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La seconde carrière de Robert Pattinson

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[dropcap size=small]Q[/dropcap]u’il est difficile de s’extraire d’un rôle qui vous colle à la peau et auquel le public ne cesse de vous ramener. Ou on profite de cette gloire dénuée de prises de risques ou on tente le grand saut en trouvant un rôle à l’opposé pour espérer voir une nouvelle carrière démarrer. Ce périlleux second chemin a été emprunté par Daniel Radcliffe qui n’a pas non plus choisi les meilleurs projets, entre films d’horreur/fantastiques à peine divertissants (La Dame en Noir) et comédie romantique mignonne (Et (beaucoup) plus si affinités), le second souffle met du temps à arriver. Il y a un autre acteur, aussi adulé par les adolescentes, qui a réussi son grand écart d’une bien plus belle manière et qui se retrouve aujourd’hui associer à des projets forts intéressants : Robert Pattinson.

Avant de devenir le fameux Edward dans la saga Twilight, ce cher Robert avait déjà été remarqué un peu plus tôt pour son rôle dans le quatrième volet d’Harry Potter. Une participation, certes limitée à un seul épisode, dans une saga aussi suivie par un public grandement situé entre 10-25 ans lui permet déjà de se créer un petit réseau de fans qui l’adoraient plus pour sa belle gueule que pour ses performances d’acteur. Le phénomène s’est multiplié outrageusement avec l’arrivée du premier épisode de l’adaptation cinématographique de Twilight, le faisant accéder au statut de fantasme pour toute une génération de filles. Là aussi, qu’on se le dise, l’aura de cette romance et son physique étaient à la base de cette adoration. Et l’acteur dans tout ça ? En 5 films, son jeu n’a pas de quoi nous impressionner. Il en arrive même à nous agacer par son étrange froideur.

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La trajectoire de Robert Pattinson est à la fois logique et surprenante. Au milieu des épisodes de Twilight, il a eu le temps de tourner d’autres projets qui sont placés sous le signe de la romance. On pense à Remember Me ou De L’Eau pour les Éléphants, des films pas mauvais intrinsèquement qui profitent de l’image de Pattinson, à l’époque, pour provoquer le succès commercial. Vint le dernier volet de Twilight et là tout change pour lui. Au lieu de galérer à se défaire de son image de beau gosse pour films à l’eau de rose, Robert Pattinson à la chance de collaborer avec le grand David Cronenberg pour Cosmopolis. La fracture est forte, le contre-pied aussi étrange qu’aguicheur. Pour un résultat désarçonnant. Cosmopolis est un film très compliqué à aborder, difficile à aimer. On était loin d’attendre cet acteur dans ce genre de film. Mais si un homme comme Cronenberg a fait la démarche de le convoquer dans son film, c’est qu’il y a une raison, non ? Penser à cet acteur précisément est intelligent car il prend un homme à la forte résonance médiatique pour incarner… un golden-boy. Pattinson est quelque part, dans son propre rôle, sur le papier. Le film déjoue cette figure en n’en faisant pas une sex-machine mais en le démystifiant. Cronenberg manipule autant l’image de son personnage que l’image de l’interprète. Et Pattinson a été intelligent d’accepter ce rôle qui est le pivot central de sa carrière et amorce son renouveau.

Un clivage aussi fort dans une carrière, Daniel Radcliffe aurait aimé le réussir. On constate tristement qu’il peine à se donner un nouveau souffle et que passé l’engouement aveugle des adolescent(e)s, les faiblesses de son jeu apparaissent au grand jour. Comme quoi il ne suffit pas de vouloir jouer le contre-pied pour pouvoir le faire. Oui, Robert Pattison est un bon acteur. Il est anxiogène dans les deux Cronenberg et arrive à nous émouvoir lors du final de The Rover, malgré l’écriture de son personnage le forçant à déployer un jeu ankylosé. Ce rôle est à noter comme le plus beau de sa filmographie, le plus humain. Sa trajectoire est à mettre en parallèle avec celle de son ex-compagne Kristen Stewart, ayant renversé son image à base d’excellents choix (le magnifique Sils Maria pour lequel elle a remporté un César, ou The Guard et dernièrement American Ultra).

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En remontant quelques années avant, on décèle dans les choix de Robert Pattinson une envie de s’affranchir de son image réductrice. Deux rôles sont notables, sans être marquants : Salvador Dali dans Little Ashes de Paul Morrison et Bel-Ami dans le film éponyme de Declan Donnellan et Nick Ormerod. Ce n’est pas les performances auxquelles il faut s’intéresser mais à l’intention. Deux rôles spéciaux, car deux personnages importants connus de tous. Sans pouvoir parler encore de renouvellement, Robert Pattison laisse transparaître déjà une envie de prendre des risques. Qui aurait prédit que cet acteur incarnerait un jour une figure comme Dali ? Personne. En très peu de rôles, tous bien choisis, Pattison a réussi l’exploit de faire dériver l’opinion publique qui le perçoit aujourd’hui comme un acteur respectable, attaché à des projets plus intéressants les uns que les autres. Deux films de Cronenberg, le remarqué (et remarquable) The Rover de David Michôd et maintenant le prometteur Life. Ses futurs sorties sont autant excitantes : The Lost City of Z le prochain James Gray puis on attend de le découvrir dans le Werner Herzog en compagnie de Nicole Kidman et James Franco. Très récemment, Pattinson avouait :  « C’est indéniable. Aujourd’hui, je me fais plaisir« .  Tu as raison Robert. Et nous, on savoure.

 

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