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© Marvel

ANT-MAN, efficace et inventif, mais trop inégal – Critique

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Enfin Ant-Man arrive sur nos écrans. Avant de parler du film en lui-même, il convient de retracer un peu tout le chemin parcouru.

Déjà, dans les années 1980, le projet a failli voir le jour. Mais manque de bol, à la même période sort le sympathique Chérie j’ai rétréci les gosses, qui l’éclipse. En 2006, le projet ressurgit ! Et pour bien nous donner envie, le nom d’Edgar Wright est avancé pour le réaliser. Tout semblait sur les rails jusqu’à 2014 où on apprend que le divorce est inévitable entre le réalisateur et la firme. La nouvelle ne manque pas de faire parler. Et c’est finalement Peyton Reed qui se voit attribuer la lourde charge de mener le projet à bout. On en peut qu’être attristé de voir un honnête réalisateur de comédies prendre la place du si estimé Edgar Wright. Peu importe, il faudra faire avec. La promesse du héros en lui-même est déjà assez attrayante : un homme se voit offrir le pouvoir de rétrécir à l’échelle d’une fourmi grâce à une combinaison. Mais qu’est-ce que ça donne une fois mis en images ?

Ant-Man a le gros souci d’être assez ennuyeux dans sa première heure. Le scénario préfère s’attarder sur le développement psychologique de tous les personnages, sans arriver à nous accrocher. Il faut se farcir une heure avec différents traumatismes dont on se fiche un peu et qui veulent nous faire croire à une quelconque épaisseur dans l’écriture. Il n’y a que Scott, le personnage principal, dont le but est de se racheter une conduite pour pouvoir revoir sa fille, qui daigne attirer notre attention. Déjà parce que le film a la bonne idée de ne pas en faire des tonnes sur ce point mais aussi parce qu’il arrive dans sa conclusion à lui faire prendre une tournure émotive réussie. Comme ce plan où Scott, pour dire au revoir à sa fille après le combat final, se sert de la lumière d’un globe terrestre pour projeter une image plus grande de lui sur le mur. Ou quand l’émotion se couple à l’inventivité visuelle. Sans doute il aurait été préférable d’évacuer les scènes d’émotions qui tombent à plat entre Dr. Hank et sa fille pour se concentrer sur l’action. On en a marre, au fil des Marvel, de voir les scènes d’actions se succéder en  mode pilote automatique, bonnes qu’à remplir un cahier des charges lui aussi sans saveurs. Pour une fois, on aurait aimé que l’action daigne prendre le dessus car Ant-Man, comme le laissait espérer la BA, propose un jeu sur les échelles de tailles assez délicieux.

© Marvel 2015
© Marvel 2015

Le combat final est la parfaite illustration de ce qu’on aurait aimé avoir. La mise en scène passe des plans rapprochés, au cœur de l’action, à des plans plus éloignés qui donnent une ampleur plus minime au combat. La bonne idée est de situer cette scène dans une chambre d’enfant, pour bien souligner la dimension ludique qu’on trouve dans cet affrontement. Ce jeu de variations donne tout son sel aux combats, ainsi que la possibilité qu’a Scott de pouvoir changer de taille en un clin d’œil. Comme dans tous les Marvel, l’humour est présent. En plus d’avoir un réalisateur ayant fait ses armes dans ce genre, l’acteur principal est aussi une figure bien connue du genre. Paul Rudd, qu’on a pu voir dans plusieurs films du génial Judd Apatow apporte son second degré et sa sympathie naturelle avec brio. Ant-Man est d’ailleurs un film qui se prend assez peu au sérieux et c’est tant mieux. Entre gags visuels et petites vannes, on rit un bon nombre de fois. L’auteur de ces lignes a un petit faible pour le gag de The Cure. Ant-Man se bat avec le bad guy dans une valise et ce dernier crie le mot « Désintégration ». Ce qui a pour conséquence, grâce à Siri sur L’Iphone (coucou le placement produit), de faire démarrer la musique éponyme des Cure (le meilleur groupe du monde, soit dit en passant). Le combat final, malgré l’enjeu, est surtout fun avant d’être spectaculaire. L’humour est heureusement la seule touche qui nous sauve de l’ennui lors de la molle première heure.

ANT-MAN est efficace, trop inégal pour pleinement passionner, mais assez inventif dans sa deuxième heure pour faire office d’honorable divertissement.

On en viendrait à préférer les 3 acolytes de Scott, respectivement incarnés par Michael Peña, le rappeur T.I et David Dastmalchian, plutôt que le duo  Michael Douglas/Evangeline Lilly. Ces trois lascars font simplement office de caution « second degré » et assurent plus le spectacle que la relation père/fille trop lourde. Les fous de Marvel seront contents de déceler les petites références à l’univers et joueront les fiers en maîtrisant toutes les connexions entre les films. La scène avec Falcon est en ce sens assez réussie et s’achève sur une réplique bien sentie. Que les non-initiés se rassurent, le film se suit sans ça. Il en résulte d’Ant-Man un film efficace, trop inégal pour pleinement passionner mais assez inventif dans sa deuxième heure pour faire office d’honorablement divertissement. Mais il faut accepter de se coltiner une première heure de métrage assez plate. Le film a tous les défauts du cahier des charges d’un film estampillé Marvel et, en même temps, se suit agréablement. Les Gardiens de la Galaxie peut dormir tranquillement, il reste encore pour un bon moment le meilleur film du studio. On sait à quoi s’attendre et on est servit. Juste quelques sursauts viennent nous enchanter mais globalement, rien de bien « fourmidable » au programme.

Maxime

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Note finale

  1. Une bonne critique de ce dernier film Marvel qui se laisse regarder sans pourtant jamais rien révolutionner.

    Je me permets de rebondir sur une des dernières phrases car, s’il a des défauts, Ant-Man réussi à ne pas créer d’incohérences avec les autres films du MCU en prenant volontairement ses distances avec eux. On ne s’étonne enfin plus de ne pas voir plus d’Avengers pour contrer des menaces de grande ampleur.

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