[interview] Josiane Balasko (Demi-Soeur)

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affiche demi soeur

Nénette est une petite fille de soixante ans. Un problème à la naissance l’a rendue différente. Nénette, qui a l’âge mental d’une enfant de 8 ans, a toujours vécu avec sa mère, qui l’a élevée seule. Nénette travaille, elle fait le ménage à l’école de la commune et sa meilleure amie est une tortue. Mais lorsque sa maman meurt, tout va changer et Nénette doit partir en maison de retraite. L’établissement n’autorisant pas les animaux, Nénette part avec sa valise et sa tortue, avec l’idée de retrouver son père, dont elle ne possède qu’une photo jaunie, une lettre et une adresse. Lorsque Nénette arrive enfin à l’adresse indiquée sur la lettre, une pharmacie, ce n’est pas son père qu’elle trouve, mais le fils de ce dernier, Paul Bérard, pharmacien psychorigide, qui voit débarquer cette demi-sœur avec effarement.

Demi-soeur est le huitième long-métrage de Josiane Balasko. Elle partage l’affiche avec Michel Blanc qui joue son demi-frère, mais qui va avoir des difficultés à l’accepter avec son handicap mental.

– D’où vous est venue l’idée du scénario?
Josiane Balasko: Je me suis inspirée du film « Je me sens rajeunir » de Howard Hawks. Les deux acteurs Gary Grant et Ginger Rogers régressent dans leur tête. J’avais trouvé ça formidable. Je me disais que ça devait être un grand plaisir de jouer un enfant., d’où l’idée de mettre en scène une dame qui, pour des raisons médicales, n’a pas évolué depuis ses 6 ans. J’ai voulu gardé de la légèreté dans ce film, de l’affection et de la tendresse.

– Ne vouliez-vous pas faire passer un message, faire prendre conscience de la maladie?
Non, ce n’est pas un message pour les handicapés. Mon propos est de montrer que les gens qui sont différents sont aussi utiles et capables de choses importantes que ceux qui, apparemment, sont normaux.

– Comment vous êtes-vous préparée pour jouer cette femme handicapée?
Je me suis simplement dit qu’il fallait que je joue comme si j’avais six ans, que je retrouve les réactions d’une petite enfant. Elle a cette crédulité et naïveté qui font qu’elle croit tout ce qu’on lui dit.
Ma seule limite était la vérité. Comme je n’avais pas de metteur en scène, c’était plus difficile mais je sentais quans j’étais dans le personnage. Je savais comment devait être le personnage, je savais que c’était une enfant à perpétuité.

– Pourquoi avez-vous choisi Michel Blanc pour interpréter votre frère?
J’ai écrit pour Michel. C’est à partir de sa personnalité que j’ai écrit que son rôle, le fait que son personnage, Paul, est un pianiste frustré qui n’a pas pu réaliser son rêve de jeunesse. Son rôle était difficile, il avait deux facettes à interpréter.
Quand Michel devait faire comme s’il avait pris de l’ecstasy, il demandait à être guidé. Ni moi, ni lui n’avons fait l’expérience de ce genre de produit, donc je me suis renseignée sur internet, j’ai lu des témoignages. Ce qui fonctionne très bien est l’opposition des caractères entre un homme très désagréable, égoïste qui devient quelqu’un d’humain, d’emphatique.

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– Avez-vous eu plus de difficultés à jouer certaines scènes?
Le plus difficile est de commencer. Quand le premier jour je dois jouer Nénette, c’est très difficile. Surtout que je n’avais pas de metteur en scène pour me diriger donc je devais trouver la bonne démarche.
Les scènes de crise ne sont pas plus difficiles quand on est dans le personnage, dans l’instant.
Le costume, la coupe de cheveux ont aidé. Il fallait un contraste entre sa manière de s’habiller et sa manière d’être.

– L’objectif était-il d’en faire une comédie ou un film triste et touchant?
Au départ je pensais que ça serait beaucoup plus une comédie. Je pensais que plus de choses seraient drôles, à cause du physique, etc. Je me suis rendu compte qu’il y a des émotions. Que le rire était apportée par Michel mais que mon personnage n’est pas drôle, au contraire, il est plus émouvant. Mais je ne voulais pas en faire un cas clinique, quelqu’un dont on a pitié.

– Quel est votre prochain projet?
Je n’en ai pas en tant que réalisatrice. J’ai doublé un personnage dans le film d’animation ‘Tante Ilda’ de Jacques-Rémy Girerd, qui sortira en février 2014. Je joue la méchante et Sabine Azéma joue tante Ilda.

Demi-soeur

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Rédactrice depuis le 25.09.2011

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