, les plans du « transcendé » s’imposent comme étant d’une logique implacable.
Entre mystère et intelligence, TRANSCENDANCE semble plus stimulant que prévu.
C’est malheureusement dans cet état d’esprit que l’on assiste à une conclusion anti-climax qui met l’accent sur un sentimentalisme définitivement immatériel, et sort de son chapeau une justification écologique complètement hors sujet et ridicule.
Une conclusion qui prouve le manque d’ambition d’un script centré sur l’aspect technologique et ses dérives, mais oublie en chemin de se trouver une raison d’exister, typique d’un certain opportunisme qui contamine le cinéma, ou même la culture dans son ensemble ; une formule à appliquer.
Ça fonctionnait dans une autre oeuvre? Parfait ! Reprenons-en les basiques, ajoutons une star, une idée maligne ou deux, et emballons le tout.
La continuité? la cohérence? Le respect du spectateur? Naaaaa, pas grave. Ça va rapporter, c’est ce qui compte.
Dommage.

En bref : TRANSCENDANCE commence de façon plutôt efficace, avant de tomber dans le cliché, puis déroule un scénario malin qui se conclut dans une bêtise sans nom.
Ce yo-yo cinématographique n’est au final ni une déception, car doté d’un scénario plutôt malin, ni une réussite car plombé par trop d’opportunisme, trop de sentimentalisme, et enfin, trop d’abrutissement gratuit.

[divider]CASTING[/divider]

Titre original : Transcendence
Réalisation : Wally Pfister
Scénario : Jack Paglen
Acteurs principaux : Johnny Depp, Rebecca Hall, Paul Bettany, Cillian Murphy, Morgan Freeman, Kate Mara
Pays d’origine : U.S.A., Angleterre
Sortie :25 juin 2014
Durée : 1h53min
Distributeur : SND
Synopsis : Dans un futur proche, un groupe de scientifiques tente de concevoir le premier ordinateur doté d’une conscience et capable de réfléchir de manière autonome. Ils doivent faire face aux attaques de terroristes anti-technologies qui voient dans ce projet une menace pour l’espèce humaine. Lorsque le scientifique à la tête du projet est assassiné, sa femme se sert de l’avancée de ses travaux pour « transcender » l’esprit de son mari dans le premier super ordinateur de l’histoire. Pouvant désormais contrôler tous les réseaux liés à internet, il devient ainsi quasi omnipotent. Mais comment l’arrêter s’il perdait ce qui lui reste d’humanité ?

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