Affiche du 32ème Festival International du Film d'Amiens

[FIFA2012] 32ème Festival International du Film d’Amiens – Jour 1

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Affiche du 32ème Festival International du Film d'Amiens

Le JOUR 1 du Festival International du Film d’Amiens est déjà terminé. Déjà fini qu’on redoute déjà la fin du festival Vendredi 23 à la cérémonie de remise des prix car il faudra retourner le coeur désespéré (mais rempli de bonheur et l’estomac rempli de films) au travail ou en cours.

Mais bien avant de se quitter, commençons à parler du 1er jour de ce festival (quand même). Quelques couacs de lancements pour un retour à l’ordre ensuite et une soirée formidable, venu après un débat passionnant et qui aurait pu duré des heures de plus.

  •  L’AVANT PREMIÈRES SÉANCES

« D’un beau matin, roi des salles obscures… que j’aime tes films ». Ce remake personnel de « mon beau sapin » ne fonctionne pas pour cette première journée de festival. Le matin, avant les toutes premières séances, aucun rayon de soleil ne faisait coucou. Juste un ciel gris qui menaçait de plus en plus.

Pas très joyeux comme temps pour un début de festival. Pas s’en rappeller ce qu’ont vécu nos chers confrères critiques / cinpéhiles à Cannes 2012… Mais le sourire qui figurait sur toutes les têtes du public n’était pas dû à cela. Mais c’était surement au fait de savoir qu’on allait savourer plusieurs films dans la premire journée, pour presque rien (des prix très abordables !).

  •  DES COUACS DE PARTOUT

Mais le public a vite désanchanté. Notamment le public dans lequel j’étais au Ciné St-Leu où était projeté le premier film compétition de la 32e édition (alias le film « YEMA » de Djamila Sahraoui). Voici mon expérience personnelle avant de parler sur ce que j’ai entendu dire par les membres qui travaillent au festival.

A 10h pétante, était programmé le film « YEMA », en compétition longs-métrages. La réalisatrice Djamila Sahraoui avait apporté quatre versions avec elle (on parle ici par rapport aux sous-titres). Mais voilà que le film lancé après une brève présentation afin de ne pas en dire trop, les sous-titres n’apparaissent pas. Et voilà le plus gros problème : aucune des quatre versions ne fonctionnaient. Le jury, dépité, quitte la salle. Tout comme la moitié du public. La réalisatrice se met en colère et les membres du festival font tout ce qu’ils peuvent pour tout remettre dans l’ordre. Enfin, après une heure d’attente, le jury revient avec la réalisatrice afin de lancer le film, avec les sous-titres s’il vous plaît.

En ce qui concerne les autres couacs, il y en avait un lors de la soirée d’ouverture que je n’ai pas pu savoir. En effet, aujourd’hui nous avons appris que le film d’ouverture (parmi trois) intitulé « LUMUMBA » (réalisé par Raoul Peck) avait bien démarré. Mais voilà qu’au bout d’un moment, le film s’arrête et qu’il n’y a pas eu moyen de le faire redémarrer, jamais. Tout le public a quitté la salle, et cette séance fut donc annulée.

Et ce n’est pas terminé dans les problèmes. Comment ne pas parler qu’une actrice (je ne citerais pas de nom) s’est prise la tête avec son chauffeur. Et pourquoi ? Bah voilà : pour avoir eu 5 minutes de retard. Cette actrice n’aimant pas être en retard, a fait toute une histoire auprès du festival pour être arrivée 5 minutes en retard à la séance où elle été invitée. Si la communauté des artistes n’est pas triste…

  •  AFFLUENCES

Tout ceci n’a pas découragé le public. Bien que la moitié de la salle durant les problèmes rencontrés avec le film « YEMA » ait quitté le cinéma, il faut souligner que les passionnés et autres amateurs de cinéma ont bien répondu présent. Ca fait plaisir de voir autant de personnes se ruer sur tous les lieux de projections de films pour un festival tel que celui-ci.

  •  « CINÉPHILES DE NOTRE TEMPS »

Dans l’après-midi, il y avait la diffusion d’un documentaire (du moins le premier épisode sur un total de six) d’une heure sur la cinéphilie entre 1942 et 1949. Certains cinéastes ou plutôt documentaristes se sont penchés sur la question de la redédouverte des cinéastes anciens. Mais là, il faut dire que se pencher sur les fondements de la cinéphilie est un sujet vraiment très intéressant.

C’est un documentaire vraiment très passionnant, avec plusieurs témoignages et d’images d’archives retraçant cette période de la Grande Guerre ainsi que l’après guerre. Comment la cinéphilie est-elle née ? Comment a t-elle survécue à la grande guerre ? Comment s’est-elle reformée après la grande guerre ? Voici des questions auxquelles ont répondu aussi bien les protagonistes dans le documentaire mais aussi quelques critiques du magazine Positif.

Le plus difficile en regardant un tel documentaire et en écoutant attentivement les propos donnés sur ce sujet qu’il en était compliqué de tout noter. En effet, ce débat et ce documentaire étaient tellement captivants, car ça parle de notre activité commune (la passion du cinéma), qu’il en était difficile de tout retranscrire. Je vais donc vous lister quelques phrases que j’ai retenues particulièrement, qui résument à elles seules tout le débat qui a eu lieu :

« il a fallu prouver que le cinéma est un art » : certains pensaient que ce n’était qu’un loisir vain qui ne durerait pas longtemps et qui ne survivrait pas à l’évolution.

