daddy cool
© Sony Pictures Classics

[CRITIQUE] DADDY COOL

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REALISATION
5.5
SCENARIO
6
CASTING
6
CRITIQUE SOCIALE
3
Note des lecteurs1 Note
7
5.1

[dropcap size=small]E[/dropcap]n 1978, les femmes ne travaillaient pas et les Afro-Américaines encore moins. En 1978, les pères étaient responsables et matures. En 1978, on traitait aussi les troubles psychologiques avec du lithium. Bref, à en croire DADDY COOL, il y a presque quarante ans, les Etats-Unis vivaient encore à l’âge de pierre.

Pour Cam Stuart (Mark Ruffalo), la combinaison est donc mortelle. Diagnostiqué comme bipolaire, il se retrouve poussé à prendre en charge ses deux filles, Amelia (Imogene Wolodarsky) et Faith (Ashley Aufderheide), tandis que leur mère Maggie (Zoe Saldana), cette épouse dont il n’a pas divorcé, reprendra ses études de management à Columbia University afin d’apporter le beurre tant absent des épinards de la famille. Dans l’immeuble de type HLM où le petit noyau vivote avec peu de moyens, les mères au foyer détournent vite la tête au passage de ce paternel pas comme les autres, qui tient les rênes de la maison, lave le linge et cuisine alors que Madame porte la culotte à New York. A Boston, où les fillettes tentent de supporter les sautes d’humeur de ce grand rêveur, Cam songe donc à la liberté qu’il chérit en amoureux de la nature, fuyant de fait les obligations d’un quotidien inquiétant.

© Sony Pictures Classics
© Sony Pictures Classics

Mais jusqu’où pourrait-il bien aller ? Toute sortie dans un bar est désormais sanctionnée d’un coup de téléphone inquiet de Madame, des regards accusateurs de son aînée, Amélia, qui elle-même cherche son identité entre papa blanc et maman métis (Maggie en est d’ailleurs plutôt fière). Il n’a d’autre choix que d’affronter cette fois, sans le refuge des cachets ou de l’institut de santé où par le passé on l’avait confiné pour le guérir, pour son bien. Mark Ruffalo s’avère surprenant d’authenticité dans la peau d’un homme qui n’est qu’un livre fermé, un jour enthousiaste, un jour dépressif. Les deux jeunes comédiennes qui l’accompagnent sont une fraîche découverte, et leur justesse n’a d’égale que leur pétillants visages.

Daddy serait-il trop ‘cool’ cependant ? On se le demande. Derrière la jolie fable en polaroïd, le film porte en effet une opinion relativement caricaturale de la société des seventies, y calquant ses attentes actuelles. Hier était-il rose ? Non, mille fois non. Mais l’on semble reprocher à la génération précédente un manque d’ouverture d’esprit qui en vérité était alors la norme. Les pères au foyer étaient rares, les femmes actives discriminées, certaines identités ethniques et culturelles dépréciées, les affections psychologiques mal comprises. Petit à petit, les ‘dérives’ de la veille sont pourtant devenues les normes du jour (et heureusement). Le spectateur de 2015 ne sera choqué d’aucun élément présenté ici, si ce n’est la révoltante situation de dénuement dans laquelle la famille est contrainte de vivre.

[bctt tweet= »Le film dérive sur des banalités sociales en posant la caméra en donneuse de leçon. »]

Pointer les erreurs du passé n’est jamais vain. Mais il est facile de les pointer a posteriori en tapant dessus abondamment. Le film trébuche sur cet écueil et au lieu de se concentrer sur la passionnante figure du père malade, dérive vite sur des banalités sociales lénifiantes en posant la caméra en donneuse de leçon. Est-ce la visée du cinéma ? D’aucuns répondraient favorablement. D’aucuns diraient également, et on les rejoindra là, que le cinéma donne avant tout à montrer et que lorsqu’il critique de manière trop acharnée, il perd son pouvoir d’influence à grande échelle. Et au final, ne donne plus rien à apprécier, ou à juger, puisqu’il impose.

Les autres sorties du 8 juillet 2015

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551028
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Titre original : Infinitely Polar Bear
Réalisation : Maya Forbes
Scénario : Maya Forbes
Acteurs principaux : Mark Ruffalo, Zoe Saldana, Imogene Wolodarsky, Ashley Aufderheide
Pays d’origine : Etats-Unis
Sortie : 8 juillet 2015
Durée : 1h30
Distributeur : Sony Pictures Classics
Synopsis : Confiées à leur père bipolaire par leur mère qui reprend ses études, deux fillettes apprennent avec sa personnalité changeante ainsi qu’avec les difficultés de la vie. Daddy Cool ou Daddy coule ?

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Rédacteur depuis le 09.03.2015
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