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[critique] C’Était un Géant aux Yeux Bruns

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Affiche du film C'ÉTAIT UN GÉANT AUX YEUX BRUNS

Au divorce de leurs parents, Sabina a dû suivre sa mère en Suisse tandis que sa sœur, Narmina, est restée avec son père, à Bakou. Après 5 ans de séparation, Sabina revient durant ses vacances d’été en Azerbaïdjan avec le désir de vivre auprès de lui. Mais celui-ci s’apprête à se remarier et doit annoncer la nouvelle à ses filles de 17 ans et 19 ans.
Au fil des jours, Sabina se retrouve à cheval entre deux cultures, sa sœur aînée, elle, s’enfonce dans une profonde tristesse le jour du départ à l’armée de son petit ami. Sabina finira par suivre le conseil de son père et partira dans l’arrière-pays y redécouvrir ses racines. Un voyage initiatique commence dès lors.
Ce film est le portrait croisé de deux adolescentes azéries en quête de réponses.

Note de l’Auteur

[rating:6/10]

Date de sortie : Prochainement
Réalisé par Eileen Hofer
Film suisse
Avec Sabina Aghamaliyeva, Narmina Aghamaliyeva, Namik Aghamaliyev, Vagif Aghamaliyev, Intizar Aghamaliyeva
Durée : 1h20min
Titre original : C’Était un Géant aux Yeux Bruns
Bande-Annonce :

Premier long-métrage de la cinéaste suisse. Un film qui se cale entre documentaire et fiction tant l’histoire a été quelque peu modifiée mais les personnages sont réelles. Donc pas besoin d’épiloguer sur le jeu d’acteur puisqu’ils jouent leur propre rôle. Ca ne pouvait être que bon. C’est surtout la mise en scène et ce qui est raconté qui doit être décortiqué.

Un petit message ? Bien évidemment, un message porté sur les liens qui nous unissent tous. Quoi de mieux alors que filmer une famille décomposée afin de provoquer un déracinement ? Rien du tout. Car l’émotion et l’attachement sont évidents et flagrants. Le spectateur se prend tout de suite d’attache pour les personnages et en devient aussitôt concerné par l’histoire.

Un film totalement honnête et humble. La modestie et le respect sont évident au visionnage de ce film. On comprend que Eileen Hofer ne veut pas en faire trop, en dire trop pour ne pas perdre le spectateur en cours de route. Pour cela, par respect merveilleux envers ses personnages, elle déroule son récit simplement et dans un rythme qui y va doucement mais sûrement.

On peut ajouter à ceci une ambiance assez mélancolique. Cette mélancolie due à la séparation de la famille. Un noyau qui s’est brisé en plusieurs morceaux mais dont les liens existent toujours. Ce sont des liens tissés avec l’amour. Que ce soit la famille ou les amis du passé. On garde toujours une trace de ceci en nous.

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Par respect merveilleux envers ses personnages, Eileen Hofer déroule son récit simplement et dans un rythme qui y va doucement mais sûrement.

On pourra par contre lui repprocher ses nombreuses longueurs. De plus, on pourra relever un manque de dynamisme certain dans l’approche des personnages. Alors certes la cinéaste suisse aime ses personnages, est attachée à son sujet mais jamais elle ne creusera plus profond l’esprit de ses personnages.

Et ce problème de ne montrer que les faits et d’en ressortir seulement quelques émotions est une grande erreur. Car en fin de compte, c’est l’histoire qui accroche le spectateur, et non les personnages. Le spectateur est ému par le déroulement des choses et par le passé commun des personnages. Mais rien n’y fait, les personnages ne réagissent presque pas et le spectateur assiste à une fiction et non à un documentaire (ça aurait plus stressant au niveau émotionnel).

On aura aussi le droit dans ce film à un beau portrait culturel (et un brin de social). Le parallèle entre la vie en Occident et la vie en Azerbaijdan est saisissante. Les différences de cultures musulmanes et occidentales ajoutent du punch à l’histoire et à l’attachement envers l’histoire. Et ces différences créent de plus en plus de frustrations et de tensions dans le film, et ça lui donne plus de caractère.

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Finalement, C’Était un Géant aux Yeux Bruns est un film en demi-teinte. On aimerait oublier son manque d’approfondissement, ses longueurs et son manque d’énergie. Mais on y arrive pas. Pas grave, on pourra retenir le sujet du déracinement et des liens qui nous unissent tous. Cela à travers le parallèle des cultures occidentales et musulmanes, ajouté à une modestie et un respect captivants.

 

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