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Critique du film 300 - LA NAISSANCE D’UN EMPIRE de Noam Murro

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300 la naissance d un empire photo 7 - [critique] 300 - LA NAISSANCE D’UN EMPIRE

[critique] 300 – LA NAISSANCE D’UN EMPIRE

Mise en scène
5
Scénario
4
Casting
3
Photographie
4
Musique
5
4.2

[dropcap size=small]L[/dropcap]e général grec Thémistocle tente de mobiliser toutes les forces de la Grèce pour mener une bataille qui changera à jamais le cours de l’Histoire. Il doit désormais affronter les redoutables Perses, emmenés par Xerxès, homme devenu dieu, et Artémise, à la tête de la marine perse…

Je pourrais tourner autour du pot pendant un moment, je pourrais relativiser, je pourrais nuancer. Je pourrais même aller jusqu’à émettre une critique plus ou moins positive de 300 – LA NAISSANCE D’UN EMPIRE. Mais cette critique serait mensongère, loin de la vérité. En adoration devant le 300 de Zack Snyder, j’étais sceptique à l’annonce d’une suite. De vous à moi, certains films ne nécessitent pas de suite. Imaginez-vous un LA-HAUT 2, un WATCHMEN 2 ou pire, un GRAVITY 2 ? Alors oui, cela pourrait partir d’un bon sentiment mais ce n’est malheureusement pas le cas ici. Caressé dans le sens du poil grâce à une bande annonce plus qu’épique, je m’étais surpris à espérer. « Espérer quoi ? » me diront certains. Eh bien que cette suite ne soit pas mauvaise, à défaut de pouvoir égaler l’original. Que cette suite ne soit pas un copier/coller bourrin de son prédécesseur. Que cette suite ne se contente pas de remplir un cahier des charges, mais qu’elle parvienne à nous surprendre. Après coup, mes espoirs se sont révélés être une belle perte de temps. Explications.

300 : LA NAISSANCE D’UN EMPIRE est une mauvaise suite. Ne nous cachons pas derrière de jolies formules, disons les choses, soyons honnêtes. Comme SPIDER-MAN 2, TRANSFORMERS 2 ou bien IRON MAN 2 l’ont fait avant, le film de l’inconnu Noam Murro (quelqu’un a vu SMART PEOPLE ?) reprend précisément les mêmes ficelles que 300 et grossit outrageusement le trait. Ainsi, les producteurs se sont à nouveau tournés vers un acteur au début de sa « bankabilité » pour incarner le héros Thémistocle, en la personne de l’Australien Sullivan Stapleton (GANGSTER SQUAD, STRIKE BACK). Censés être banals et uniques à la fois, l’acteur tout comme le personnage qu’il interprète devraient permettre l’identification du spectateur. Bien essayé, mais c’est raté ! Sullivan Stapleton ne convient pas, surjoue constamment et récite son texte là où Gerard Butler (LE FANTOME DE L’OPERA, P.S. I LOVE YOU) l’incarnait. Qui plus est, quitte à vouloir éclipser ce dernier, Sullivan Stapleton aurait sans doute eu besoin de quelques séances de musculation supplémentaires. Enfin moi je dis ça…

Photo du film 300 - LA NAISSANCE D'UN EMPIRE

Perçu par certains comme un film gay ou tout simplement homophilique (des centaines d’hommes en jupe, coincés ensemble, qui passent leur temps à astiquer leur épée !), le 300 de Zack Snyder possédait déjà son armada de soldats bodybuildés. On pense notamment à Michael Fassbender (SHAME, 12 YEARS A SLAVE) et David Wenham (LE SEIGNEUR DES ANNEAUX, VAN HELSING) et à leur torse constamment luisant. Pour la suite, les producteurs ont choisi de reprendre la même logique : un héros charismatique (ou qui tente de l’être), entouré de ses frères d’armes aussi huilés que lui mais un peu moins éloquents. Du coup, ce sont Jack O’Connell (SKINS) et Callan Mulvey (CAPTAIN AMERICA, LE SOLDAT DE L’HIVER, ZERO DARK THIRTY) qu’on a appelé à la rescousse. C’est bien, ça nous permet de retrouver des acteurs que l’on apprécie, mais la sauce ne prend toujours pas. La comparaison entre les Grecs de 300 – LA NAISSANCE D’UN EMPIRE et les Spartiates de 300 est inévitable et on ne peut s’empêcher de voir ce casting grecque comme une distribution bis, une deuxième équipe, une bande d’acteurs de second choix. Dommage.

”Un film sans autre profondeur que celle de la chair transpercée.”

