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BRAQUEURS, un film de genre français réussi ? – Critique

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Sourcils froncés, vulgarité des dialogues et action shaky cam… La bande-annonce de BRAQUEURS laissait présager un divertissement ultra-générique. Quelle surprise de découvrir un polar nerveux, sec, bien écrit, très bien interprété et surtout doté d’une réalisation crescendo de la part du jeune Julien Leclerq !

Ce qui pouvait rebuter dans la bande-annonce s’avère très cohérent et très précis dans le fil du film. La vulgarité de certains dialogues renvoie à des situations de tension qui les rendent totalement crédibles, dans la veine d’un Heat (Michael Mann). Le réalisateur de BRAQUEURS est encore loin d’une telle maîtrise formelle, mais montre déjà une maturité dans ses choix de réalisation.

L’une des principales qualités du film est ainsi sa gestion de la tension, de plus en plus importante scène après scène. Deux plans m’ont particulièrement marqué pour leur utilisation de la durée comme ressort du suspense.
Le premier est un simple échange de regards entre deux personnages, après qu’un troisième vienne de mourir dans leurs bras. L’un des braqueurs ne veut pas abandonner son camarade tombé, alors que l’autre l’encourage à fuir avant qu’il ne soit trop tard. En plaçant les deux comédiens dans le même cadre, le réalisateur donne au spectateur la possibilité d’explorer le conflit généré par la situation. Julien Leclerq a l’intelligence de faire durer ce plan malgré l’urgence de la situation, démontrant à merveille que vitesse n’est pas précipitation.

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Crédits : Koch Media GmbH

Le second plan intervient dans les dix dernières minutes du film, alors qu’un des braqueurs marche dans un parking sous-terrain, le forfait commis. La tension accumulée pendant tout le film rend le personnage et le spectateur paranoïaque à propos de l’environnement immédiat. La caméra s’attache uniquement à suivre le visage du braqueur pendant une très longue minute, renvoyant dans le flou de la profondeur de champs tout élément potentiellement dangereux. Le personnage est aux aguets, nous aussi.

BRAQUEURS n’a rien de révolutionnaire, mais se révèle une mécanique d’horlogerie solide du début à la fin pour ce qui est du scénario.

Dans ses prémisses, BRAQUEURS n’a rien de révolutionnaire, mais se révèle une mécanique d’horlogerie solide du début à la fin pour ce qui est du scénario, rehaussée d’une réalisation viscérale parfaitement adaptée à l’histoire. On semble à première vue en terres connues, mais chaque personnage ou situation finit par nous échapper, et donc nous surprendre. Le plaisir de Julien Leclerq à travailler au sein du sous-genre du film de braquage est manifeste. Comme tout bon auteur il sait quels codes employer, mais aussi parfois, comment s’en affranchir avec malice.

Thomas Coispel

SOLIDE et EFFICACE. Ce sont peut être les adjectifs qui caractériseront le mieux BRAQUEURS. Le charisme du film provient d’une véritable patience pour construire personnages, empathie et tension, indépendamment des canons du genre. Le film de Julien Leclerq trouve ainsi sa personnalité dans cette confiance accordée à l’histoire, à ses personnages, et surtout au spectateur, à qui rien n’est jamais imposé ou rendu trop évident. Un surprenant film de genre français qui on l’espère, trouvera son public en dépit d’une certaine exigence.

Georgeslechameau

[divider]Entretien avec Julien Leclercq, réalisateur de Braqueurs[/divider]

[divider]Entretien avec Guillaume Gouix, comédien dans Braqueurs[/divider]

Note des lecteurs8 Notes
3.5

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