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[critique] A Serious Man

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1967. Larry Gopnik, professeur de physique dans une petite université du Midwest, vient d’apprendre que sa femme Judith allait le quitter. Elle est tombée amoureuse d’une de ses connaissances, le pontifiant Sy Ableman. Arthur, le frère de Larry, est incapable de travailler et dort sur le canapé. Danny, son fils, a des problèmes de discipline à l’école hébraïque, et sa fille Sarah vole dans son portefeuille car elle a l’intention de se faire refaire le nez. Pendant ce temps, Larry reçoit à la fac des lettres anonymes visant à empêcher sa titularisation, et un étudiant veut le soudoyer pour obtenir son diplôme. Luttant désespérément pour trouver un équilibre, Larry cherche conseil auprès de trois rabbins. Qui l’aidera à faire face à ses malheurs et à devenir un mensch, un homme bien ?

Note de l’Auteur

[rating:5/10]


Date de sortie : 20 janvier 2010
Réalisé par Joel Coen, Ethan Coen
Film américain
Avec Michael Stuhlbarg, Sari Lennick, Richard Kind
Durée : 1h 45min
Bande-Annonce :
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xbb7hb_serious-man-bande-annonce-trailer-v_shortfilms[/dailymotion]

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A Serious Man est peut-être le film des frères Coen qui me laisse le plus indécis. Après moult réflexions, je n’arrive toujours pas à savoir si ces deux fanfarons ont explosé en plein génie avec ce nouveau métrage ou s’ils ont essayé tant bien que mal de camoufler un gros navet témoignant d’un manque d’imagination cuisant. Entre les deux mon cœur balance. Je ne sais pas, peut-être n’ai-je pas les connaissances ni la culture nécessaires pour apprécier à sa juste valeur l’histoire qui se déroule devant mes yeux mais après une scène d’ouverture complètement surréaliste et jouissive par la même occasion, la suite me parait terriblement fade.

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Passé la phase d’introduction, A Serious Man s’embourbe dans un faux rythme à la limite du soporifique. Les scènes s’enchainent avec une saveur à peine prononcée et finissent par se ressembler de plus en plus. Je veux bien admettre que pour raconter l’histoire d’un homme qui découvre du jour au lendemain que sa vie est loin d’être palpitante il faut que les réalisateurs nous embarque un minimum dans ce quotidien monotone, mais de là à en faire le fil conducteur du film il y a des limites. La mise en scène est trop molle du genou pour réellement nous faire adhérer à ce concept. A vrai dire ce film est à prendre comme un paradoxe : même si les lourdeurs assommantes sont omniprésentes, une certaine aura nous tient scellé à notre fauteuil. On a terriblement envi de savoir ce qui va se passer même si au final il ne se passe pas grand chose. A vrai dire, j’attendais tellement un revirement de situation à la American Beauty mais après réflexion peut-être était-ce le bon choix de ne pas s’aventurer dans les sillages de cet ogre du cinéma américain.

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Mais la question qui est sur toutes les lèvres malgré cette déception persistante est la suivante : n’y a-t-il vraiment rien à sauver de A Serious Man ? C’est évident que des éclairs de génie jaillissent ici et là au détour d’une ou deux séquences succulentes sinon les frères Coen ne seraient pas ce qu’ils sont aujourd’hui. Au milieu de ces gros passages à vide, des plans et des situations ingénieux subsistent, à commencer par des situations burlesques que l’on retrouve dans tout film des frères Coen qui se respecte. On ne change pas des ingrédients qui ont du goût ! C’est pourquoi nous retrouvons également des personnages caricaturaux à l’extrême comme les deux frères savent si bien nous en servir, des dialogues loufoques par leurs nonsenses et une BO assurément magnétique. Tous ces éléments arrivent à nous arracher in extremis des bras de Morphée. Mais sont-ils suffisant pour nous passer la bague au doigt ? Malheureusement non.

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Au final, A Serious Man est un film en demi-teinte. Il est sûr qu’avec lui ça passe ou ça casse mais il faut néanmoins reconnaître le travail fournit par les frères Coen et la qualité des acteurs qui, a contrario d’un Burn After Reading, sont méconnus pour la plupart. Misant tout ou presque sur un comique de situation qui a fait le charme de leurs précédentes productions, on a malheureusement l’impression que les deux frères ont visé un peu trop haut ici, perdant un bon nombre de spectateurs en cour de route. A Serious Man est un film à voir plus d’une fois à mon avis pour comprendre toutes les petites subtilités d’un scénario peut-être un peu trop pointilleux.

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  1. L’un des meilleurs Cohen et très autobiographique. La première scène est
    importante. Elle place au centre le sujet du film, leur propre
    histoire, c’est à dire : Le principe d’incertitude d’Heisenberg (image
    de la boite du chat de Schrödinger pour les non érudit à la physique
    quantique) avec des juifs.
    Ce principe stipule : On ne peut pas avoir une information exacte dès lors qu’on l’observe.
    C’est comme si la 1ère scène se passait dans la boite du chat à Schrödinger
    sans l’avoir ouverte. L’homme est il mort ou vivant, on ne sait pas et on peut pas le savoir tant que la boite reste fermée.
    Du
    coup une personne croyante coincée dans cette boite va se tourner vers
    sa religion pour comprendre ce qu’il se passe. Le problème c’est qu’on
    ne peut pas puisque c’est la définition même du principe d’incertitude
    d’Heisenberg.

    Pour les frères Cohen la vie est régie par le
    principe d’incertitude d’Heisenberg remplie de non sens et
    d’incompréhension. Même la religion (et c’est la où les frères Cohen
    sont autobiographiques) n’arrive pas à donner une seule explication
    claire à cette boite de Schrödinger qu’est la vie. Pire, elle évite le
    sujet en donnant des non explications
    *Le premier rabbin avec
    son histoire de parking
    *Le deuxième avec son histoire sur les dents dont on ne
    comprend pas le sens et il le dit lui même que c’est pas important,
    *et
    enfin l’ultime rabbin dont on pense qu’il est super intelligent… il n’a rien à dire excepté à la fin au
    gamin pour lui faire comprendre qu’il aime la même musique que lui et qu’il soit un bon garçon 🙂

    C’est
    un film très ironique (sur la religion) bien sûr mais aussi très
    rationnel (sur la physique quantique). Et ça c’est toute l’histoire des
    frères Cohen et leur paradoxe. Des personnes très rationnelles qui ont
    grandit dans la communauté juive. La fin du film qui semble nephaste
    pour les personnages (une grosse tempête) est une illustration du seul
    point commun entre la science et la religion : la fin inexorable de
    notre monde annoncée par la science (le soleil finira par s’éteindre
    comme toutes les étoiles) et la religion (l’apocalypse).

  2. Mon cher Julien, laisse moi te dire une chose : je dis ce que je veux même lorsque cela ne veut pas dire grand chose. Point barre !!!

    Blague à part, tu as tout à fait raison, il y a effectivement un contresens je voulais, comme tu l’as précisé, dire « a contrario » au lieu de « à l’instar ».

    Merci pour ta remarque mon erreur est désormais corrigée.

  3. je suis assez d’accord avec cette critique. Un film réellement en demi teinte.
    par contre je pense qu’il y a contresens à la fin « qui, à l’instar d’un Burn After Reading, sont méconnus pour la plupart. » c’est plutôt « à contrario de Burn After reading » qui alignait Brad Pitt, John Malkovitch et Georges Clooney 😉