Terence McDonagh est inspecteur dans la police criminelle de la Nouvelle-Orléans. En sauvant un détenu de la noyade pendant l’ouragan Katrina, il s’est blessé au dos. Désormais, pour ne pas trop souffrir, il prend des médicaments puissants, souvent, trop souvent… Déterminé à faire son travail du mieux qu’il peut, il doit faire face à une criminalité qui envahit toutes les vies, même la sienne. Sa compagne, dont il est éperdument amoureux, est une prostituée. Pour la protéger, Terence est obligé de prendre des risques. Parce qu’il est sur les traces d’un gros dealer, sa vie est en jeu. Parce qu’il doit enquêter sur l’assassinat d’une famille d’immigrants africains, il doit mener une enquête impossible. En quelques heures, tous les enjeux de sa carrière et de sa vie vont se combiner pour devenir sa pire épreuve. S’il s’en sort, Terence saura enfin qui il est vraiment…
Note de l’Auteur
[rating:2/10]
• Date de sortie : 3 mars 2010
• Réalisé par Werner Herzog
• Film américain
• Avec Nicolas Cage, Eva Mendes, Val Kilmer
• Durée : 1h 56min
• Bande-Annonce :
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xar1em_bad-lieutenant-port-of-call-new-orl_shortfilms[/dailymotion]
Un ami à moi m’a dit un jour : « Mais bordel, qu’avons nous bien pu faire au bon dieu pour qu’il invente les remakes ! ». Phrase un peu exagérée en temps normal puisque certains remakes s’avèrent parfois mieux que les originaux (The Thing, La Mouche…) mais qui prend tout son sens ici avec ce remake inassumé d’un des classiques du polar noir : Bad Lieutenant de Abel Ferrara de 1992 avec le magnétique Harvey Keitel. Je dis inassumé puisque Werner Herzog affirme qu’il n’a rien fait de tel et qu’il ne connaissait même pas le premier du nom. Drôle de coïncidence donc de retrouver à peu de chose près les grandes lignes de l’original, à savoir flic pourri, pari, drogue, putes…
Alors il faudrait peut-être arrêter de nous prendre pour des idiots surtout qu’il n’y à rien de dégradant à faire le remake d’un film culte (certes c’est très risqué) quand le réalisateur y met l’énergie, les moyens et le talent nécessaire à nous faire oublier (même quelques secondes seulement) l’original en nous proposant un film bien réalisé et qui tient la route. Malheureusement, rien de tout cela n’est présent ici, bien au contraire…
Pour commencer, changer le décor initial pour nous transporter à la Nouvelle-Orléans est une idée plutôt géniale qui aurait pu nous embarquer dans une atmosphère moite, étouffante et sensuelle à la fois où chaque nouveau pas de cet inspecteur dans cette ville aurait été une nouvelle mise à l’épreuve de nos sens. Une atmosphère envoûtante en perspective. Malheureusement, rien de tout cela ici puisque cette dernière est la grande absente du film car totalement inexploitée du début à la fin. Si certains films comme Dans La Brume Electrique et des séries comme True Blood en avaient fait un personnage à part entière, Werner Herzog a décidé de la jeter aux oubliettes. Plus qu’un choix personnel, il ne s’agissait peut-être en réalité que d’une contrainte monétaire l’ayant poussé à choisir cette ville plus qu’une autre.
A cela s’ajoute un scénario lourd au possible qui nous plonge dans une intrigue à l’encéphalogramme plat qui finit par désintéresser le spectateur au bout de 15 minutes à peine. Sûrement la faute à un engrenage si téléphoné que l’on voit les twists arriver bien avant l’heure. Rien ne surprend et rien ne nous arrache de notre ennui. Il faudra vraiment être très courageux pour ne pas succomber et se laisser glisser dans les bras que Morphée nous tend avec compassion. Et dire qu’en y regardant de plus près, on ne pouvait que s’attendre au pire avec ce film, n’en témoigne son casting pour le moins étrange voué à l’échec sur le papier comme à l’écran.
Commençons par Val Kilmer en personne. Si l’acteur avait tout pour lui dans les années 90, cette situation est désormais révolue, son talent a diminué en même temps que sa bedaine a augmenté et si l’excellent Kiss Kiss Bang Bang nous laissait présager un éventuel retour dans le droit chemin, ses choix suivants n’ont fait que confirmer une rumeur bien réelle : l’acteur est out et ne joue que dans des navets indigestes que l’on n’ose regarder sous peine d’avoir honte pour lui (pour ceux que ça intéresse, je vous conseille Columbus Day, Hardwired ou encore Tales Of An Ancient Empire qui sont des perles de nullité. Attention, les moins téméraires s’abstenir car c’est éprouvant pour la rétine et les oreilles !). Chacune de ses apparitions à l’écran est désormais synonyme de navet faisant passer les plus calamiteux des nanars pour des chefs-d’œuvre.
Viens ensuite s’ajouter un Nicolas Cage bien médiocre qui, malgré une ou deux scènes où l’on entre-aperçoit son talent, reste quand même très limité niveau crédibilité. Tout comme son confrère, il suffit de regarder sa filmographie pour voir que l’acteur n’a pas fait un bon film depuis Lord Of War qui date de 2006 ! Ajoutons à ce casting prestigieux Xzibit et Brad Dourif pour clore ce quatuor détonnant. Seule Eva Mendes arrive à tirer son épingle du jeu et encore, disons qu’elle est la moins catastrophique de tous.
Il y a des signes qui ne trompent décidément pas !
Au final, en n’arrivant pas à insuffler la moindre énergie ni aucune âme à son récit, Werner Herzog tombe malencontreusement dans le plagiat outrancier qui ne s’assume pas, le comble pour un remake !
Une chose est néanmoins sûre, le réalisateur n’a ni l’œil d’Abel Ferrara ni la poigne nécessaire pour réaliser un film d’une noirceur certaine. Et puis ne nous voilons pas la face, entre Nicolas Cage et Harvey Keitel se trouve un gouffre infranchissable.