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DARK SHADOWS – Critique

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Un vampire du XVIII siècle se réveille dans les années 70 et tente d’aider ses descendants tout en échappant à une sorcière nymphomane. L’idée n’est pas de lui et pourtant elle fait directement penser au réalisateur le plus mal coiffé d’Hollywood. Tim Burton, le « génie gothique » s’empare de la série éponyme de Dan Curtis et en réalise un film à son image : décalé.

Avec Dark Shadows, tout est une histoire de contraste. Le vampire Barnabas Collins a du mal à communiquer avec ses descendants, le manoir familial sombre dénote avec les lumières de la ville, l’humour laisse sa place au drame, voire à l’horreur. Bref, un monde très « burtonien ». Mais si le réalisateur de Sleepy Hollow a toujours aimé mélanger les genres, jamais il ne l’aura fait de façon si confuse. Jouant la carte de l’humour noir, Dark Shadows glisse pourtant à mi-parcours dans le mélodramatique voir l’horrifique, sans  y sombrer totalement. Du coup, le film semble se perdre lui-même dans sa propre trame narrative. Faut-il rire ? Faut-il pleurer ? Faut-il avoir peur ? Le film ne répond pas aux questions, et le spectateur ne trouve pas les réponses. À force de naviguer entre deux eaux, on renonce à éprouver des émotions, et on se laisse sombrer dans l’extrême froideur de la dernière demi-heure. La faute à un montage incongru, se payant même le luxe de laisser débarquer un certain personnage dix minutes avant la fin. Comme un oubli qu’il fallait rattraper.

Le film semble se perdre lui-même dans sa propre trame narrative.

Pourtant les acteurs font ce qu’ils peuvent. On retrouve pour la huitième fois devant la caméra de Burton un Johnny Depp au mieux de sa forme. Peau blanchie, cheveux plaqués sur le front, l’acteur en est presque méconnaissable. Entre mimiques et haussements de sourcils presque dédaigneux, Johnny Depp joue un vampire tout en noblesse. Loin de laisser la star masculine capter seul la caméra, Eva Green s’en sort à merveille. À la fois sensuelle, cruelle, la belle Française est un délice de charme machiavélique. Le genre de personnage qu’on n’arrive jamais à totalement détester, sensation partagée d’ailleurs par ce cher Barnabas Collins.

Dommage qu’avec le fond, Tim Burton se loupe sur la forme. Preuve que les acteurs ne suffisent pas, et que même un réalisateur ayant autrefois impressionné ses pairs, peut commettre quelques écarts. Peut-être que réaliser un film d’animation, « Frankenweenie » (sortie prévue en octobre 2012), en parallèle de Dark Shadows était trop ambitieux pour un seul homme.

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