[critique] True Grit

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Affiche du film TRUE GRIT

1870, juste après la guerre de Sécession, sur l’ultime frontière de l’Ouest américain. Seul au monde, Mattie Ross, 14 ans, réclame justice pour la mort de son père, abattu de sang-froid pour deux pièces d’or par le lâche Tom Chaney. L’assassin s’est réfugié en territoire indien. Pour le retrouver et le faire pendre, Mattie engage Rooster Cogburn, un U.S. Marshal alcoolique. Mais Chaney est déjà recherché par LaBoeuf, un Texas Ranger qui veut le capturer contre une belle récompense. Ayant la même cible, les voilà rivaux dans la traque. Tenace et obstiné, chacun des trois protagonistes possède sa propre motivation et n’obéit qu’à son code d’honneur. Ce trio improbable chevauche désormais vers ce qui fait l’étoffe des légendes : la brutalité et la ruse, le courage et les désillusions, la persévérance et l’amour…

Note de l’Auteur

[rating:8/10]

Date de sortie : 23 février 2011
Réalisé par Ethan Coen, Joel Coen
Film américain
Avec Jeff Bridges, Matt Damon, Josh Brolin, Barry Pepper, Hailee Steinfeld
Durée : 1h50min
Bande-Annonce :

Après avoir écumé tous les genres avec un brio à peu près constant (quoique faiblissant un peu ces dernières années avec les comédies Ladykillers ou Burn after reading), les frères Coen poursuivent leur voyage à travers le cinéma en s’attaquant cette fois-ci au western, dont ils avaient déjà effleuré les grandes plaines désertiques dans No country for old men. Ne manque plus que la comédie musicale mais ils n’ont pas dit leur dernier mot.

A priori, en 2011, une histoire de cow-boy et d’Indiens (ici réduits à la portion congrue), on s’en fout un peu. Mais le cinéma au fil des ans a su développer sa propre mythologie et, à l’instar d’une nature morte pour la peinture, créer ses propres figures imposées telles le western.
Alors qu’on l’a longtemps cru mort, on le voit donc resurgir de temps en temps, de Impitoyable en 92 au récent 3h10 pour Yuma et on redécouvre à chaque fois que finalement, le genre n’est pas encore sclérosé et qu’on peut encore en livrer des variations.

Photo du film TRUE GRIT

Les habitués des frangins ne seront pas totalement dépaysés : le ton oscille entre dialogues amusants et violence surgissant abruptement et on y retrouve Jeff Bridges, plus vieil ours que jamais, dont l’accent yankee-chewing-gum impose de voir le film en VO si vous en doutiez encore. Josh Brolin, déjà là dans No country for old men, rempile, de même que, moins connu mais tout aussi remarquable, le chef op’ Roger Deakins dont la photo est une fois de plus superbe, entre désaturation à la O’brother et couleurs dorées. Si le terme « western crépusculaire » n’était pas aussi galvaudé, j’aurais été tenté.

Plus d’un siècle après son invention et avec des histoires usées jusqu’à la corde, il peut encore nous faire passer de grands moments, pour peu qu’il soit fait avec conviction et des ambitions plus artistiques que mercantiles.

A côté d’eux, Matt Damon, dans son rôle préféré d’abruti qui n’aime rien plus que la loi (on ne compte plus ses rôles de flic ou de soldat au regard vide), le trop rare Barry Pepper, méconnaissable et qui vole les quelques scènes qu’on lui laisse et cette gamine de 14 ans dont le film ne tarde pas à nous démontrer que c’est elle qui possède le fameux true grit (du cran).

Tout ce beau petit monde s’agite (avec talent) autour des passages obligés du genre : longues ballades à cheval, bivouac improvisé, fine gâchette tirant depuis des distances défiant le livre des records, duel au soleil et on ressort de la salle sans avoir rien vu de génial ou de novateur mais avec une foi inébranlable dans le cinéma : plus d’un siècle après son invention et avec des histoires usées jusqu’à la corde, il peut encore nous faire passer de grands moments, pour peu qu’il soit fait avec conviction et des ambitions plus artistiques que mercantiles.

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