KINGSGLAIVE

[CRITIQUE] FINAL FANTASY XV : KINGSGLAIVE

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FINAL FANTASY XV : KINGSGLAIVE
. Sortie : 30 septembre 2016 (DVD, Blu-ray et VOD)
. Réalisation :Takeshi Nozue
. Acteurs principaux : Aaron Paul, Lena Headey et Sean Bean
Durée : 1h50min
Note des lecteurs3 Notes
2
Note du rédacteur

Ayant dû retarder la sortie de Final Fantasy XV, le studio Square Enix a décidé de faire patienter le public avec un film d’animation présentant l’univers de ce quinzième opus vidéo-ludique, annoncé pour le mois de novembre. Ne sachant pas vraiment si Kingsglaive s’adresse à un large public, ouvert à la fantasy autant qu’à l’anticipation, ou à une niche à fans assidus du jeu vidéo originel, le distributeur Sony Pictures n’a su offir au film qu’une exploitation en salles limitée aux USA cet été, et une sortie direct-to-video en France ce mois-ci. Quinze ans après Les Créatures de l’esprit qui représentait alors un morceau de bravoure technique, on constate que la maitrise de la motion capture et l’ambition du studio japonais à délivrer un spectacle dantesque ne se sont pas estompées, bien au contraire. Mais aussi abouti puisse être le spectacle, sa fonction initiale de véhicule promotionnel pour le prochain jeu vidéo n’empêche-t-elle pas au spectateur d’envisager le film de Takeshi Nozue comme une œuvre à part entière, se suffisant à elle-même ?

Nozue, réalisateur attitré des cinématiques de la saga depuis une dizaine d’années, nous fait craindre le pire dans les premières minutes du film. Pour installer l’univers de Kingsglaive, il combine un résumé en voix off des événements qui ont mené à la situation militaire et politique, et une scène de bataille au temps présent du récit. L’ennui avec ce procédé narratif, c’est que le contenu du résumé est tellement copieux, que le spectateur n’a pas le temps de le digérer, qu’il doit déjà focaliser son attention sur la bataille qui présente d’emblée les personnages principaux dans leur fonction de héros d’action. Ultra-découpée autant pour garantir un rythme effréné que pour montrer un maximum d’éléments au public, tant dans les décors, les créatures que le design des technologies, cette introduction désert l’immersion. On peine à croire que l’on regarde vraiment un long-métrage , associant davantage ce flot d’images à une cinématique qui s’éternise et retarde notre implication dans un récit, telle que le jeu vidéo sait nous en proposer.

© Sony Pictures
© Sony Pictures

Heureusement cette première impression désagréable n’est pas celle qui demeure à la vision de l’ensemble du film, qui gagne en lisibilité à la fois dans les enjeux de son histoire et dans sa diégèse, à mesure que se dessinent une structure cinématographique consistante et ses paramètres inhérents, allant de la profondeur d’un regard à la justesse d’une réplique. Ainsi le caractère manichéen du récit, opposant un empire impitoyable à un royaume d’irréductibles, laisse progressivement place à un contexte plus riche et plus intéressant, où les guerriers peuvent aussi bien être considérés en héros, qu’en rejetons d’une société malade ; où une guerre peut être aussi bien vécue comme un combat juste, qu’une preuve de l’entêtement et l’impuissance d’un roi.

« On constate que la maitrise de la motion capture et l’ambition du studio japonais à délivrer un spectacle dantesque ne se sont pas estompées»

Mais la bonne volonté de l’équipe de Nozue à vouloir fournir une œuvre riche, au ton adulte, est hélas désamorcée par l’identité esthétique et stylistique de son univers. Piochant dans différents genres et sous-genres de la fantasy et de la science-fiction, Final Fantasy apparaît comme un fourre-tout de références certes classes, mais trop protéiforme pour ne pas étouffer son identité propre, comme la lisibilité et l’efficacité de sa dramaturgie. Entre deux combats avec des monstres chtoniens, nos héros se déplacent dans une métropole en cabriolet Audi; ce mélange entre différentes formes de coolitude flatte la rétine dans l’instant, mais au final on ressort de Kingsglaive en regrettant de ne pas avoir assisté à un affrontement plus intelligible entre deux mondes, celui de la magie et celui de la technologie. Et surtout de ne pas avoir retrouvé une poésie sachant s’immiscer dans le rythme tonitruant du divertissement, comme on pouvait l’attendre d’un titre appartenant à une si prestigieuse saga.

Arkham

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