De nos jours, à Berlin, Hanna et Simon, un couple très urbain, vivent ensemble depuis des années. Amour, travail et sexe sont la clef de leur harmonie au quotidien. un jour, Hanna rencontre Adam. Sans le savoir, Simon rencontre aussi Adam. Contre toute attente, tous deux tombent amoureux de lui. Chacun entretient le plus grand secret sur sa liaison. Mais le secret finit lentement par se fissurer et menace l’équilibre de la relation qui s’était établie entre les trois amants.
Note de l’Auteur
[rating:9/10]
• Date de sortie : inconnue
• Réalisé par Tom Tykwer
• Film allemand
• Avec Sophie Rois, Devid Striesow, Sebastien Schipper
• Durée : 1h59min
• Titre original : Drei
• Bande-Annonce :
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Le réalisateur des films Le Parfum et Heaven, Tom Tykwer, revient avec un film qui transcende, assomme et saisit : Trois. Après deux heures de projection, le regard reste encore scotché à l’écran : un étrange sentiment nous parcours. Une seule question : « Mais c’était quoi ? ». Rien de négatif dans ces propos, au contraire.
La maladie, le combat contre la vieillesse, et l’amour sont exposés dans Trois de manière brute, sans ornements inutiles. Le film va à l’essentiel tout en conservant une certaine la pudeur. Trois montre beaucoup mais jamais trop. Tom Tykwer a su trouver la juste frontière pour décrire avec poésie ces différentes âmes. Bien plus que la description d’une relation d’amour triangulaire, un regard est posé sur chaque individu avec une profonde tendresse. L’amour, hétérosexuel ou homosexuel, est peint avec autant de douceur que d’honnêteté. La caméra ne quittera pas ces visages en proie à la passion, au plaisir charnel. Bien plus qu’une relation sexuelle, les personnages ici se découvrent.
Le travail sur le son est également remarquable, il sert à la perfection les émotions des protagonistes. La brutalité des transitions sonores ne cesse de nous secouer, ainsi que les décalages imposés par certains thèmes musicaux. C’est ainsi que Tom Tykwer modifie le rythme de son film : tantôt la multiplicité des cadres, des actions et des sons au sein d’une même image accélèrent le film. Tantôt le film frôle la panique, tantôt il s’accorde un instant de repos et de contemplation. Tom Tykwer s’amuse avec ses personnages et son spectateur, qui jubile lui aussi.
Trois est un véritable film narratif, mais il s’essaie parfois à quelques expérimentations et insère des séquences inattendues mais fortes. La séquence de la danse contemporaine en est une parfaite représentation. Elle résume dès le début du film l’ensemble du scénario. Ainsi, le réalisateur assume pleinement la part prévisible du scénario et porte l’accent sur sa mise-en-scène. Débarrassé de ce « poids », nous pouvons savourer pleinement les métaphores souvent drôles, cachées dans le décor ou naissant dans la juxtaposition de certaines images.
Le plaisir de suivre chacun des personnages est sans fin et très bien porté par des acteurs de talents. Hormis quelques séquences qui parfois frôlent plus le ridicule que la poésie (l’apparition de l’ange par exemple) Trois est une harmonieuse mélodie.