Clark Kent/Kal-El est un jeune journaliste qui se sent aliéné par des pouvoirs dépassant l’imagination. Transporté sur Terre des années auparavant depuis la planète Krypton, un monde à la civilisation avancée, Clark est sans cesse en proie à une question existentielle : « pourquoi suis-je ici ? ». Élevé dans les valeurs de ses parents adoptifs Martha et Jonathan Kent, Clark découvre rapidement qu’avoir de supers pouvoirs signifie devoir prendre de difficiles décisions. Mais à une époque où le monde a grand besoin de stabilité, il est attaqué. Clark doit devenir le héros connu sous le nom de Superman, non seulement pour devenir la dernière lueur d’espoir de l’humanité, mais aussi pour protéger ceux qu’il aime.
Note de l’Auteur
[rating:2/10]
• Date de sortie : 19 Juin 2013
• Réalisé par Zack Snyder
• Avec Henry Cavill, Amy Adams, Russell Crowe, Diane Lane, Laurence Fishburne, Michael Shannon
• Film américain
• Durée : 2h20min
• Titre original : Man of Steel
• Bande-Annonce :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=DIgYuPdZgpM[/youtube]
Il y a un moment, la société DC Comics a annoncé sa volonté de porter sur grand écran la fameuse Justice League. Ce n’est pas sans penser que c’est pour concurrencer les Avengers de la Marvel. Pour bien préparer cette Justice League, un nouveau film sur Superman a dû voir le jour. Le temps d’introduire les personnages qui composeront le rassemblement, comme l’ont fait les concurrents. Ce nouveau film sur Superman c’est surtout cela : ré-installer la légende, revisiter l’histoire de l’un des plus célèbres super-héros. Notamment en le modernisant : au revoir le slip rouge.
La tâche s’annoncait difficile, car on nous a habitué à du grand n’importe pour les super-héros au cinéma. Et comme il a réalisé la dernière trilogie Batman, qui fut un franc succès au box-office, Christopher Nolan était peut-être le mieux placé pour produire un tel film. Dans le fauteuil de réalisateur, nous retrouvons Zack Snyder. Qui, avec quelques films dans son CV, est devenu une idole. Man of Steel a de faux airs de Christopher Nolan, mais il est bel et bien un film de Zack Snyder. Avec le rythme déchaîné de 300 et l’esthétique de Sucker Punch, le nouveau film sur Superman devient intéressant.
Mais ça reste un film de super-héros avant tout. Aucun thème n’est exploré à travers l’histoire de Superman. Zack Snyder nous filme Superman pour montrer Superman, et rien d’autre. C’est bien le grand problème de la plupart des films de super-héros. Aucun auteur, juste des films. Bien que Zack Snyder joue avec quelques références visuelles (on notera Avatar et Star Wars rien que dans l’introduction de trente minutes), il semble vouloir faire un super-héros qui parle à tout le monde. Un super-héros dont le spectateur peut s’identifier. Mais on ne peut s’attacher à ses personnages, car Christopher Nolan et Zack Snyder ont décidé de faire deux films en un. La première utilisation des pouvoirs, avec la psychologie intérieure. Sauf que le récit fait preuve d’une psychologie à deux balles.
Un divertissement qui n’a pas grand chose à dire mais qui le dit quand même. Une volonté de tout détruire, des images encombrées et sans fond, des personnages ridicules, une fausse noirceur, puis une psychologie à deux balles. Un trop plein de prétention pour juste de l’action bourrin.
En effet, la question du « qui suis-je » ou celle du « pourquoi suis-je ici » sont vaguement développées. Des questions habituelles dans les reboot de super-héros. Mais tout de même des questions dont tout le monde se fout désormais. Mais là n’est pas l’important. Le pire est que le film croit sonder son héros au plus profond, le rendant presque mélancolique quant à toutes ces questions. Sauf que tout cela est servi par des réponses vite fait données par un père fantôme, ou alors via des flashbacks.
Ces flashbacks qui arrivent un peu n’importe où dans le film. Et rien ne nous avertit qu’il s’agit de retours en arrières. Grosse erreur de montage. Ce montage qui va en subir les conséquences. Car, en jonglant entre le passé et le présent du héros, le film en vient à avoir une mécanique cassée. Et il ne reste que le spectaculaire du récit. Evidemment, il s’agit d’un film de super-héros, donc il y a de l’action. Et si vous voulez de l’action et des effets spéciaux toutes les dix minutes, ce film est pour vous. Film bourrin.
On sent la volonté des studios, de Christopher Nolan et de Zack Snyder de faire du grandiose. Et cela passe par l’idée de tout détruire. Déjà que dans The Dark Knight Rises c’était Gotham City qui était menacée, ici on est passé d’une ville à toute la planète Terre. Ca sera quoi dans Justice League ? L’univers tout entier ? Heureusement que les incohérences du dernier Batman en date ne se reproduisent pas, il ne manquerait plus que ça. En tout cas, on peut dire qu’on fait de belles choses avec les ordinateurs maintenant.
Une chose est certaine avec ce film, Zack Snyder a voulu impressionner avec la forme. La photographie est assez belle par moments, mais de grosses tâches s’emparent des images. Il est juste horrible de voir qu’on peut faire des images sans fond. Alors oui, Zack Snyder insère des tas de choses dans ses images. Mais le problème, c’est qu’il en fait rien. Le chef des décors a dû s’arracher les cheveux, car Zack Snyder n’a pas su donner un sens à tout ce qui entoure son héros. Un comble pour le réalisateur de Sucker Punch…
Comme Christopher Nolan est producteur, il est évident qu’il fallait s’attendre à retrouver de la noirceur. Le côté sombre de sa trilogie Batman a voulu s’inviter. Mais Zack Snyder n’est pas Christopher Nolan. Ce n’est pas parce qu’une apocalypse arrive, que le film en devient noir. Et surtout, le film n’est pas aidé par ses personnages. Un Henry Cavill qui a tout à envier à Christopher Reeves, car il est souvent mono-expressif. On ne parlera pas des performances pittoresques de Laurence Fishburne, Diane Lane et Russell Crowe. Sûrement dû à leurs rares apparitions, pour ne pas faire (ou dire) grand chose de surcroît. Reste Kevin Costner, Amy Adams et Michael Shannon. Kevin Costner est très bon. Pas le rôle de sa carrière, mais on ne le voit pas assez. Amy Adams campe une Lois Lane trop vite introduite, dont on ne sait rien du tout, et c’est bien dommage que son personnage soit stoppé à chaque tentative d’action intéressante. Puis Michael Shannon, qui montre ce qu’est un vrai nemesis de super-héros. Un personnage complexe, charismatique et le seul à être sombre. Cet acteur prouve qu’il est un Dieu.
Finalement, Man of Steel est un film pour les fanboy (ou fangirl), les geeks ou les passionnés de super-héros. Ceux qui recherchent quelque chose derrière le film de super-héros, passez votre chemin. Un divertissement comme beaucoup d’autres, qui n’a pas grand chose à dire, mais qui le dit quand même sur un élastique. Une équipe derrière la caméra qui a la volonté de tout détruire, un réalisateur qui nous livre des images encombrées et sans fond, des personnages stéréotypés et ridicules, une fausse noirceur, puis une psychologie à deux balles. En somme, ce film est un trop plein de prétention pour juste de l’action bourrin.