Parmi le reste du casting, on retrouve avec hésitation Rodrigo Santoro (LOST, LE DERNIER REMPART) dans le rôle du très bling bling Xerxès 1er. Moins présent que dans 300, il sert avant tout de prétexte à la guerre et d’introduction au personnage d’Artémise. Campée par la mystérieuse Eva Green (CASINO ROYAL, DARK SHADOWS), Artémise est l’élément clé de ce « sidequel ». Comprenez une suite qui se passe en parallèle du premier film. Femme torturée, malsaine et vicieuse, la Artémise de 300 – LA NAISSANCE D’UN EMPIRE est de ces personnages qui marquent un film – voire une saga. Admiratif et satisfait du traitement offert à ce personnage, Eva Green incarne à merveille cette guerrière hors du commun. Essentielle au film, elle l’est au point de devoir donner de sa personne, gémir bruyamment et passer du temps à califourchon dans une scène plus que couillue. Enfin, Lena Headey (GAME OF THRONES, LES FRERES GRIMM) est à nouveau de la partie dans le rôle de Gorgo, la femme de feu Léonidas. Un peu sous-estimée dans 300, elle prend de la consistance dans cette suite, ainsi que les armes. Ouf !

Photo du film 300 - LA NAISSANCE D'UN EMPIRE

Visuellement, nous avions tous été bluffés par 300. Très esthétique, le film de Zack Snyder possédait une impeccable photographie qui nous envoyait dans la stratosphère à chaque scène de combat. Pour 300 – LA NAISSANCE D’UN EMPIRE, les scénaristes Kurt Johnstad (300, ACT OF VALOR) et Zack Snyder ont choisi de déplacer la quasi-totalité des scènes de combat en mer. Une manière peu subtile de nous impressionner. Après avoir joué sur la carte de la quantité (de soldats) dans 300, le réalisateur de WATCHMEN s’amuse cette fois avec les volumes. Ainsi, les Perses possèdent d’énormes bateaux lorsque les Grecs manient bien mieux leurs engins de taille plus modeste. Pendant les scènes de combat, on ne lésine alors pas sur les ralentis qui épuisent, les giclées d’un sang anormalement coagulé et sombre et sur les petites poussières qui viennent parasiter l’écran. Impressionnant mais pour les mauvaises raisons, 300 – LA NAISSANCE D’UN EMPIRE doit beaucoup à sa 3D. Enième argument marketing, elle donne un peu de relief à un film sans autre profondeur que celle de la chair transpercée. En enfonçant le clou niveau ambiguïté, cette suite atteint les sommets de l’absurde lors de répliques telles que « Ferme ta bouche à gland » ou encore « Ton épée est plus ardente que ta queue ». Bref, tout un programme.

Malgré un scénario qui partait bien, 300 – LA NAISSANCE D’UN EMPIRE est une déception. Voulant et devant surpasser 300, le film de Noam Murro est plus violent, plus lourd, plus spectaculaire et plus sexué. En bref, c’est un film bourrin qui ne s’assume même pas, se considérant à tort comme visuellement novateur et porté à bout de bras par les excellentes Eva Green et Lena Headey.

[divider]CASTING[/divider]

Titre original : 300: Rise of an Empire
Réalisation : Noam Murro
Scénario : Kurt Johnstad, Zack Snyder
Acteurs principaux : Sullivan Stapleton, Eva Green, Rodrigo Santoro, Lena Headey, Jack O’Connell, Callan Mulvey
Pays d’origine : Etats-Unis
Sortie : 5 MARS 2014
Durée : 1h42mn
Distributeur : Warner Bros. France
Synopsis : Le général grec Thémistocle tente de mobiliser toutes les forces de la Grèce pour mener une bataille qui changera à jamais le cours de l’Histoire. Il doit désormais affronter les redoutables Perses, emmenés par Xerxès, homme devenu dieu, et Artémise, à la tête de la marine perse…

[divider]BANDE-ANNONCE[/divider]

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Bebop
Bebop
Invité.e
15 avril 2014 16 h 22 min

