Sergent James

SERGENT JAMES court-métrage d’Alexandre Perez en VR

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Décembre 2016 : une première salle de cinéma dédiée à la réalité virtuelle ouvre à Paris ! C’est en effet au sein de la structure MK2 Bibliothèque que vient d’être inauguré un espace de 300 m2 dans lequel les visiteurs pourront vivre douze expériences immersives : MK2 VR, pour Virtual Reality.

Petit rappel pour les novices, l’objectif du cinéma en VR est de plonger le spectateur dans des aventures au plus près de la réalité avec des réalisations à 360° visionnables via des casques spécifiques. A la clef des sensations inédites et une redéfinition totale de l’interaction entre l’œuvre cinématographique et son spectateur. Plus de cadre, plus de plan, plus de montage, un spectateur libre de regarder où il veut et de se promener sans contrainte dans l’espace filmique… De quoi donner des idées à de nombreux cinéastes qui, grâce à ce procédé , peuvent redéfinir les règles de la mise en scène et s’ériger en véritable guide sensitif pour le spectateur.
C’est le cas d’Alexandre Perez avec SERGENT JAMES, son cinquième court métrage en tant que réalisateur et toute première réalisation en VR, qui relève le défit du passage du cinéma classique au cinéma du futur.

Son enjeu était grand, passer le premier effet de surprise de la perception à 360°, il s’agissait pour lui de faire fi de la pure démonstration technologique et de conserver une lecture émotionnelle du film tout en octroyant une véritable place au spectateur…Pari réussi, puisque SERGENT JAMES est une fiction poétique qui parvient à faire oublier la prouesse technique au profit d’une mise en scène originale aux effluves de madeleine de Proust.

Dans SERGENT JAMES le spectateur est (presque) un acteur du film puisqu’il est le point de départ du scénario. Un petit garçon doit aller se coucher, mais il à un peu peur…Pourquoi ? Parce qu’il est certain que quelque chose se cache sous son lit…Et il n’a pas tort ! Le monstre (ou l’ami) caché sous son sommier n’est autre que nous, spectateur, qui allons pouvoir assister à une place de choix à un ballet « Toy Storiesque ». Des jouets qui prennent vie, des lumières qui s’allument, un chien qui passe, un train électrique qui déraille, nous voila transportés dans un monde aux frontières du fantastique, mais avant tout féerique, dans lequel l’expérience immersive du 360° prend tout son sens tant la magie opère.

Où regarder, qu’écouter, à quel sens se vouer ? Alexandre Perez s’amuse à nous guider dans cette chambre à l’esthétique léchée, mais aussi à nous perdre, grâce à une mise en scène parfaitement orchestrée dans laquelle l’absence de cadre et la bande son nous jouent des tours. Il ne tient qu’à nous de « choisir » ce que l’on voit, la liberté est totale et l’expérience relativement grisante.

Avec SERGENT JAMES nous sommes bien loin des courses haletantes et survoltées des jeux vidéo, ici, on ne bouge pas, mais le monde s’anime autour de nous et l’histoire se construit comme une énigme. Alexandre Perez a voulu nous faire voyager aussi bien par l’image que dans nos souvenirs d’enfance… La Réalité Virtuelle met en abîme de manière très à propos l’omniscience de la perception des souvenirs, un lieux sans limite où nous pouvons voyager à notre guise. Avec ce film Alexandre Perez réussit donc l’exercice de style sans dénaturer son approche sensitive du cinéma. Réminiscence de l’enfance et émerveillement assuré, SERGENT JAMES est actuellement en festival. On vous en reparlera certainement très vite.

Sarah Benzazon

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