Les films des studios Marvel se succèdent sur le grand écran depuis quelques années et, malgré quelques (grosses) erreurs de jeunesse comme Daredevil, Elektra ou Les 4 Fantastiques, force est de remarquer que le niveau de qualité est relativement stable depuis quelques temps : qu’ils se nomment L’Incroyable Hulk, Iron Man ou Thor, les personnages créés pour les comic-books Marvel par Stan Lee (qui, tel Alfred Hitchcock, fait un cameo dans ces films) font un tabac au cinéma.
Dans l’optique de créer sa franchise Avengers (trilogie dont le premier opus doit sortir en mai 2012 en salles), il fallait désormais présenter le leader de fait de la dite équipe en cours de formation : Captain America… Pas forcément aisé en fait : le personnage est un boy-scout, à l’image de Superman chez la Distinguée Concurrence, un peu trop parfait et lisse en général. Le parti-pris scénaristique de le présenter sur le film complet à travers son époque d’origine (la seconde guerre mondiale) est intelligent, humanise beaucoup le personnage et surtout permet au film de se construire une identité propre par rapport aux autres films de super-héros sortis précédemment.
Chris Evans, qui avait déjà officié au sein du film Les 4 Fantastiques en tant que la Torche Humaine, remplit bien son rôle parfois maladroit ou guindé mais toujours patriote et héroïque. Les scènes comiques lui réussissent bien… Et les autres aussi : à l’exception peut-être d’un manque d’intensité dramatique dans deux scènes du film, dont la fin de l’épisode du train notamment. Le reste du casting est à l’aise également, avec une mention spéciale pour Tommy Lee Jones dont les répliques font systématiquement mouche. Hugo Weaving souffre un peu d’un personnage assez monolithique mais l’interprète de manière adaptée (surtout affublé d’un maquillage qui m’a énormément fait penser tout au long du film à… Fantômas !).
Le parti-pris scénaristique de le présenter sur le film complet à travers son époque d’origine (la seconde guerre mondiale) est intelligent, humanise beaucoup le personnage et surtout permet au film de se construire une identité propre par rapport aux autres films de super-héros sortis précédemment.
Visuellement, l’aspect steampunk du film est plaisant, les effets spéciaux sont fort corrects et le costume reste “relativement” crédible. A quelques adaptations près, l’ensemble est respectueux de l’esprit de la BD d’origine avec notamment l’apparition de personnages clés (ou de noms connus) de la continuité du comic-book ainsi que d’éléments-clés dans l’historique du personnage (les différents boucliers, les types d’attaques au combat, le bouclier sur la moto…). On regrettera peut-être simplement le traitement de son ami Bucky qui, en plus de ne pas être tout à fait raccord avec l’histoire d’origine, manque de profondeur pour expliquer certains ressorts dramatiques durant le film, et la faible exposition du Howling Commando pourtant bien fourni en personnages hauts en couleur.
Après, il faut bien sûr accepter le type de film que l’on visionne (super-héros) avec ses codes (les costumes et les gadgets) et la relative simplicité du propos (les gentils américains contre les méchants nazis). Toutefois, de ci de là se glissent des séquences assez intelligentes qui nous permettent de mieux rentrer dans cette époque des années 40 (la notion de propagande est bien exploitée en mon sens et désamorce un patriotisme trop lourdingue) ou qui sont à la fois émotionnellement fortes et rendent justice à l’héroïsme du personnage principal comme le dernier échange du film entre Captain America et Mlle Carter. Un dernier bémol : les scènes d’introduction et de fin sont en mon sens mal dosées pour permettre de bien comprendre leur implication pour le héros et font un peu pièces rapportées.
On l’aura bien saisi : j’ai globalement trouvé ce film Captain America à mon goût. Il ne révolutionnera pas le cinéma évidemment mais sert de très bonne rampe de lancement à The Avengers en étant ce que Marvel sait le mieux faire : un divertissement ludique, respectueux des œuvres originales et sans grandes prétentions. Et si, même si le film se déroule principalement dans les années 40, c’était tout simplement ça un blockbuster “moderne” ?
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