[critique] Biutiful

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C’est l’histoire d’un homme en chute libre. Sensible aux esprits, Uxbal, père de deux enfants, sent que la mort rôde. Confronté à un quotidien corrompu et à un destin contraire, il se bat pour pardonner, pour aimer, pour toujours…

Note de l’Auteur

[rating:8/10]


Date de sortie : 20 octobre 2010
Réalisé par Alejandro González Inárritu
Film espagnol, méxicain
Avec Javier Bardem, Maricel Álvarez, Eduard Fernàndez
Durée : 2h 18min
Bande-Annonce : [dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xexc7h_biutiful-bande-annonce-vost-hd_shortfilms[/dailymotion]

Roi des drames à hauteur d’Homme, cette année 2010 marque le retour d’Alejandro González Inárritu derrière la caméra quatre années après l’électrisant Babel. Et comme on ne change pas une méthode qui gagne, Biutiful retrace le parcours souvent chaotique de plusieurs âmes à la dérive venant d’horizons divers (en l’occurrence chinoise, espagnole et sénégalaise) et ayant pour point d’ancrage Barcelone. Schéma narratif qui a déjà fait ses preuves dans ses précédentes réalisations (Amours Chiennes, 21 Grammes).

Dès la scène d’introduction, on sent que la machine est bien rodée. L’esthétique est soignée, les dialogues tranchants de réalisme et les acteurs sont d’une émotivité à la fois déprimante et magnétique. C’est sans doute sur ce point précis que Biutiful pourra accumuler les critiques. Depuis Amours Chiennes, Alejandro González Inárritu a la fâcheuse tendance de se reposer sur ses acquis. Pas d’écart, pas de créativité par rapport à son premier métrage, le réalisateur affectionne les destins-croisés et ne s’en cache pas quitte à embarquer le spectateur dans une certaine monotonie narrative. C’est toujours un Homme au centre qui accumule les maux du monde sur ses épaules et des électrons gravitant autour de lui qui auront une influence sur ses choix passés, présents et futurs. Pas de surprise de ce côté-là donc mais pas de déception si l’on aime l’œil du réalisateur.

D’un autre côté, si l’on devait se cramponner à autre chose qu’une trame narrative répétitive, Biutiful met sous le feu des projecteurs un acteur au charisme inébranlable : Javier Bardem. L’acteur a du métier derrière lui et cela se ressent à chaque instant. C’est sans fausse note qu’il parcours ce drame dont il est le pilier central. Il porte le film sur ses épaules et le fait avec une telle facilité qu’on ne peut qu’applaudir cet acteur hors norme aussi bon dans sa langue maternelle, l’espagnol, qu’en anglais. Face à lui, les autres intervenants, bien que très bons,ne font pas le poids face à cet être possédé jusque dan les moindres détails par ce rôle de père aimant, cet être bestial et violent, émouvant et humain. C’est quand on le voit s’accaparer l’espace et le transformer à sa guise qu’on ne peut qu’être d’accord avec son Prix D’interprétation Masculine remporté presque trop facilement au Festival de Cannes de cette année.

Au final, proche (peut-être un peu trop) de ses précédentes réalisations, Biutiful ne décevra pas mais n’étonnera pas non plus. Parti pris du réalisateur ou simple envie de faire vite avec une méthode qui a déjà porté ses fruits, nul ne le sait. Une chose est néanmoins sûre, les amoureux de la patte artistique du réalisateur et la présence ineffaçable d’un Javier Bardem qui dévore l’écran en auront pour leur argent voir beaucoup plus.

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