De L’Autre Côté De La Porte
© Ed Distribution

[CRITIQUE] DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA PORTE

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Mise en Scène / Rythme
9
Scénario
7.1
Casting
8.3
Photographie
9
Musique / Son
7.6
Note des lecteurs1 Note
6.6
8.2
Note du rédacteur

[dropcap size=small]M[/dropcap]ême s’il date de 2009, c’est seulement en ce 11 mars 2015 que le méconnu De L’Autre Côté De La Porte sort en salles. Réalisé par le britannique Laurence Thrush, ce premier long-métrage a pourtant tout d’un film japonais. Ce film aborde le phénomène japonais des hikikomoris dans le cercle familial, avec un point de vue quasi documentaire. Une pathologie psychosociale découverte par le réalisateur grâce à un reportage sur la BBC.

Remarqué en 2003, Laurence Thrush est sélectionné pour le prix du meilleur jeune réalisateur aux Clio Advertising Awards et au Festival international du film publicitaire de Cannes. Le réalisateur tourne par la suite des publicités diffusées au cinéma et recevra le prix du meilleur jeune réalisateur publicitaire aux London International Advertising Awards de 2004. Quatre ans plus tard, il signe le scénario et la réalisation de son premier film traitant des hikikomoris, cet état de détresse émotionnel, poussant un individu à adopter une attitude défensive et à refuser de sortir de chez lui ou même de sa chambre.

Hiroshi vit dans une banlieue de Tokyo avec ses parents et son jeune frère. Un soir à son retour de l’école, il s’enferme dans sa chambre pendant deux ans, refusera d’en sortir et d’y laisser entrer qui que ce soit.

Laurence Thrush désirait avec ce film, coller le plus possible à la réalité. Un pari réussi. Le réalisateur occidental a choisi d’écrire le scénario en s’inspirant de faits et d’expériences décrits par des familles, ne se sentait pas totalement à l’aise face à la culture japonaise. Le noir et blanc délicat accentue la sincérité de la fiction et amoindrit les couleurs criardes des rues japonaises. De L’Autre Côté De La Porte raconte l’histoire d’une famille ordinaire japonaise, perturbée par l’enfermement du fils aîné. Le film se déroule presque entièrement entre les quatre murs de la maison ce qui en fait en même temps un objet cinématographique empli d’émotions. On assiste à des scènes de vie quotidiennes récurrentes. Le repas, rituel de la vie familiale est filmé à répétition, avec un silence rompu par le bruit des assiettes.

« L’enfermement prochain d’Hiroshi est inévitable. Laurence Thrush le met en scène dans des lieux oppressants et la caméra désaxée ne le filme jamais sans qu’il n’y ait la symbolique d’un malaise, d’une souffrance psychique. »

Les personnages du film ne représentent pas des individus en particulier, mais plutôt une situation, si bien que la plupart des acteurs sont non professionnels. Le jeune garçon jouant Hiroshi a déjà vécu l’enfermement volontaire, ce qui renforce davantage le propos.  Lorsque l’on regarde De L’Autre Côté De La Porte, il y a une certaine distance face à ce témoignage social. Jamais Laurence Thrush n’est intrusif. Les protagonistes apparaissent progressivement dans le cadre et sont parfois même cachés au détriment d’un décor ordinaire : les voitures, les infrastructures de la banlieue japonaise.

L’enferment prochain d’Hiroshi est inévitable. Laurence Thrush le met en scène dans des lieux oppressants et la caméra désaxée ne le filme jamais sans qu’il n’y ait la symbolique d’un malaise, d’une souffrance psychique : le spectateur le distingue à travers des vitres ou des barreaux, dans des escaliers grillagées, comme dans une immense cage. Parfois, on ne voit que l’ombre d’une silhouette. Le cinéaste filme avec un style élégamment étonnant et peu conventionnel. La caméra est le plus souvent immobile mais elle n’est jamais totalement en face du sujet, comme pour garder une totale objectivité. Le cadre est soit au bord du sol ou au ras du plafond, et quand l’objectif est à hauteur, il laisse un grand vide dans l’écran. Du jour au lendemain, Hiroshi ne sortira plus de sa chambre, et n’acceptera que personne n’y entre. Le but était de filmer les répercussions sur l’entourage du jeune garçon et Laurence Thrush en ne nous laissant pas entrer dans la chambre évite tout voyeurisme. Avec De L’Autre Côté De La Porte, le réalisateur signe un film social sensible, sophistiqué et pudique.

Pursuit of loneliness, le second long-métrage de Laurence Thrush, intégralement tourné à Los Angeles et projeté pour la première fois au Festival de Sundance en 2012, sortira également cette année.

Les autres sorties du 11 mars 2015

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• Titre original : De L’Autre Côté De La Porte
• Réalisation : Laurence Thrush 
• Scénario : Laurence Thrush 
• Acteurs principaux : Kenta Negishi, Kento Oguri, Masako Innami
• Pays d’origine : Japon
• Sortie : 11 mars 2015
• Durée :1h50
• Distributeur : Ed Distribution
• Synopsis : Hiroshi vit dans une banlieue de Tokyo avec ses parents et son jeune frère. Un soir à son retour de l’école, il s’enferme dans sa chambre pendant deux ans, refusera d’en sortir et d’y laisser entrer qui que ce soit Cette histoire se base sur le phénomène japonais des hikikomoris, qui affectera plus d’un million de jeunes japonais.

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