Le problème de cette critique est qu’elle peut être interprétée également contre le premier. En effet, cette esthétique lourde accentuée par ces nuages omniprésents et ses traits lumineux jaunissants peuvent également être détestés car épuisants pour l’œil du spectateur. Ici, les combats et les paysages sont peut-être principalement de nuit mais ont le mérite d’être plus accessibles visuellement au grand public…
Quant à moi j’avoue avoir pris mon pied, notamment grâce à une bonne 3D jouant incessamment sur les plongées-contre-plongées qui immergent le spectateur – et oui, malgré un scénario qui se ridiculise lui-même à force de vouloir raccrocher çà et là les wagons avec le premier opus, qui lui était assez idiot en termes de dialogues et de scénario… (et je pense qu’il faudrait mieux le voir un jour en version originale pour s’éviter les traductions étranges…). Sullivan Stapleton est pour moi cent fois meilleur que Butler, et ce sont je pense ses traits de caractère et les marques au niveau du cou quand il parle qui me fascinent, ne donnant pas tant l’impression que ça que l’acteur « récite » bêtement son texte, comme tu as pu le dire. C’est au contraire Eva Green que je trouve insupportable, forçant ses mimiques de constipée pour faire genre « regarde moi je suis énervé »… Le reste du casting ne paraît finalement servir à rien, si ce n’est pour le final, coupé comme dans le premier volet mais avec cette fois-ci moins de verve et plus d’agacement…

Pushoconnor
Pushoconnor
Invité.e
11 mars 2014 11 h 20 min

Je suis d’accord, le scenario tire des ficelles grosses comme des troncs mais les images sont quand-même sympas. Elles n’ont rien de nouveau visuellement mais ça marche quand-même.
Quant aux répliques, comme toujours, elles ont plus de cachet en anglais qu’en français (« Your fight is harder than your fuck », ça sonne mieux que « Ton épée est plus ardente que ta queue », dans l’intention et dans la délivrance du texte). Pour moi Sullivan Stapleton n’est pas aussi mauvais que vous pouvez le décrire : Thémistocle et Leonidas ne sont pas les mêmes personnages, ils ont les mêmes intentions mais pas les mêmes motivations.

Petite curiosité, avez-vous vu le film en VO ou en VF ?

Razvan Mavrodin
Razvan Mavrodin
Invité.e
5 mars 2014 19 h 24 min

je cherche le titre de la musique de générique de fin du film. si qq peut m’aider svp.

patatart
patatart
Invité.e
Répondre à  Razvan Mavrodin
8 mars 2014 9 h 50 min

c’est war pigs de black sabbath, mais dans une version remixée sur laquelle j’ai pas (encore) pu mettre la main 🙂

Inuzka
Inuzka
Invité.e
Répondre à  patatart
17 mars 2014 12 h 52 min

Running the risk 😉

Bebop
Bebop
Invité.e
15 avril 2014 17 h 22 min

Le problème de cette critique est qu’elle peut être interprétée également contre le premier. En effet, cette esthétique lourde accentuée par ces nuages omniprésents et ses traits lumineux jaunissants peuvent également être détestés car épuisants pour l’œil du spectateur. Ici, les combats et les paysages sont peut-être principalement de nuit mais ont le mérite d’être plus accessibles visuellement au grand public…
Quant à moi j’avoue avoir pris mon pied, notamment grâce à une bonne 3D jouant incessamment sur les plongées-contre-plongées qui immergent le spectateur – et oui, malgré un scénario qui se ridiculise lui-même à force de vouloir raccrocher çà et là les wagons avec le premier opus, qui lui était assez idiot en termes de dialogues et de scénario… (et je pense qu’il faudrait mieux le voir un jour en version originale pour s’éviter les traductions étranges…). Sullivan Stapleton est pour moi cent fois meilleur que Butler, et ce sont je pense ses traits de caractère et les marques au niveau du cou quand il parle qui me fascinent, ne donnant pas tant l’impression que ça que l’acteur « récite » bêtement son texte, comme tu as pu le dire. C’est au contraire Eva Green que je trouve insupportable, forçant ses mimiques de constipée pour faire genre « regarde moi je suis énervé »… Le reste du casting ne paraît finalement servir à rien, si ce n’est pour le final, coupé comme dans le premier volet mais avec cette fois-ci moins de verve et plus d’agacement…

Pushoconnor
Pushoconnor
Invité.e
11 mars 2014 12 h 20 min

Je suis d’accord, le scenario tire des ficelles grosses comme des troncs mais les images sont quand-même sympas. Elles n’ont rien de nouveau visuellement mais ça marche quand-même.
Quant aux répliques, comme toujours, elles ont plus de cachet en anglais qu’en français (« Your fight is harder than your fuck », ça sonne mieux que « Ton épée est plus ardente que ta queue », dans l’intention et dans la délivrance du texte). Pour moi Sullivan Stapleton n’est pas aussi mauvais que vous pouvez le décrire : Thémistocle et Leonidas ne sont pas les mêmes personnages, ils ont les mêmes intentions mais pas les mêmes motivations.

Petite curiosité, avez-vous vu le film en VO ou en VF ?

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