Alice, désormais âgée de 19 ans, retourne dans le monde fantastique qu’elle a découvert quand elle était enfant. Elle y retrouve ses amis le Lapin Blanc, Bonnet Blanc et Blanc Bonnet, le Loir, la Chenille, le Chat du Cheshire et, bien entendu, le Chapelier Fou. Alice s’embarque alors dans une aventure extraordinaire où elle accomplira son destin : mettre fin au règne de terreur de la Reine Rouge.
Note de l’Auteur
[rating:9/10]
• Date de sortie : 24 mars 2010
• Réalisé par Tim Burton
• Film américain
• Avec Johnny Depp, Mia Wasikowska , Michael Sheen
• Durée : 1h49min
• Titre original : Alice in Wonderland
• Bande-Annonce :
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Annoncé depuis fort longtemps, ce dernier opus de Tim Burton est une promesse alléchante.
Fans de ses films ou amoureux des aventures d’Alice, ce projet nous impatientait à tel point que nous craignons d’être fortement déçus. Voilà une bien belle erreur que de ne pas faire confiance à ce réalisateur de génie. La question est : Tim Burton a-t-il adapté ces deux romans de Lewis Carroll ou ces histoires n’attendaient que ce metteur en scène pour enfin rendre honneur à cet univers ? Alice au pays des merveilles et sa suite sont des romans angoissants aux subtilités qui continuent de marquer les adultes. Alors pourquoi les édulcorer constamment comme l’avait décidé Disney dans son dessin animé de 1951 (qui lui aussi recoupe des personnages des deux romans) ?
Tim Burton saisit à bras le corps les histoires d’Alice aux pays des merveilles et De l’autre côté du miroir, et y glisse tout son univers. Tout en respectant les histoires littéraires, une nouvelle œuvre est née. La magie se couvre d’un voile « féériquement angoissante ». Fidèle à lui-même, Tim Burton nous permet de découvrir de petits mondes savoureux.
Une étrange harmonie règne dans ce pays des merveilles : certains éléments du film sont de la pure création d’animation (le chat Cheshire par exemple) tandis que d’autres sont de véritables acteurs. Rien ne choque pourtant, l’équilibre est parfait. Cela est d’autant plus fascinant que les images de certains acteurs (Johnny Depp, Helena Bonham Carter) ont subit quelques modifications en postproduction. Univers réel et univers merveilleux se rencontrent devant nos yeux pour ce voyage inoubliable.
Les décors sont somptueux. Comment ne pas s’extasier devant le château de la Reine Rouge ou lors de la scène final du jour « frabuleux » ? Ce film est une œuvre d’art collective : costumiers, accessoiristes et maquilleurs ont partagé leur talent. Un choix de casting pertinent : Johnny Depp, acteur charismatique hors pair, interprète le rôle du chapelier fou : personnage excentrique, drôle et sincère. Et ne serai-ce que pour le voir guiguendélirer, le film mérite d’être vu. Après avoir vu un grand nombre d’actrices venues du monde entier pour le rôle d’Alice, le choix s’est porté sur Mia Wasikowka (That Evening Sun). Son personnage a gagné en profondeur grâce à une remarquable interprétation.
Les personnages les plus étranges, voire les plus laids, finissent par nous captiver et nous charmer. Nous nous surprenons à admirer chaque détail de la reine à la tête hypertrophiée. Quant aux personnages purement animés, nous pourrons apprécier leur esthétique réellement sombre. Invisibles mais indispensables, il ne faut pas oublier des comédiens (tel que Matt Lucas (Astro Boy) pour les frères jumeaux) qui devaient être présent sur le tournage bien que leurs personnages seront illustrés par des images de synthèses. Si dans l’ensemble du film la 3D ne semble pas justifiée, Absolem la Chenille et le chat Cheshire étaient absolument époustouflants de réalisme grâce à cette technologie qui devient « à la mode ».
Après tant d’attente, ce film nous apporte un plaisir sans faille. Si certains souffrent du blues d’Avatar, il faudra se méfier du blues que procure ce film dès sa sortie de salle. Que ce soit dû au rire ou à l’enchantement, Alice modelée par les mains de Tim Burton est à considérer comme un nouveau bijou.