« la cinéphilie vient de la privation du cinéma américain durant la grande guerre » : durant la Seconde Guerre Mondiale, il était impossible de voir des films américains. Alors aussitôt la grande guerre terminée, les amateurs de cinéma se ruaient dans les salles obscures pour découvrir ces films manqués.

« aujourd’hui, on fait plus de 300 films par an. Durant la grande guerre, il y avait environ 140 films en 4 ans » : on pouvait donc réellement tout voir à l’époque. Alors qu’aujourd’hui, même les plus grands cinéphiles ne peuvent pas tout voir.

« on se réunissait à trois ou quatre, entre amis, et on s’est dit qu’on allait créer un ciné-club » : ceci afin de voir des films qu’ils n’ont pas pu voir, ensemble. Le partage n’est venu que bien plus tard (vers les années 60).

« avant les années 60, on parlait de communauté de cinéphiles. Ensuite est venu ce qu’on appelle les chapelles » : l’idée d’un groupe de cinéphiles et que certains se réunissaient à travers plusieurs projets n’est venu que bien plus tard. Une donnée vraiment étonnante.

« la cinéphilie n’est pas réellement morte. Elle a juste évolué. Avant, on n’avait que les salles obscures où parfois on s’allonger devant les premiers rangs car il n’y avait plus de place. Maintenant, la cinéphilie doit aussi compter sur les DVD » : très belle définition et analyse de l’évolution de la cinéphilie, qui est avant tout une consommation sans limite de cinéma.

« notre cinéphilie est née de l’angoisse de ne pas revoir des films » : à l’époquen, on voyait un film dans une salle obscure mais on était sûr qu’on ne le reverrait plus jamais. C’est d’ici qu’est venue l’idée de créer des ciné-clubs.

« les films avaient une longévité de 7 ans avant de totalement disparaître » : d’où la magie des années actuelles de faire revivre les grands débuts de la cinéphilie où on peut revoir ces classiques du cinéma.

« 1948/1949 n’est qu’une répétition des années 20 » : déjà dans les années 1920, une forme de cinéphilie s’était installée. Les gens découvraient en masse les films dans les salles obscures et beaucoup d’entre eux faisaient tout pour voir des films qu’ils ne revaient surement plus après.

« avant les vedettes étaient les metteurs en scène, maintenant ce sont les acteurs et actrices » : c’est bien vrai, prenez la moitié d’un groupe de cinéphiles ou alors le grand public dans son intégralité, ils vont voir bien plus souvent un film car tel ou tel acteur joue dedans et non plus car c’est l’oeuvre de tel ou tel cinéaste.

« à l’époque, des groupes d’amis se réunissaient au cinéma pour voir un film et en sortant de la séance, on en discutait pendant un long moment. Ca nous arrivait souvent de ne pas aller en cours le matin pour commencer avec les séances de 10h » : c’est ça la cinéphilie et le cinéma, et rien d’autre n’est plus beau.

  •  SOIRÉE BRITISH HORROR

Durant la soirée, malgré un film choisi par les camarades de Positif ou un film en 35mm de Claude Sautet, il y avait la grande soirée spéciale British Horror. Le cinéaste anglais Christopher Smith, génie dans le genre horrifique (depuis environ 10 ans) est venu à Amiens pour présenter ses films.

Il sera présent à Amiens durant quelques jours, le temps de rencontrer le public et de parler de ses films projetés. Notamment les très bons Triangle et Creep qui composaient cette soirée spéciale. Avant la diffusion de Black Death dans la 2e journée du festival.

Nous racontant que Triangle est un film d’horreur plutôt intellectuel et ne se rangeant pas totalement dans ce genre de l’horreur, il nous expliqua qu’il a aimé y intégrer des références à un film qu’il adore : Shining de Stanley Kubrick. Mais Christopher Smith n’est pas connu pour ce film ci dit-il.

Il raconta une sympathique petite anecdote : quand il alla présenter son film Creep à Cannes, les gens présents lors de ce festival ne savait pas quels films il avait réalisé. Excepté un, les gens le reconnaissaient comme « le réalisateur de Creep ». Et sncèrement, si vous n’avez pas encore vu aucun de ces deux films, précipitez-vous pour vous les procurer.

Finalement, le JOUR 1 du Festival International du Film d’Amiens avait mal démarré. Mais les couacs du début / lancement font partie aussi d’un festival. On ne sait trop jamais sur quoi s’attendre. Et cela arrive aussi avec les rencontres et les films diffusés. En allant de surprise en surprise (Yema en compétition ou le doc sur la cinéphilie entre 1942 et 1949) ou en passant par une soirée jouissive tout en sursaut et en cris avec deux films de Christopher Smith. Mais ce qui compte le plus durant cette journée, c’est que pour une première journée de festival, le public a répondu présent en masse. Et c’est beau de voir autant de personnes réunies autour du Cinéma.

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