American Ultra
Metropolitan FilmExport

[CRITIQUE] AMERICAN ULTRA

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Mise en scène
5
Scénario
5
Casting / Direction d'acteurs
9
Dialogues
6
Capital sympathie
7.5
Parodie / Comédie
2
Note des lecteurs7 Notes
7
5.8

[dropcap size=small]T[/dropcap]ransformer le frêle Jesse Eisenberg en combattant implacable était une idée plutôt originale. Mais est-ce aussi drôle que le suggère le parti-pris d’AMERICAN ULTRA ?

Mike Howell, adulescent amateur de drogues, vivote dans une ville reculée des Etats-Unis. Il vit le grand amour avec sa copine Phoebe. S’il ne souffrait d’angoisses aussi subites qu’inexpliquées, il pourrait vivre heureux. Une mystérieuse rencontre va provoquer sa transformation… radicale.

D’emblée le film se pose très clairement comme une parodie de Jason Bourne et de la série de films qu’il a inspiré (les suites directes comme les mauvais plagiats). La première baston où Mike découvre ses pouvoir est la plus drôle, la plus improbable. A l’aide d’ustensiles complètements loufoques il met la pâté à deux vilains bonhommes. Dommage que le film n’est pas continué dans cette veine, car la suite du film renoue de manière plus classique au film d’action avec quelques embardées vers la comédie.

Au fond, rien d’ original dans le scénario de cette parodie. Jamais le film ne fait un écart vers un délire totalement assumé. On assiste plutôt à un saupoudrage gentillet d’éléments WTF, bien vite étouffés sous la conformité de ce type de production. L’action est filmée comme dans n’importe quel blockbuster de ces dernières années. Un homme seul se bat contre une armée, redoutable avec le moindre ustensile à sa portée de main. Les plans sont les mêmes, le montage tout aussi brouillon. Le réalisateur Nima Nourizadeh semble confondre rythme et précipitation, à l’inverse du très bon Mission Impossible : Rogue NationA la limite, certains opus de la saga Le Transporteur sont plus originaux dans leur mise en scène des combats à l’aide d’éléments du décors.

Si AMERICAN ULTRA manque d’originalité, son gros défaut réside dans ce choix de mise en scène pour une comédie. Une façon de rire de la baston est d’opter pour le burlesque, comme les meilleurs films hongkongais réalisés par et avec Jackie Chan le montrent habilement.

american ultra

Cette tradition burlesque plonge ses racines dans le cinéma de Charlie Chaplin : un homme fait face à un obstacle insurmontable, il tombe, trébuche, se cogne, mais trouve toujours un moyen de se relever et d’utiliser les éléments du décor à son avantage. Jackie Chan a compris que cet humour pouvait s’adapter aux situations de combats, à condition de les filmer de manière très spécifiques : plans larges très longs, cascades en temps réel, réutilisation d’un même objet de plusieurs manières insolites, etc. Nima Nourizadeh fait dans les scènes d’action d’AMERICAN ULTRA exactement l’inverse : plans serrés, montage frénétique, accessoires anecdotiques… Cet aspect serait un détail, s’il ne contredisait le but du film : faire rire. AMERICAN ULTRA échoue totalement dans son volet comique et parodique en voulant trop se rapprocher des films d’action actuels.

La très bonne surprise du film se trouve dans le choix de ses acteurs, tous investis à fond. La performance de Kristen Stewart est remarquable. Les acteurs arrivent à faire passer au premier plan un élément plutôt mineur du scénario : leur relation de couple. Voir comment la relation de Mike et Phoebe va survivre aux épreuves que les nouvelles capacités du premier ont déclenché, est l’unique plaisir d’AMERICAN ULTRA.

« AMERICAN ULTRA échoue totalement dans son volet comique et parodique en voulant trop se rapprocher des films d’action actuels. »

Au delà de la première partie relativement amusante destinée à nous exposer la situation et les enjeux, le film de Nima Nourizadeh finit par confondre parodie et imitation. Le dénouement des désordres monstrueux provoqués par Mike laisse perplexe. On reste sur l’impression désagréable que le scénariste est parti dans un délire louable pour s’apercevoir à la fin du script qu’il n’avait pas réfléchi à ce que voulait dire son film. Avec cette relation esquissée entre Mike et Phoebe,  AMERICAN ULTRA ressemble à une comédie romantique qui n’aurait pas eu le courage de s’affirmer.

Le projet était doté d’un énorme capital sympathie, que le scénariste et le réalisateur gaspillent maladroitement. Un naufrage lent, mais inexorable.

American Ultra@thomas_coispel

LES AUTRES SORTIES DU 19 AOÛT 2015

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American Ultra

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Titre original : American Ultra
Réalisation : Nima Nourizadeh
Scénario : Max Landis
Acteurs principaux : Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Topher Grace
Pays d’origine : USA
Sortie : 19 août 2015
Durée : 1h36mn
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Synopsis : Mike Howell, adulescent amateur de drogues, vivote dans une ville reculée des Etats-Unis. Il vit le grand amour avec sa copine Phoebe. S’il ne souffrait d’angoisses aussi subites qu’inexpliquées, il pourrait vivre heureux. Une mystérieuse rencontre va provoquer sa transformation… radicale.

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Rédacteur depuis le 20.06.2015

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Mise en scène
Scénario
Casting / Direction d'acteurs
Dialogues
Capital sympathie
Parodie / Comédie
Note finale