Ils filent le parfait amour… Enfin, presque : Emmanuel veut un enfant et pas Philippe…
Pourtant, Emmanuel décide un jour de franchir le pas, au prix de perdre Philippe… Mais comment avoir un enfant quand on est homo ?Note de l’Auteur
[rating:6/10]
• Date de sortie : 03 septembre 2008
• Réalisé par Vincent Gareng
• Film français
• Avec Lambert Wilson, Pilar López de Ayala, Pascal Elbé
• Durée : 1h33min
• Bande-annonce :
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x6m9u5_comme-les-autres-bande-annonce-fr_shortfilms[/dailymotion]
Voici un film qui sort des sentiers battus à plusieurs égards. S’il est plus courant d’entendre parler de l’instinct maternel, Comme les autres illustre avec sincérité le désir d’un homme d’être père. Un père oui, mais un père homosexuel. Voici une seconde originalité vis-à-vis des films évoquant les homosexuels. Comme les autres se détache de clichés : exit les hystériques dans la cage, les routières aux cheveux courts ou de simples histoires de sexe. L’homo-sexualité devient ici l’homo-parentalité. Au risque de perturber la conviction de certaines personnes, Emmanuel et Philipe ne sont que deux hommes, sans féminité exacerbée, qui ressemblent aux autres, qui sont comme les autres. Le film parcourt avec intelligence une des difficultés qu’un couple homosexuel peut rencontrer : celle du désir d’enfant.
Le souhait d’Emmanuel (Lambert Wilson) provoque une cassure dans son couple avec Philippe (Pascal Elbé) qui lui ne veut pas d’une vie de famille. Pour corser un peu la situation, Emmanuel doit se faire passer pour un homme célibataire pour espérer pouvoir adopter. Car pour les couples homosexuels, la loi l’interdit en France. Ceci dit, le film n’est pas là pour débattre sur l’existence de cette loi.
Le spectateur partage simplement le parcours de cet homme qui d’épreuves en épreuves rencontre Fina (interprétée par Pilar López de Ayala), une argentine sans papier. Il est sa chance de rester en France grâce à un mariage blanc. Elle est sa chance d’avoir un enfant. Une amitié pour l’un, des sentiments pour l’autre se fondent et se mélangent jusqu’à la précipitation vers la fin de leur histoire.
Cet amour impossible impose un malaise difficilement supportable à l’écran. Sont aussi suggérés les sentiments de la meilleure amie d’Emmanuel pour ce dernier, ainsi que son souhait d’être mère. Aucun mot ne dénonce ces frustrations cachées. Le spectateur le découvre, le devine, comme s’il venait fouiller dans un journal intime. Ces secrets devraient le rester et pourtant la tristesse de ces femmes s’ouvre à nous.
Lambert Wilson, remarquable, jongle avec une aisance parfaite entre les scènes humoristiques et celles beaucoup plus poignantes. Son duo avec Pilar López de Ayala fonctionne à merveille. Il faut remarquer l’énorme travail de l’actrice, célèbre en Espagne, qui ne parlant pas un mot français, a appris le texte à l’aide d’un coach. Cette barrière linguistique n’a pas pour autant atteint son jeu d’acteur.
Nous pouvons peut-être regretter une fin facile sur les retrouvailles de Fina et du couple, ainsi que sur le revirement de comportement assez radical de Philippe, qui se retrouve être un parfait père. Mais qu’importe, le spectateur retiendra surtout la sincérité des personnages.