Sauvages

L’Ouest américain n’a jamais été aussi cauchemardesque que dans SAUVAGES – Critique

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L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux, Cheval de guerre, Jappeloup, En équilibre ou encore Spirit… les films sur les relations fusionnelles entre homme et chevaux ne manquent pas. Récemment, c’est Matthias Schoenaerts qui s’est plié à cet exercice en dressant un mustang dans Nevada. À part, cette race en danger fait l’objet d’un documentaire sur Netflix.

Dans Nevada, l’acteur flamand Matthias Schoenaerts interprète un prisonnier qui risque sa vie pour dresser Marquis, un mustang indomptable et violent. En apprenant à communiquer avec l’animal, l’homme va gagner sa liberté dans une relation thérapeutique voire spirituelle. C’est également de liberté dont il est question dans SAUVAGES, un documentaire disponible sur Netflix. Dans ce dernier, quatre amis décident de dresser ces célèbres mustangs et de parcourir plusieurs milliers de kilomètres en reliant la frontière du Mexique et celle du Canada. Une idée purement folle afin de sensibiliser à la situation de ces chevaux sauvages aux États-Unis.

En effet, déjà dans le film de Laure de Clermont-Tonnerre, un générique de début de film précise que cette race équine est en surnombre au États-Unis et perturbe tout l’écosystème. Les membres de cette population incontrôlable sont donc condamnés à être capturé ou euthanasié afin d’enrayer leur reproduction. C’est donc dans l’espoir de redorer l’image des mustangs en montrant leur force physique et leur courage que Masters, Thomas, Thamer et Johnny décident d’entreprendre leur épopée chevaleresque.SauvagesSAUVAGES immortalise à l’écran le mythe de l’Ouest américain et de ses grandes plaines aux montagnes Rocheuses. Cependant, il n’est plus question de conquête coloniale mais d’aventure équestre. Le principal atout du documentaire est d’offrir au public des paysages à couper le souffle. Alors que la pellicule rougit de déserts à perte de vue, l’œil du spectateur ne peut qu’avoir le vertige depuis le haut des montagnes aux vastes sillons sculptés par l’érosion. Le souffle épique des westerns qui semblait éteint depuis Danse avec les loups (Kevin Costner) et Impitoyable (Clint Eastwood) reprend de la vigueur alors que les quatre cowboys amateurs s’enfoncent dans les vallées de pins du parc Yosemite.

L’Ouest américain semble redevenir un royaume sans Dieu, ni maître ou lois, et où tous les rêves des cavaliers sont possibles.

Mais si tous les fantasmes sont possibles, toutes les déceptions et échecs le sont également. Le périple des jeunes diplômés commence ainsi par un revers de fortune alors que leur trajet de quarante kilomètres se transforme en centaine et se termine à deux heures du matin. Une vallée pleine de cactus, des falaises quasiment impossibles à traverser ou encore des feux de forêts… le voyage initiatique des quatre garçons devient rapidement en cauchemar, et ce en particulier pour leurs montures.SauvagesEn effet, si les cavaliers arrivent à traverser des paysages primitifs aux contrastes incroyables, c’est malheureusement au prix de la santé de leurs chevaux. Outre la vallée de cactus, les accidents tragiques de certains mustangs transforment le documentaire en guerre d’ego entre les garçons. Alors qu’un cheval se déchire un muscle en bloquant sa patte dans son licou laissé négligemment par son cavalier, un autre est retrouvé mort au coin d’un arbre. Certes, il a eu « une mort digne d’un mustang [donc] pas enfermé dans un box ou un enclos, mais dans la nature à 25 kilomètres de la route la plus proche, avec d’autres mustangs ». Mais il n’empêche qu’il est mort. En poussant leurs montures à traverser de périlleuses falaises et en refusant de s’écouter mutuellement, les cavaliers risquent la vie de leurs animaux.

SAUVAGES possède un potentiel émotionnel assez rare avec des paysages magnifiques, un âne empoté mais attachant et Val, un vieux cow-boy, qui révèle une tragique histoire personnelle au cours du documentaire. Le message et la volonté de sensibilisation qui se cachent derrière cette aventure méritent d’être entendus mais le comportement de Masters, Thomas, Thamer et Johnny entachent rapidement la belle histoire. Réalisé par Masters, le documentaire semble finalement avoir été réalisé dans le but de s’auto-louanger plutôt que de vanter les qualités et la beauté des mustangs. Les cavaliers en deviennent ainsi en jeunes diplômés insouciants et capricieux qui préfèrent les concours d’ego à la santé de leurs bêtes. Au final, si les mustangs sont en danger à cause de leur surpopulation dans les grandes plaines américaines, ils le sont ici du fait de la négligence humaine.

Sarah Cerange

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Titre original : Unbranded
Réalisation : Phillip Baribeau
Acteurs principaux : Ben Masters, Jonny Fitzsimons, Thomas Glover
Date de sortie : 9 octobre 2015
Durée : 1h 46min
2
Maladroit

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