Photo Samsara

[critique] Samsara

Nous souhaitons recueillir votre avis sur votre façon de nous lire. Merci de prendre 2 minutes de votre temps en cliquant ici !


Affiche Samsara

Tourné dans 25 pays, durant 5 ans, “Samsara” explore les merveilles de notre monde. C’est un voyage extraordinaire, une méditation sans paroles.

Note de l’Auteur

[rating:10/10]

Date de sortie : 27 mars 2013
Réalisé par Ron Fricke
Film américain
Avec acteurs inconnus
Durée : 1h42min
Bande-Annonce :

Vingt ans après le sublime Baraka, superbe essai hypnotique reposant sur les différentes religions du monde, basant tout son discours sur… l’absence de discours (supprimant tout dialogue ou voix-off pour laisser parler les images), Ron Fricke revient avec un autre « documentaire » (terme réducteur pour une telle oeuvre) reprenant les mêmes méthodes. En gros, enlevez le poids des mots, il reste le choc des photos. Il revient entouré de la même équipe: Mark Magidson à la production et au « scénario » (bien qu’il n’y en ait pas réellement, le résultat final étant le fruit de choix de montage à partir de rushes issus des plus beaux endroits du monde), Michael Stearns comme compositeur, secondé au chant par Lisa Gerrard, ex-Dead Can Dance.

La longue absence du réalisateur sur les écrans s’explique en partie par la durée nécessaire au tournage: 5 ans pour ce nouvel opus, à parcourir le globe à la recherche du spot parfait, à attendre la bonne lumière, la bonne météo, les autorisations de tournage… L’entrée en Corée du Nord n’a par exemple pas été possible, malgré 2 ans de négociations. Il nous gratifiera néanmoins de superbes canyons, de temples birmans, de la galerie des glaces… Les paysages ont la part belle mais n’effacent pas l’humain, que ce soit un entraînement de moines shaolin dont le nombre est impressionnant, ou une performance artistique.

Photo Samsara

Si on devait envoyer un film dans l’espace, ce serait celui-là.

Le film est tourné en 70mm, un type de pellicule assez rare mais qui produit des images de toute beauté. Le numérique peut aussi accrocher l’œil, mais le réalisateur, conscient de la longueur de son projet, n’a pas voulu prendre le risque d’être dépassé par la technique au moment de la sortie. Il suffit de revoir un des films Dogma de Lars von Trier ou de ses potes scandinaves du début des années 2000, à l’esthétique novatrice à l’époque et qui passent pour une vilaine « DV de supermarché » aujourd’hui, pour comprendre son point de vue.

Cette oeuvre atypique est un pur plaisir d’esthète, un film de photographe, où la fracture de l’œil guette à chaque plan. Prenez les plus beaux plans de Home, enlevez la voix off didactique du moustachu, et vous aurez une idée du résultat. Qui plus est, Ron Fricke, lui, n’essaie pas de se faire passer pour un écologiste alors qu’il pollue la Terre à grands coups d’hélico (quitte à se racheter un bilan carbone en faisant un chèque pour planter des arbres à… SON association!). Le beau est évidemment de la partie mais l’état actuel du monde n’est pas édulcoré: on y voit aussi l’horreur du productivisme dans l’alimentation de masse ou le gigantisme absurde des constructions du Golfe. En 2008, la NASA a envoyé un morceau des Beatles vers l’étoile polaire. Si on devait envoyer un film dans l’espace, ce serait celui-là.

Photo 2 Samsara

Nos dernières bandes-annonces

Rédacteur depuis le 16.02.2011

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *