Pulp Fiction : Un masterpiece par Quentin Tarantino, entremêlant avec maestria et moult phrases-choc, les histoires de personnages complètements barrés.

Pulp Fiction

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Mise en scène / narration
10
Scénario
10
Casting
8
Photographie
7
Musique
10
Note des lecteurs1 Note
8.5
9

[divider]INFORMATIONS[/divider]

Titre original : Pulp Fiction
Réalisation : Quentin Tarantino
Scénario : Quentin Tarantino, Roger Avary
Acteurs principaux : John Travolta, Samuel L. Jackson, Uma Thurman, Bruce Willis, Harvey Keitel, Ving Rhames, Rosanna Arquette, Tim Roth
Pays d’origine : U.S.A.
Sortie : 26 octobre 1994
Durée : 2h29min
Distributeur : Bac Films
Synopsis : L’odyssée sanglante et burlesque de petits malfrats dans la jungle de Hollywood à travers trois histoires qui s’entremêlent.

Note du critique : Un masterpiece par Quentin Tarantino, entremêlant avec maestria et moult phrases-choc, les histoires de personnages complètements barrés.

Pulp Fiction : Affiche Quentin Tarantino, Uma Thurman

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Mise en scène / narration
Scénario
Casting
Photographie
Musique
Note finale

  1. Pulp fiction (1994)
    Film de gangster revisité par un intellectuel passionné de cinéma. Il va plus loin que les autres, brise des conventions. Il s’intéresse aux détails utiles qu’avaient délaissés les anciens.
    Comme les temps morts des gangsters. Des professionnels qui entre deux meurtres se laissent aller aux propos de comptoir. Les mystiques, les bavards, de vrais gamins par moment… Ce qui est sans doute ainsi dans le quotidien de cette sinistre réalité.
    C’est bien mené, car du coup on ne les voit pas venir.

    L’œuvre a très peu vieillie grâce à ses paris novateurs sur la forme, la prise de vue et le montage. Les dialogues sont bons. Les acteurs sont en forme. Il y a de l’humour.

    Un bémol peut-être, pour l’exposition un peu trop « sympa » et caressante aux différentes scènes de drogues dures. Les clients ont l’air de fin amateurs de grands crus. On ne ferait plus cela maintenant.
    Cela dit, on échappe aux sempiternelles images de dealers caricaturaux. Celui-ci bien joué par Eric Stoltz, est civil, compréhensif et plutôt un commerçant sympathique et efficace. C’est bien de massacrer les clichés.
    D’ailleurs, la morale est quasi sauve si l’on considère l’incroyable scène d’overdose d’Uma Thurman. Une plongée chirurgicale et vertigineuse aux limites de la vie. Ces images dissuasives se suffisent à elles-mêmes. Elles pourraient même être projetées dans les écoles.

    La consommation d’alcool est aussi excessive, mais ce travers est partagé par d’innombrables scénarios d’alors et même de maintenant.

    A bien y regarder, le film est monté comme un film à sketches. Différents chapitres sont bien délimités par un plan titre comme au cinéma muet. Et bien sûr, tous sont liés. Cela peut sembler décousu parfois, car nous, on n’a pas d’emblée le plan complet dans la tête.

    Un découpage audacieux.
    Par exemple. John Travolta est une vedette déjà bien connue alors. Or, il est exécuté assez rapidement dans le film. On ne tue pas un acteur célèbre et coûteux trop rapidement. Le spectateur le sait et est donc judicieusement surpris ici. Mais le malin réalisateur fait un long flash back après qui vaut continuation normale du film. Ainsi, quasi ressuscité, Travolta bénéficie d’un temps d’exposition complet.
    Et comme il est aussi connu comme danseur, il nous fera un show d’anthologie avec la vénéneuse Uma.
    Il y a plusieurs pirouettes temporelles comme cela.
    La scène initiale où un curieux couple braque une sorte de mac-do s’arrête à un moment clé. Mais beaucoup plus tard elle reprendra intégralement, mais en partant d’un autre point de vue pour se poursuivre jusqu’au bout. C’est un timing inédit et intéressant.
    Cette scène est un morceau d’anthologie. Une construction spatio-temporelle de grande envergure et servie par des acteurs compétents. Tim Roth en leader amoureux et lucide. Amanda Plummer en gentille fille qui se déchaîne. Ça va loin. La prise de vue est multiple et riche, jusqu’à cette contre-plongée qui privilégie le plafond.

    Le grand Bruce Willis est quasi à l’opposé de ses rôles habituels de grande gueule. Ici en il incarne un boxeur de seconde zone qui doit se coucher dans un pari truqué. Bon d’accord, il n’en fera qu’à sa tête quand même.

    Christopher Walken en vétéran qui vient expliquer son père mort au combat à un petit, c’est costaud et antidogmatique. Il y a plein d’acteurs et de trouvailles comme cela, on ne peut pas les détailler tous.

    Il y a de la violence partout. C’est bien la marque de fabrique de Tarentino.
    N’ayons pas peur de le dire, l’exposition est le plus souvent totalement « gore ». Du genre, sang partout et bouts de cervelles. Mais notre émotion est soit tempérée par le sang froid des criminels, soit exacerbée par la panique. Tarentino nous balade comme il veut.

    Il y a aussi une perversité assumée et quasi « jubilatoire » du réalisateur.
    Dans une scène ultra-chaudasse, la jolie conductrice de taxi Angela Jones en Esmarelda Villalobos presse Bruce Willis de lui dire quel « plaisir » il a ressenti quand il a tué son adversaire dans le combat de boxe. N’ayons pas peur des mots, c’est de la sexualité pure. D’ailleurs Bruce lui demande si elle est « excitée », ce qui ne se voit que trop.
    C’est aussi clair quand deux brigands se retrouvent prisonniers de deux vrais sadiques. Une des victimes se fera clairement torturer et sodomiser. Suit une scène de revanche cathartique au Katana. C’est sans filtre.
    On n’est pas loin de tout cela quand Samuel L. Jackson joue au chat et à la souris avec 3 adolescents, qu’il va descendre à la fin. C’est totalement pervers.

    Assurément, Tarentino se fait « plaisir » avec la caméra et ses acteurs. A l’écran, on peut mettre en scène des fantasmes de meurtre, de viol et d’extrême sauvagerie sans encourir le moindre risque pénal. Après tout ce n’est que du cinéma ! Ce n’est pas le seul délinquant virtuel qui profite de cette liberté illimitée. Dans un registre moins gai, il faudrait voir aussi du côté de Lars Von trier. Il y en a bien d’autres. Amis thésards, à vos claviers !
    Ah oui, pour ceux qui veulent tirer sur l’ambulance, il y aussi Weinstein là derrière.

    Qu’on aime ou on n’aime pas, vraiment on ne s’ennuie pas avec Pulp Fiction. On en a pour son argent.

    Le film a été encensé par une palme d’or polémique à Cannes.

    J’ai interrogé l’ami Tavernier lors d’une de ses visites en province. Il a une grande admiration pour Tarentino qui est comme lui un grand historien du cinéma et un réalisateur sincère et authentique.

    Il est clair que ce lutin provocateur est un grand.

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