Normalement le film de Gilles Paquet-Brenner devait sortir la même année que le film Gone Girl de David Fincher. Adapté du même auteur Gillian Flynn. Le projet remonte à début 2013, Amy Adams devait tenir le rôle leader mais pour des soucis de planning elle fût remplacer par Charlize Theron. Le réalisateur nous a bien dit que le succès de Gone Girl en salle, a accéléré les choses pour la sortie de son film. On a été les premiers spectateurs à découvrir le film pendant les Rencontres Du Sud. Une belle avant-première très appréciable.
Dark Places est un thriller efficace dans la lignée de Gone Girl, adapté lui aussi du roman Dark Places de Gillian Flynn. Même univers, même ambiance.
Ce thriller projette et confronte les souvenirs de Libby Charlize Theron, âgée alors de 8 ans lorsqu’elle a vu sa famille se faire exécuter sous ses yeux. Un thème récurrent alors saute aux yeux: le goût pour confronter la mémoire: le passé, le présent et l’avenir.
Cette fois-ci l’action de thriller haut de gamme se déroule dans le milieu fermier au Kansas. Libby Day, est le narrateur du film. C’est la seule survivante du massacre de sa famille à Kinnakee (une ville rurale pour la fiction) . Après avoir été témoin des meurtres de ses deux sœurs et sa mère , dans ce qui semble être un culte rituel satanique, elle s’échappe par une fenêtre et témoigne plus tard en cour contre son frère adolescent.
Dark Places est un thriller efficace dans la lignée de Gone Girl.
Vingt-cinq ans après le massacre, Libby, a besoin d’argent. Jusqu’à présent elle vivait de l’héritage et des dons qui alimentaient son compte. Un jour elle tombe sur une offre et rencontre un groupe de chercheurs amateurs qui croient que son frère est innocent du crime. Avec le soutien du groupe , elle commence une enquête sur les événements du massacre, la traque d’autres éventuels témoins et suspects commencent…
Le film est entrecoupé judicieusement de l’enquête moderne et des flashbacks de la journée du massacre, particulièrement efficaces. Avec ces flashbacks, on apprend le point de vue de la mère de Libby, Patty (Christina Hendrick, la très Russ Meyer du film, toujours impeccable) et son frère condamné, Ben (Corey Stoll dans le présent et Tye Sheridan – Mud et Joe – dans le passé). Ces points de vue brossent un tableau sombre, de la pauvreté, de la vie désespérée, de l’abus conjugal et de l’abandon qui caractérisent la vie à la ferme avant l’ assassinat.
L’ambiance générale du film fait donc apparaître un côté plutôt désabusé du milieu rurale. Gilles Paquet-Brenner (Elle s’appelait Sarah) signe ici son premier long sur le sol américain. Il faut dire que jusqu’à présent il avait réalisé uniquement un petit film Les Emmurés (Walled In) avec Mischa Barton, sa carte de visite franco-canadien. Et en France où il avait fait les Gomez & Tavarès.
Avec ce film sa carrière à Hollywood est assurée.
Colin