Un homme dont le métier consiste à maquiller des crimes en accidents, est persuadé que le décès de sa femme n’est pas accidentel…
Note de l’Auteur
[rating:8/10]
• Date de sortie : 30 décembre 2009
• Réalisé par Soi Cheang, Pou-Soi Cheang
• Film chinois
• Avec Louis Koo, Richie Ren, Shui-Fan Fung
• Durée : 1h 29min
• Bande-Annonce : [dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xbktrp_accident-bande-annonce-du-film_shortfilms[/dailymotion]
Véritable petit bijou made in China, Accident est un thriller qui nous prouve qu’avec très peu d’artifices et de dialogues on peut instaurer une ambiance claustrophobe à la limite de l’étouffement. A la manière d’un Hitchcock, Accident nous entraine dans une spirale paranoïaque atteignant son paroxysme dans les dernières minutes.
L’histoire nous propulse dans le quotidien d’une organisation un peu particulière puisqu’elle est payée pour tuer des personnes en maquillant les meurtres en accidents. Le concept est simple et donne lieu à de jolies séquences où l’on peut admirer les méthodes imparables de ces maîtres du maquillage propre et efficace. Cet aspect n’est pas sans rappeler la franchise des Destination Finale dans sa mise en scène avec la caméra qui suit cette chute de dominos d’une intelligence sans faille. Seulement voilà, Accident ne se résume pas en un simple « documentaire » sur comment maquiller un meurtre. Le quotidien de cette organisation va changer le jour où l’un des leurs meurt subitement. Accident ou meurtre ? C’est le début d’une longue descente aux enfers où la suspicion et la paranoïa prendront le pas sur tout le reste.
La mise en scène est impeccable avec un jeu de lumière somptueux retraçant avec habileté l’atmosphère dans laquelle les protagonistes sont plongés. Les dialogues sont peu nombreux et laissent souvent place à de longs silences lourds de conséquence dans lesquels viendra s’ajouter une mélodie envoutante et poétique signée Xavier Jamaux conférant à cet ensemble une impression de rêve éveillé.
D’une très rare maîtrise, Accident est une grande surprise qui est malheureusement passée presque inaperçue dans notre cher pays. Comme quoi, quand on ne fait pas de la soupe populaire à la Camping ou qu’on ne s’appelle pas Jeunet, Cameron ou Spielberg mais Winding Refn, Aronofsky ou Cheang, il est bien difficile de se faire une place et d’avoir une distribution qui ne soit pas résumée en deux pauvres salles parisiennes.